Comme L’Express l’écrivait le 5 novembre dernier, un supermarché de 42 000 pieds carrés ouvrira ses portes en novembre 2007 sur le boulevard Lemire. Un Métro Plus sera construit sur un terrain de près de 250 000 pieds carrés à l’angle de la rue Saint-Laurent, un projet de quelque 10 millions $.
Lundi, le conseil municipal de Drummondville a autorisé les travaux qui devraient débuter le 1er juin. Tout comme elle le fait depuis des mois, la direction de Métro refuse de commenter la nouvelle, prétextant qu’une annonce officielle suivra.
La direction de Métro demeure muette
L’entreprise n’a donc pu dissiper les craintes de fermeture de son supermarché de 29 000 pieds carrés des Promenades Drummondville. Curieusement, le bail liant le supermarché aux Promenades prend fin cette année et la tendance actuelle veut que les épiceries quittent les centres commerciaux. Néanmoins, un imposant projet résidentiel est en construction à deux pas de là, ce qui veut dire de la clientèle additionnelle, d’autant plus que le secteur est très prisé par les consommateurs. La question est donc de savoir si Métro a les moyens de tourner le dos au secteur commercial le plus vigoureux de la ville.
«On ne peut rien confirmer, ni infirmer pour l’instant», a déclaré la directrice des affaires corporatives de Métro, Josée Lessard.
Chose certaine, il s’agit du 3e plus grand local en importance du principal centre commercial de la région. Métro draine indéniablement beaucoup de clientèle au sein des Promenades Drummondville, mais la direction de Westcliff, le gestionnaire immobilier, refuse de s’alarmer, tout en reconnaissant qu’il s’agit d’un locataire important. «C’est un de nos grands locaux, mais on ne commente jamais les négociations avec nos locataires, a affirmé le directeur régional de Westcliff, Marc Montpetit. Je ne veux pas parler de nos relations contractuelles dans le journal.»
Du côté des marchands, les avis sont partagés. Si certains n’entrevoient aucune répercussion advenant la fermeture de l’épicerie, d’autres s’en inquiètent. «Ça n’aura pas d’incidence sur ma boutique, a lancé Olivier Bernard, le propriétaire de Planet solaire. La clientèle de Métro n’est pas la même que la mienne.»
Carole Beaudoin, la propriétaire de deux boutiques des Promenades, dont une médiévale située juste en face, est beaucoup moins optimiste. À ses yeux, si Métro quittait les Promenades, ça ferait mal à tout le monde. «Ça m’inquiète depuis des mois. Ça nuirait à bien du monde. Métro a des heures d’ouverture prolongées; les gens font du lèche-vitrines. Il draine beaucoup de monde ici. C’est un plus pour un centre d’achat d’avoir une épicerie. C’est un service à la population», a-t-elle souligné.
De son côté, l’assistant-gérant de la boutique Le Centre du rasoir, Jean-Marie Nadeau, est confiant de voir les Promenades combler le vide si jamais Métro devait quitter les lieux. «Ça va avoir une incidence pour les clients qui sont habitués de venir, mais je ne suis pas inquiet pour les Promenades. Ici, quand il y a un local vide, ce n’est pas long que c’est rempli. Si Métro devait quitter, ils vont trouver quelqu’un d’autre assez vite», a-t-il avancé, en notant que de nombreuses rumeurs circulent à cet effet.
Les employés ont hâte d’être fixés
Quant aux principaux intéressés, les travailleurs syndiqués du supermarché, ils ignorent tout de leur avenir. Au dire de leur déléguée syndicale, Lyne Boisvert, il n’est pas dit que Métro ne veuille pas conserver deux supermarchés à Drummondville et, qu’en ce sens, il faudra attendre la suite des choses. D’ailleurs, les deux établissements n’afficheront pas la même bannière (Métro et Métro Plus), ce qui pourrait conduire à la création de dizaines d’emplois.
«Chaque chose en son temps. On traversera le pont quand on sera rendu-là. On suit le cours des choses. On ne nous a rien dit, mais on entend les mêmes choses que vous», a-t-elle commenté.
Même le propriétaire du supermarché Métro des Promenades, Claude Bisson, ignore tout du projet de la haute direction de l’entreprise. Il ne sait donc pas si c’est à lui que reviendra la tâche d’implanter le Métro Plus dans un marché vierge et avec une nouvelle équipe. «Je n’ai aucune idée de ce qui va se passer, mais je ne suis pas trop inquiet pour le Métro des Promenades», a-t-il opiné.
