L’entreprise drummondvilloise Grandmont et fils blâmée par la CSST

L’entreprise drummondvilloise Grandmont et fils blâmée par la CSST
La CSST considère donc que l'employeur Grandmont et fils a agi de manière à compromettre sérieusement la sécurité des travailleurs.

La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a récemment déposé son rapport d’enquête concernant le décès de deux travailleurs de Grandmont et fils, le 17 mai dernier, sur un chantier de l’autoroute 30, à Delson.

Lors du désarrimage d’un camion semi-remorque à plateau, le soudeur Mario Brunelle et le journalier Sylvain Rancourt avaient été écrasés par un tuyau d’acier de 830 kilogrammes qui avait roulé sur eux, blessant du même coup un troisième travailleur.

Les victimes étaient à l’emploi de l’entreprise de Drummondville Grandmont et fils, spécialisée dans la construction de ponts et la réfection de quais.

Mandaté par le ministère des Transports du Québec, l’entrepreneur devait construire un échangeur au croisement des autoroutes 15 et 30. Pour exécuter les travaux, il avait placé un tuyau d’acier de 7 mètres de longueur sur le dessus du chargement d’un camion semi-remorque comprenant des éléments de coffrage préfabriqués.

L’accident est survenu lorsque les travailleurs ont détaché les courroies d’arrimage qui assurent la stabilité du chargement, si bien qu’à la dernière courroie, le tuyau a roulé et est tombée sur trois travailleurs.

Ces derniers ont été transportés à l’hôpital, où le deux décès ont été constatés.

Ce que révèle l’enquête

L’enquête a permis à la CSST de retenir trois causes pour expliquer l’accident. D’abord, le tuyau placé sur le chargement était instable pendant le désarrimage. Ensuite, la méthode de désarrimage du chargement de la semi-remorque à plateau se révélait inadéquate.

Finalement, la planification et la supervision du désarrimage du chargement s’avéraient déficientes.

Selon le rapport, une planification adéquate des opérations de chargement aurait permis de mettre en place des mesures préventives, telles que des cales ou des berceaux, pour assurer la stabilité du tuyau, de l’arrimage au désarrimage.

La CSST considère donc que l’employeur Grandmont et fils a agi de manière à compromettre sérieusement la sécurité des travailleurs. Pour cette infraction, l’amende peut varier de 5000 $ à 20 000 $ pour une première offense ou de 10 000 $ à 50 000 $ en cas de récidive. À la suite de l’accident, la CSST a fermé le lieu de travail jusqu’au 28 mai, soit après qu’une méthode de travail sécuritaire ait été déposée.

Afin de prévenir un tel accident, la CSST informera les employeurs du secteur de la construction d’ouvrages de génie civil des résultats de l’enquête et de l’importance d’utiliser des dispositifs d’arrimage adéquats pour retenir le chargement des camions semi-remorques à plateau, particulièrement pendant l’arrimage et le désarrimage des chargements.

Le document intitulé Arrimage – Guide des normes et risques du métier publié par le ministère des Transports du Québec, conjointement avec l’Association sectorielle partiaire (secteur transport et entreposage), recommande d’ailleurs l’utilisation de cales ou de poteaux pour l’arrimage de tuyaux et autres pièces cylindriques.

De plus, rappelons que des appareils d’arrimage, tels que les courroies d’arrimage, sont requis par le Code canadien de sécurité pour les transporteurs routiers.

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