«Les punaises de lit sont en train de ruiner ma vie»

«Les punaises de lit sont en train de ruiner ma vie»
Daniel Mailhot.

HABITATION. Daniel Mailhot en a marre de se gratter et de vider des tubes de Calamine. C’est que depuis 10 mois, il partage bien malgré lui son logement avec des punaises de lit.

«Elles sont en train de ruiner non seulement ma santé, mais ma vie. Je suis tellement à boute. Je ne dors plus», exprime ce père de famille de sept enfants qui vit dans un HLM comptant cinq chambres, situé sur la rue Saint-Norbert, à Drummondville.

Il a emménagé dans cet appartement en mai 2016, mais quelques mois plus tard, les problèmes ont commencé.

«J’ai commencé à voir des insectes chez moi et l’Office municipal de l’habitation a fait venir un exterminateur. Il vient presque à chaque mois, mais le problème n’est toujours pas réglé. En fait, je doute qu’il puisse se régler… Au début, on m’avait fait savoir que j’avais trop d’affaires chez nous. C’est vrai que j’en avais beaucoup, car j’ai eu plusieurs meubles aux décès de ma mère et de mon beau-père. Mais depuis, j’ai fait un grand ménage et ai suivi à la lettre les recommandations de l’exterminateur. Ça ne change rien à la situation : les punaises sont là», exprime le citoyen à l’air complètement déconfit.

Après un traitement, les «victimes» des punaises doivent effectivement faire preuve de beaucoup de rigueur pour éviter une nouvelle propagation.

Entre autres, ils doivent vider leurs tiroirs et laver et sécher chacun de leurs vêtements pour ensuite les déposer dans des sacs de plastique durant 14 jours. Ils doivent aussi laver de fond en comble leur domicile.

«La dernière fois que l’entreprise d’extermination est venue (2 octobre), ils sont restés exactement sept minutes. Ils n’ont traité que le bas des murs. Ils n’ont pas fait les meubles. Quand ils sont partis, ça n’a pas été long que j’en ai retrouvées. C’est comme ça depuis le mois de février. Je ne sais plus vers qui me tourner pour avoir de l’aide. Je suis épuisé. En plus, ces traitements sont très irritants. Je paie pour un logement que je ne peux plus habiter», insiste Daniel Mailhot, qui a l’impression que l’Office municipal d’habitation prend son problème à la légère.

Lors de son passage à L’Express, M. Mailhot a pris soin d’apporter plusieurs DC contenant des dizaines de vidéos et photos témoignant de sa réalité.

Pour faire le plein de sommeil et retrouvé une certaine quiétude, l’homme a choisi de vivre sur un terrain de camping tout l’été.

«J’étais tellement bien. Le camping, c’est loin d’être du gros luxe, mais pour moi, c’était la belle vie. Mais là, la saison est finie», laisse-t-il tomber.

Il dort dans sa voiture

Depuis quelques jours, la situation est tellement intenable pour ce Drummondvillois qu’il dort régulièrement dans sa voiture, ce qui engendre des regards curieux de la part de ses voisins. «C’est ça où je me fais manger, se désole-t-il. Je me suis même acheté un nouveau matelas et j’ai laissé le plastique pour éviter que les punaises entrent dedans. Mais elles vont dans mes couvertures.»

À moins d’une action extrême, les punaises ne pourront être éliminées, de l’avis de M. Mailhot.

«La seule solution, selon moi, serait qu’on nous relocalise quelques semaines, qu’on vide tous les logements, qu’on "tape" le bloc et qu’on le traite en profondeur», croit-il.

«Les punaises de lit arrivent de chez mon voisin, poursuit-il. L’exterminateur (Maheu) m’a expliqué qu’elles passent par la tuyauterie et le filage électrique. Ça n’a jamais été traités ça.»

Évidemment, la présence des punaises lit entraîne des conséquences sur toute la famille de M. Mailhot.

«C’est clair que ça nuit à ma relation avec mes enfants, confie-t-il, la voix brisée. Ils ne peuvent plus venir me voir. J’ai même déjà reçu une lettre de l’école qui se demandait c’était quoi toutes ces piqûres sur les bras de mes enfants. Évidemment, je n’invite plus personne à venir chez moi et quand je sors, je fais presque brûler mon linge dans la sécheuse pour être sûr qu’il n’y en a pas d’accrocher sur moi.»

Pourquoi ne pas déménager?

«C’est impossible. Si je déménage, je vais aussi déménager les bibittes qui se trouvent dans mes meubles.  Je suis pris au piège», conclut-il.

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