Je m’avoue vaincu face aux parents-rois

SANS PRÉJUDICE. Après trois ans comme entraîneur-chef au sport-études hockey bantam AA/AAA, j’ai été congédié par la structure Cascades Drummond/Bois-Francs. Parce que je me suis tenu droit dans la tourmente en gardant les valeurs auxquelles je crois, parce que j’ai osé suspendre des joueurs pour des échecs académiques et des mauvais comportements devant des parents, gérants d’estrade avec des comportements impossibles à imaginer de la part d’adultes. Je reçois maintenant une décision d’une structure, voire d’un dirigeant, ayant décidé de se ranger derrière ses parents-rois où l’argent et le chialage sont priorisés. Il est important de spécifier que 90 % des parents sont d’excellents parents qui supportent leurs jeunes et les encouragent en les laissant vivre leurs expériences. Ils prennent le temps de prendre rendez-vous avec l’entraîneur en privé lorsqu’une problématique, un conflit ou une divergence d’opinions survient. Mais c’est malheureusement le 10 % de parents restants qui dirigent par leur manque de maturité, leur manque de civisme, à essayer de vivre à travers leurs jeunes leurs frustrations et de qui défend leur enfant-roi peu importe ce qu’il a fait.

On peut me reprocher avec raison, mon manque de présence quotidienne (même si l’encadrement a toujours été présent) dû au fait que je suis enseignant à temps plein comme la rémunération d’un entraîneur ne permet pas de faire que ça. Mais si cela était la seule raison, des solutions auraient été trouvées.

Peu importe le domaine, une organisation de qualité doit tout d’abord avoir une base solide. Pour pouvoir avancer, tous les échelons doivent avoir le soutien des personnes qui dirige en haut de soi (les patrons). Tant que cela n’est pas stable, tu ne peux pas faire progresser une organisation. Un dirigeant s’est approprié tous les droits et a décidé de donner priorité à l’argent et aux mauvais parents au lieu de supporter ses entraîneurs. La stabilité dans le hockey mineur avançait bien à Drummondville, mais l’imposition de Hockey Québec de jumeler des organisations et de créer une nouvelle structure entres différentes cultures sont venues s’interposer. Cela a permis à des personnes de se mettre à des endroits décisionnels où ils ne devraient pas être.

Tant et aussi longtemps que le 90 % de bons parents ne prendra pas le dessus sur le 10 % de chialeux et d’éternels insatisfaits, rien ne pourra changer. En tant que bon parent, nous avons tous le même réflexe, éviter les confrontations avec les parents manquants de civisme, nous préférons nous en éloigner plutôt que de s’engager ou de confronter le parent récalcitrant. Et c’est là l’erreur de la bonne masse. Il faut simplement apprendre à dire aux personnes ayant un mauvais comportement dans un événement sportif que ce comportement n’est pas acceptable ici et de demander de cesser point, sans engager de discussion. Il en vient aux bons parents de s’unir afin de faire changer de place le parent au comportement déviant et non le contraire. Tant que la masse de bons comportements laissera les mauvais comportements être au-dessus, rien ne pourra changer. Cela doit devenir la responsabilité de tous.

Merci aux joueurs et aux parents ayant supporté l’enseignement des valeurs auxquelles je crois et auxquelles vous avez adhéré. Merci aux parents qui ont agi de façon civilisée et adulte en venant me rencontrer en privé dans un climat calme lorsqu’un conflit, une problématique ou une divergence d’opinions survenait. Merci Gervais Rioux (directeur technique qui a démissionné) et Luc Camirand (qui ne siège plus sur le comité) de m’avoir supporté dans les situations et les décisions plus difficiles à prendre, mais nécessaires lorsqu’on dirige un groupe. Merci également à Éric Langlois, mon complice de ces trois années.

Force est d’admettre que des années d’expérience comme joueur amateur et professionnel et entraîneur à différents niveaux, des années de formations et de conférences d’entraîneurs ainsi qu’un baccalauréat en éducation physique ne soient plus suffisants à être qualifié pour encadrer des jeunes.

J’ai fait d’excellentes choses comme j’ai fait des erreurs, ce qui est tout à fait normal dans le constant apprentissage qu’on appelle la vie. Je suis fier d’avoir donné le meilleur de moi et d’avoir donné ce que j’ai eu le privilège de recevoir. C’est avec ces pensées que je poursuivrai à enseigner et défendre les valeurs auxquelles je crois.

David Lizotte

Ancien entraîneur-chef du bantam AAA Cascades Élites de Drummond/Bois-Francs et éducateur physique

Partager cet article