«Le RAFT a donné un sens à ma vie» – Nathaly Roy

«Le RAFT a donné un sens à ma vie» – Nathaly Roy
Nathaly Roy (Photo : Photo Jean-Claude Bonneau)

Par Jean-Claude Bonneau

Elle ne laisse personne indifférent et elle se plaît à dire qu’il est essentiel pour elle de sortir des sentiers battus pour cerner les problèmes et leur trouver des solutions. Directrice générale du Réseau d’aide aux familles en transition, Nathaly Roy ne se cache pas pour dire que le RAFT Drummond a vraiment donné un sens à sa vie.

Drummondvilloise d’adoption depuis le début des années 1970, Nathaly Roy a joint le RAFT en novembre 1998, par un concours de circonstances. «À cette époque, j’étais responsable d’un bureau de marketing mais je cherchais désespérément un autre emploi. L’ADISEP Drummond (dont le nom a changé pour l’Association des familles monoparentales et recomposées en 1998 et finalement pour RAFT à l’automne 2002) recherchait une coordonnatrice pour mettre sur pied différentes activités sociales. J’ai appliqué et j’ai obtenu le poste.

Sincèrement, je pensais faire quelques mois seulement mais je me suis vite fait prendre à mon propre jeu. Et de coordonnatrice, je suis devenue la d.g. de l’organisme, une d.g. de terrain. Et aujourd’hui, le RAFT remplit très bien sa mission de fournir des ressources d’aide et de soutien aux familles qui vivent des transitions familiales», affirmé Nathaly Roy.

Chanceux d’avoir un tel organisme ici

Au fil des ans, le RAFT est devenu un organisme-références non seulement dans la région mais à la grandeur de la province… ce qui fait dire à Nathaly Roy que la MRC de Drummond est très chanceuse de pouvoir compter sur la présence d’un RAFT sur son territoire.

«Il existe très peu d’organismes du genre au Québec et dans les faits, c’est très malheureux tout simplement parce que nous travaillons dans un créneau très particulier. À titre d’exemple, à Drummondville, seulement l’an dernier, nous avons reçu près de 500 familles qui nous ont demandé une forme d’aide. C’est énorme. En consultant de telles statistiques, il est facile de constater qu’un organisme comme le nôtre répond à un besoin de société. Nous faisons beaucoup et nous pourrions faire encore plus, mais…», soutient celle dont l’organisme dépend du financement du ministère de la Famille, de la subvention de Centraide et de l’aide de quelques collaborateurs.

Toujours dans le but de trouver des solutions à chaque problème, particulièrement au niveau du financement, Nathaly Roy et son conseil d’administration ont décidé en 2016 de faire un «mariage de raison».

Avec une approche multimodale, les directions du RAFT et du Comptoir familial Drummondville-Sud, deux organismes de bienfaisance sans but lucratif, ont accepté d’unir leurs forces et soutiennent maintenant qu’il est possible de magasiner tout en donnant.

«Il y avait des défis de part et d’autre, mais aujourd’hui, nous formons une belle famille recomposée. Le RAFT administre maintenant la friperie et dès 2018, l’organisme installera ses bureaux administratifs au 2e étape de l’édifice de la rue Jogues. En regroupant tout sous un même toit, il nous sera possible d’économiser des sous qui seront réinvestis pour offrir encore plus de services. Ce mariage de raison entre les deux organismes est à la source d’un nouveau montage financier qui se veut bénéfique», souligne celle qui doit prochainement préparer la campagne de financement de l’organisme local qui porte maintenant le grand chapeau de l’aide à la famille.

Travailler dans l’ombre

Membre de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec, le RAFT de Drummondville se veut ni plus ni moins qu’un petit joyau.

«Nous travaillons régulièrement dans l’ombre, très souvent dans des situations de crise. Il faut s’ajuster très rapidement et il faut être générateur de changements. Il faut constamment être créatif, étant donné que notre offre de services est pas mal unique au Québec», affirme Nathaly Roy qui qualifie le RAFT d’un chasseur de tornade.

Conciliation travail-famille

De diriger un organisme d’éducation populaire autonome intervenant auprès des familles vivant des transitions familiales n’est certainement pas de tout repos. Mais qui est cette battante qui ne ménage ni les heures ni les efforts pour diriger l’organisme local et par le fait même une friperie dont les profits servent à soutenir une mission fort importante.

Mère-célibataire de deux enfants (aujourd’hui des adultes à part entière), Nathaly Roy avoue qu’elle est très sensible à la conciliation travail-famille. «Même si je suis très présente au bureau du RAFT et à la friperie, j’essaie d’être le plus près possible de ma famille. Il n’y a pas une semaine qui se ressemble au travail; c’est donc pour cela que j’ai besoin de récupérer tant mentalement que physiquement les fins de semaine».

Les amis et les loisirs

«J’ai un très grand cercle de connaissances. Par ailleurs, mes grands amis, mes vrais amis, je les ai sélectionnés. Et parmi ces vrais amis, il y a les membres de ma famille. Pour ce qui est des loisirs, j’aime bien la lecture, la cuisine et le plein air. J’ai une vie très simple. Étant très active au travail, j’ai besoin de périodes de réclusion».

De beaux défis à venir

«C’est certain. Après vingt ans, j’ai toujours le goût de relever des défis et je m’en sens capable. Je ne veux pas devenir une vieille d.g. qui fait du temps. Loin de là, je me remets souvent en question  et je sais que j’ai encore de très belles années devant moi. J’aime bien m’entourer et je sens que la friperie a apporté une nouvelle dose d’énergie à l’intérieur de l’équipe. J’ai une vision très claire pour les prochaines années et nous allons y arriver, j’en suis certaine.

De plus, je suis dans une belle période de ma vie, tant sur le plan personnel que professionnel. Je peux vraiment dire sans me tromper que le RAFT a donné un sens à ma vie et c’est pour cette raison que je me fais la gardienne de la mission de l’organisme», précise celle à qui on reconnaît de belles qualités comme l’écoute, la générosité, l’empathie et la créativité et qui avoue avoir aussi quelques défauts qu’elle aime mieux ne pas énumérer.

En conclusion, Nathaly Roy a tenu à rappeler que le RAFT n’a pas été au chômage en 2017 et que l’année 2018 s’annonce tout aussi mouvementée, surtout que notre société assiste à une croissance constante des familles vivant une transition familiale.

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