La petite chapelle de Saint-Félix reprend vie

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
La petite chapelle de Saint-Félix reprend vie
Jean-Guy Bernier est fier de sa petite chapelle qui a pu être déménagée sans dommages. (Photo : Photo Jean-Pierre Boisvert)

Après avoir été déménagée sur une distance de 100 mètres, la petite chapelle de Saint-Félix-de-Kingsey reprend vie et c’est tant mieux pour ceux et celles qui voudront en profiter. Gratuitement, tient à préciser son propriétaire Jean-Guy Bernier.

La longue saga de la petite chapelle St-Gérard (c’est son nom officielle) a connu un épilogue heureux en rouvrant ses portes pour la première fois depuis son déménagement l’automne dernier, un déménagement rendu nécessaire par une ordonnance de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

On se souviendra que la CPTAQ, jugeant que la chapelle était localisée sur une section de terrain zonée agricole, appartenant à Jean-Guy Bernier, a forcé ce dernier à la démolir ou la déménager sur une autre partie de sa propriété, qui permettait la présence d’un tel bâtiment. Le retraité de 76 ans s’est longtemps battu contre la CPTAQ pour finalement perdre sa cause, une affaire qui lui aura coûté 100 000 $ pour les frais de déménagement et ceux des avocats.

La dure besogne a été réalisée parfaitement par Jean-Marc Boudreau et son équipe. «Au début, personne ne voulait toucher à ça. Ils ont bien travaillé et cela s’est fait sans dommage. Il a fallu déplacer la chapelle avec sa dalle de ciment. Ils ont creusé un tunnel en dessous et y ont placé des poutres pour la soulever et la transporter 100 mètres plus loin», de se remémorer le propriétaire.

Devant les tribunaux, l’affaire s’est prolongée durant des années. «On m’a infligé une amende de 1000 dollars. On m’a considéré comme un bandit alors que tout ce que je cherchais à faire c’était de faire plaisir aux gens qui aiment la musique. Toute cette affaire m’a fatigué. J’avais peine à dormir. Tout ça pour un déplacement de 300 pieds… Mais j’y suis arrivé. La chapelle reprend vie et j’en suis fier», lance-t-il en annonçant qu’un concert de Noël se tiendra dans ce lieu magnifique le 17 décembre à 14 heures, avec la Chorale des cœurs joyeux.

Jean-Guy Bernier est fier de sa petite chapelle qui a pu être déménagée sans dommages.

Jean-Guy Bernier veut que se poursuivre la vocation culturelle de la chapelle qu’il a transformée en 2008 en salle de concert intime. Une petite scène, sur laquelle repose un piano à queue, est aménagée avec soin devant une salle pouvant accueillir une cinquantaine de personnes. Seulement écouter de la musique, dans cette salle recouverte de bois de mélèze, à travers les enceintes JBL, est une expérience exceptionnelle. Et plusieurs musiciens de renommée internationale, qui sont venus, ont adoré la sonorité de la place.

«Moi je souhaite que des organismes caritatifs profitent de la petite chapelle, soit pour organiser un concert intime, soit pour une simple réunion. Je veux exploiter ça. Ma chapelle, ce n’est pas une «business». Je fais ça pour l’amour de la musique. Je la prête gratuitement», souligne-t-il. Il dira plus tard que les frais d’électricité s’élèvent à plus de 1000 dollars par mois en moyenne.

«La petite chapelle, elle est là, autant qu’elle serve», laisse-t-il tomber.

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