Un projet-pilote pour lutter contre l’anxiété au cégep de Drummondville

Un projet-pilote pour lutter contre l’anxiété au cégep de Drummondville
Marc-André Legris est psychoéducateur au Cégep de Drummondville. (Photo : Josyane Cloutier)

La majorité des demandes de rencontres individuelles que reçoit Marc-André Legris, le psychoéducateur au cégep de Drummondville, est reliée à un problème d’anxiété.

Lorsqu’il a obtenu un poste à temps plein, Marc-André Legris s’était d’ailleurs donné l’objectif de faire de la prévention auprès des étudiants, et leur donner davantage d’outils pour gérer l’anxiété. «C’est une problématique très importante chez les jeunes», a-t-il constaté.

Les causes sont nombreuses : transition vers la vie adulte, nouvelles responsabilités financières, pression de performance… «Une problématique d’anxiété va souvent se cristalliser dès les premières semaines. Si on ne fait rien, cela peut même mener à un abandon des études.»

Les étudiants collégiaux ayant un trouble anxieux diagnostiqué par un médecin ont accès aux services adaptés des institutions. C’est pour les autres, ceux qui vivent avec l’anxiété sans diagnostic, que Marc-André Legris s’inquiète.

«Beaucoup de jeunes n’ont pas assez de symptômes pour qu’un médecin détermine qu’il y a un trouble anxieux, mais doivent quand même vivre avec sans avoir accès à toutes les ressources. Ils passent sous le radar», estime-t-il.
Il a donc décidé d’implanter le programme Zenétudes, élaboré par des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), au Cégep de Drummondville sous la forme d’un projet-pilote à l’automne 2017.

«Nous avons ciblé certains départements qui, à notre avis, étaient plus à risque. Au final, ce sont les programmes de Sciences humaines, de Soins infirmiers, le Tremplin-DEC et la Technique d’éducation à l’enfance qui ont participé. Les enseignants ont été formés pour pouvoir transmettre la matière aux étudiants, et étaient très à l’aise avec Zenétudes», dévoile M. Legris. Cela correspond environ à 450 étudiants, soit l’équivalent de la moitié.

Le programme se présente en trois volets : un où ce sont les enseignants qui sensibilisent et donnent des stratégies aux étudiants; un volet qui se donne sous forme d’ateliers de 90 minutes, animés par le psychoéducateur et une conseillère en orientation ; et le dernier, consacré à sept rencontres animées par des professionnels de la santé, où on approfondit encore davantage. Ils ont tous le même objectif : démystifier l’anxiété et la dépression, et outiller les étudiants qui en souffrent afin de limiter le décrochage scolaire.

Parmi les solutions abordées dans le programme, on peut notamment compter des techniques de méditation et travailler la notion de perception. «L’anxiété, c’est souvent la machine qui s’emballe. Peut-être que cet examen est effectivement très important, mais de là à le considérer comme la fin du monde, c’est un peu exagéré», explique le professionnel.

Les deux dernières étapes sont sur une base volontaire, donc à l’extérieur des cours. Le hic : Zenétudes ne s’est jamais rendu au troisième volet, faute de participants.

«Ce n’est pas propre à Drummondville, tous les cégeps ont vécu des difficultés au niveau du recrutement pour les deux dernières étapes. À mon avis, cela s’explique par le fait que les étudiants doivent prendre un engagement supplémentaire à l’extérieur des cours et en plus, s’afficher comme anxieux ou dépressif», croit Marc-André Legris.
Une solution à ce problème, d’après le psychoéducateur, serait d’élargir Zenétudes à tous les programmes offerts au cégep de Drummondville et ainsi, cibler un plus grand nombre d’étudiants.

«Je ne sais pas si ça augmente, mais chose certaine, on en parle plus. L’anxiété n’est pas toujours majeure, mais elle n’est jamais bien loin», explique le psychoéducateur.

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