L’UQTR détruira une forêt exceptionnelle à Drummondville

-Rédigé par Le Groupe Éco-citoyens de Drummondville

Contrairement à sa politique de développement durable, l’UQTR s’apprête à détruire un écosystème forestier exceptionnel dans un quartier résidentiel en périphérie de Drummondville pour faire place à 400 cases de stationnement et à un édifice de 7 000 mètres carrés. La politique de développement durable adoptée par le conseil d’administration de l’UQTR le 7 février 2011 énonce 12 principes qui doivent guider cette institution dans ses différentes actions et plus particulièrement en ce qui a trait à l’élaboration des projets de construction et de rénovation immobilière. Plusieurs terrains vagues ou d’anciennes usines désaffectées sont pourtant disponibles et plus accessibles pour l’implantation du nouveau campus à Drummondville.

Issu de sa politique de développement durable, le plan d’action 2010-2013 propose que l’UQTR assume une plus grande responsabilité en tant que vecteur du changement et d’innovation en incitant les citoyens et les décideurs de demain à contribuer au développement durable.

À l’encontre de ce plan d’action, le conseil d’administration de l’UQTR a choisi un site boisé en périphérie de Drummondville pour l’établissement de son campus satellite sans réaliser aucune étude d’impact sur l’environnement et sur le choix d’un site plus adéquat malgré la disponibilité de quatre (4) sites intéressants dans les quartiers centraux de Drummondville.

De plus, la réhabilitation d’anciennes usines de textile désaffectées de la ville, telle que l’usine Fortissimo ou l’usine Swift, serait conforme à la politique de développement durable de l’UQTR. Une action semblable placerait l’Université du Québec à l’avant-garde de l’urbanisation durable et confirmerait sa mission de transmettre aux étudiants un ensemble de valeurs qui va bien au-delà de l’acquisition de connaissances.

La destruction d’un écosystème forestier exceptionnel de 10 hectares va à l’encontre de tous les principes inscrits dans la politique de développement durable de l’UQTR. Le remplacement des arbres par du béton et de l’asphalte aura de graves conséquences sur notre environnement et la biodiversité urbaine : l’élimination d’un puits de carbone, l’augmentation des gaz à effet de serre (GES), la création d’un îlot de chaleur, l’aggravation de la congestion automobile en raison de l’effet entonnoir du pont, la destruction d’une partie importante de la ceinture verte en bordure de la rivière Saint-François, l’augmentation des eaux de ruissellement, un étalement urbain accentué.

Sœur Estelle Lacoursière, pionnière de l’enseignement en environnement, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières et membre du Cercle des Phénix depuis 1998, déclarait :

«Nous ne pouvons plus accepter la pollution de l’air quand on connaît ses conséquences sur la santé des enfants et des personnes âgées. Mais je m’inquiète davantage pour nos enfants, c’est leur avenir qui est compromis.» Auteur d’une quinzaine de publications de première importance, elle milite toujours en faveur du respect de l’environnement et du développement durable auprès de la population mauricienne et québécoise et son avis dans ce dossier serait plus que pertinent.

Une université responsable, engagée à l’égard de l’environnement durable, capable d’excellence, soucieuse de la qualité de vie de la communauté et ayant comme mission la diffusion du savoir devrait éviter de détruire une forêt de feuillus nobles préservée depuis nombre d’années par les Pères Montfortains. Cette forêt constitue une partie importante du poumon vert adjacent au centre urbain qu’il faut, à tout prix, conservée. Une maison d’enseignement supérieur comme l’UQTR devrait assumer le leadership en matière de développement durable et choisir un site de moindre impact pour la collectivité.

Tel que prévu dans sa politique de développement durable, l’UQTR s’est engagée à intégrer les principes de développement durable dans la planification et l’élaboration des projets de construction et de rénovation immobilière, d’entretien du parc immobilier et d’aménagement du campus. Son rôle auprès de la collectivité et en particulier auprès des étudiants qui fréquenteront le campus est de contribuer à la compréhension, à la promotion et à la mise en œuvre du développement durable.

Par définition, le développement durable doit répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Dans le cas du campus satellite proposé, quel héritage allons-nous léguer à nos jeunes ? Quel enseignement allons-nous leur donner en détruisant un patrimoine forestier de grande valeur ? La préservation de ce patrimoine et la réhabilitation d’usines désaffectées en un campus constituent indéniablement un enseignement riche en environnement durable et un modèle à suivre dans le futur.

-Le Groupe Éco-citoyens de Drummondville

Porte-parole: Camille Desmarais

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