Les multifacettes de Nancy Lussier

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Par Cynthia Martel
Les multifacettes de Nancy Lussier
Nancy Lussier a lancé les Productions Alfred en 2015. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

Elle porte différents chapeaux, dont celui de directrice de la Maison Marie Rivier. Elle est derrière d’innombrables projets artistiques qui font briller les talents d’ici. Elle s’appelle Nancy Lussier.

La Drummondvilloise est arrivée au sein de l’équipe de la Maison Marie Rivier, un milieu de vie pour les adolescents, dans une période plutôt ardue, il y a 12 ans.

«C’est une amie, Sylvie (Deshaies), directrice générale du Centre communautaire Saint-Pierre, qui m’avait informé que l’organisme cherchait quelqu’un pour rétablir les finances. Elle m’avait alors dit qu’elle me voyait là. J’étais surprise parce que je baignais depuis plusieurs années dans l’univers du marketing. J’ai travaillé notamment pour la multinationale Procter & Gamble et tout près d’ici, Fafard et Frères. Je ne m’y connaissais pas en plus dans le milieu communautaire, par contre, je venais de terminer un certificat en administration. Il y avait eu une succession de personnes à la direction et le conseil d’administration pensait d’ailleurs à la fermeture. Il fallait trouver une façon de trouver du financement et d’amener de nouvelles activités pour que la roue tourne. Finalement, j’ai commencé à contrat, puis, peu de temps après, j’ai eu le poste à la direction générale», raconte-t-elle.

Prenant très au sérieux la situation, elle ne perd pas de temps à trouver des solutions et élaborer des projets. Elle lance l’idée d’organiser des spectacles-bénéfices avec les Gospangels.

«Je les avais vus à quelques reprises 10-15 ans plus tôt au Mondial des cultures, à l’époque de Brigitte Boisjoli et Stéphanie Bédard et je les trouvais excellents. J’avoue qu’au fil du temps, l’ensemble avait perdu quelques plumes. Parce que j’avais un intérêt et voyais le potentiel, j’ai commencé à m’occuper en parallèle de cette chorale», explique celle qui a étudié en radio et télévision au Cégep de Jonquière.

De fil en aiguille, avec dynamisme et conviction, elle a redoré l’image des Gospangels qui, aujourd’hui, ont atteint un niveau de notoriété remarquable. Nombreuses ont été les invitations ces dernières années à participer à des émissions de télévision, des festivals d’envergure et des événements de toutes sortes.

Si elle laisse la direction chorale à son acolyte Clarinda Granger, Nancy Lussier, elle, s’occupe de l’encadrement des chanteurs de même que toute la logistique que peut engendrer un contrat.

«Je prépare les membres pour qu’ils soient efficaces à chacune des représentations, selon leurs forces et faiblesses. Je les motive également. Pour moi, c’est important qu’on soit professionnel et on se le fait dire. Ça, c’est une de mes plus grandes satisfactions», affirme-t-elle avec humilité.

Nancy Lussier entourée des Gospangels.

Les Gospangels fêteront leur 25e anniversaire en 2019.

«Il y a eu toute une évolution et de voir celle de chacune des personnes qui y sont passées, ça me fait « tripper »! Il y en a qui étaient là à mon arrivée il y a 12 ans et qui sont encore avec nous. Quand je les regarde, parfois, je pleure», confie-t-elle, le visage lumineux.

En 2015, tout en tenant le fort de la Maison Marie Rivier et en propulsant toujours plus loin les Gospangels, Mme Lussier se lance dans une nouvelle aventure en mettant sur pied Les Productions Alfred. Faisant sa marque ici et là avec les différents chapeaux qu’elle porte, la femme débordante de créativité recevait de plus en plus de demandes de promoteurs de spectacles, de compagnies et de particuliers pour différents services.

«Veut, veut pas, avec les Gospangels, je rencontre plusieurs personnes et artistes, donc j’avais une banque de noms bien garnie. Et avec les comédies musicales que nous produisions, nous avions acquis de l’expertise dans différents champs des arts de la scène. En fait, je voulais faire connaître les arts de la scène sous une autre forme», indique-t-elle, en soulignant l’apport important de son équipe.

Les Productions Alfred offrent des services spécifiques, dont ceux de mise en scène, de planification et organisation d’événements corporatifs et spéciaux et de conception de spectacles thématiques et sur mesure. Cette nouvelle corde à son arc l’a amenée depuis à produire et diriger une panoplie d’événements dont le Défilé de Noël, un gros défi.

«L’an passé, l’organisation de l’événement était compartimentée en plusieurs comités, dont je faisais partie. Cette année, il y a eu un appel d’offres pour la direction artistique et je l’ai eu. C’était stimulant et enrichissant. C’est comme une pièce de théâtre mais sur une scène de 1,5 km!»

Elle continue à divertir les Drummondvillois également en adaptant des comédies musicales.

«Cette année, ce sera la 11e comédie musicale. Ce type de production, c’est très formateur pour les personnes qui y participent. Et en plus, c’est gratuit, et ça, c’est rare. En échange, je leur demande leur disponibilité et faire la promotion des spectacles. Car sans les spectateurs, il n’y a pas de financement, donc on ne peut plus se le permettre. Et moi au bout de la ligne, j’ai le mandat de ne pas mener la Maison vers un déficit», laisse-t-elle entendre, en soulignant que le CA l’appuie beaucoup.

Ses objectifs

Il y a 12 ans, jamais elle n’aurait imaginé tous ces accomplissements. En prime, elle note que la Maison Marie Rivier se porte bien financièrement, même si tout n’est pas parfait et que le financement récurrent est un enjeu.

«Nous ne recevons d’aucune sphère gouvernementale. Il faut trouver une façon d’obtenir du financement récurrent pour le fonctionnement de l’organisme», laisse-t-elle entendre.

Elle souhaite également amener les Gospangels ailleurs.

«Réalisé un album, pourquoi pas? Le dernier date de 2000. Ce serait une belle expérience, mais en même temps, ça pourrait servir d’outil de financement. J’aimerais qu’ils partent en tournée à l’international, mas pour ça, il ne faut pas des invitations, car on en a, mais il faut des sous.»

Par ailleurs, la femme d’ambition désire s’investir davantage auprès des jeunes artistes de la région.

«Je veux leur enseigner la réalité du milieu, les conseiller et les mettre en garde. Bâtir l’image, c’est ma force. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait avec les Gospangels», conclut-elle avec un large sourire.

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