Les dentistes menacent de se retirer du régime public à défaut d’un déblocage

Les dentistes menacent de se retirer du régime public à défaut d’un déblocage
620 000 personnes pourraient ne plus recevoir de soins dentaires gratuits, sauf en cas d’urgence. (Photo : Gracieuseté)

NATIONAL. Les dentistes menacent de se retirer du régime public à la fin du mois d’août si le premier ministre Philippe Couillard ne s’interpose pas entre eux et son ministre de la santé, Gaétan Barrette, dans les négociations du renouvellement de leur entente.

Le président de l’Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ), le docteur Serge Langlois, s’est montré exaspéré mardi en conférence de presse à Montréal par les coups de gueule du ministre Barrette qu’il accuse de se livrer à la désinformation et à la provocation en marge des négociations.

L’entente actuelle, échue depuis avril 2015, prévoit que les soins dentaires des enfants de moins de 10 ans et des prestataires d’aide sociale soient couverts par l’État. Un retrait massif des dentistes priverait ainsi quelque 620 000 personnes de soins dentaires gratuits, sauf dans les situations d’urgence.

L’Association soutient avoir fait sa part de compromis et reproche au ministre de vouloir imposer une baisse de rémunération de 12 pour cent à ses membres, dont le revenu moyen se situe autour de 180 000 $ par année.

Le docteur Langlois fait valoir que les demandes des dentistes ont été déposées il y a 14 mois et que le ministère a mis 10 mois avant d’y répondre, proposant des reculs sur tous les plans.

Selon lui, les pourparlers sont marqués par l’immobilisme du ministère de la Santé depuis.

Il rappelle que le premier ministre Couillard a lui−même négocié le renouvellement de l’entente lorsqu’il était ministre de la Santé et que, malgré des discussions fermes, les parties avaient fini par s’entendre dans le respect, une caractéristique dont il déplore l’absence dans les discussions avec Gaétan Barrette.

Les dentistes doivent présenter leur demande de retrait du régime jeudi prochain, le 26 juillet.

La procédure prévoit un délai de 30 jours avant que le retrait ne soit effectif, ce qui signifierait une perte de couverture publique à compter du 25 août.

Le docteur Langlois n’était pas en mesure de donner la proportion de ses quelque 4300 membres qui feront la demande de retrait du régime public avant le dépôt de celles−ci, mais il soutient qu’il s’agit d’une forte majorité.

Pierre Saint−Arnaud, La Presse canadienne

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