La technologie et nous

Nous avons atteint la limite permise de l’escalade du jetable. Ce qui passe pour du progrès n’est en fait qu’un perpétuel changement de présentation du produit, ce qui a fait de nous un monde individualiste qui est plus en contact avec la machine qu’avec l’humain. La création du PC (pour «Personnal Computer») aide beaucoup et de différentes façons, mais peut aussi être nuisible.

De nos jours, presque chacun a son propre petit "robot". Je m’explique : un professeur, un jour, nous a dit il y a 25 ans lors d’une discussion sur l’an 2000 qu’il y aurait des robots à notre service mais que pour compenser nous allions devoir faire de l’exercice pour remplacer le travail physique. L’indifférence et l’individualisme d’aujourd’hui pour la partie humaine qu’il nous reste, peut-elle avoir de la compassion pour les personnes âgées et les malades?

Moi-même, je vis avec une maladie mentale qui fait que je ne travaille plus; j’ai travaillé environ 20 ans avec la bipolarité jusqu’à ce que je touche le fond du baril.

Depuis, je prends une vingtaine de pilules par jour pour me stabiliser. Je me sens paresseux et j’en ai honte car le plus dur pour une personne prise avec la maladie mentale ce sont les préjugés.

Pourtant on ne diagnostique pas une personne pour le plaisir. En 2001 j’ai donc commencé à apprivoiser le monde de l’informatique; ce qui m’a sorti de la dépression.

Mais depuis le début de l’année je me suis aperçu que c’est devenu une vraie drogue, je passe beaucoup trop de temps à les étudier, réparer, optimiser, etc. En quelque sorte, ce temps pourrait être changés en travail; mais je craquerais aussitôt sous la pression; pression que je me mets sûrement moi-même sans le vouloir.

Pendant ce temps je néglige mes relations avec ceux que j’aime. Il est temps que ça change. La machine doit être au service de l’homme et non l’inverse.

Les jeunes sont hypnotisés par leurs téléphones intelligents; les vieux ont de la misère à faire fonctionner la télé; on fait nos transactions par ordinateur et s’il faut aller à la banque, on met notre petite patience à l’épreuve. On va toujours vouloir que ça aille plus vite et on n’aime pas un ordi qui gèle ou qui écrit veuillez patienter!

Je parle pour moi, surtout, mais il faut réaliser que pendant ce temps, on ne fait plus beaucoup d’enfants et on chiâle contre les immigrants, qu’eux-mêmes peuplent comme on dit.

Je suis Québécois pure laine et je suis conscient que si on ne commence pas tout de suite à penser à ça, il ne faudra pas se plaindre.

Donc il faut être moins individualiste, indifférent, sortir de notre bulle et rendre visite de temps en temps aux personnes qui vivent quand même sur la même planète que nous!

Stéphane Aubry

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