Le «paint ball» interdit en ville

Le «paint ball» interdit en ville
L’utilisation de fusils de type «paint ball» est maintenant interdite à Drummondville. Les nouveaux modèles ressemblent en tous points à de véritables armes de poing.

Mauvaise nouvelle pour les adeptes de «paint ball». Depuis quelques semaines, ils ne peuvent même plus tirer sur des cibles derrière chez eux s’ils habitent à Drummondville, sans quoi ils pourraient être mis à l’amende par la Sûreté du Québec (SQ).

En effet, un nouveau règlement municipal interdit de tirer à l’aide d’un fusil de type «paint ball» sur le territoire de la Ville de Drummondville. Il est également défendu de se promener avec une telle arme si elle n’est pas rangée dans un étui.

Le règlement 3687 concernant le tir au fusil a été adopté pour éviter de graves erreurs de perception. Il y a quelques mois, un incident est survenu à Drummondville et la SQ ne voulait pas que ça puisse se reproduire, a expliqué le directeur adjoint du poste de la MRC de Drummond, le capitaine Robert Léveillé. «Il y a quelques mois, les policiers croyaient qu’un individu avait en sa possession une arme de poing. En fait, c’était un fusil de «paint ball». C’était à s’y méprendre. Si les policiers s’étaient sentis menacés, ça aurait pu mal tourner», a-t-il raconté.

Le propriétaire de la boutique BX Paint-ball du centre-ville, Michel Auger, confirme que les fusils qu’il vend ressemblent drôlement à de vraies armes. Il soutient toujours recommander à ses clients de transporter leur fusil dans un étui. Il se dit donc en accord avec la nouvelle réglementation et ne croit pas qu’elle aura un impact sur les affaires de son magasin. «Personnellement, je croyais qu’un règlement semblable existait déjà, a-t-il affirmé. Je trouve que c’est une bonne idée. Ça va sûrement éviter un paquet de problèmes. Les nouveaux fusils ressemblent tellement à des vrais… On a même une réplique d’un AK-47!»

M. Auger espère néanmoins que les policiers laisseront en paix les amateurs qui utiliseront leurs armes chez eux sans déranger leurs voisins. Il rappelle d’ailleurs que la portée des fusils de type «paint ball» n’est pas très grande.

Le directeur général de la Ville de Drummondville, Claude Proulx, confirme que l’utilisation «responsable» de ces armes sera tolérée, mais pas n’importe où. «Sur la 105e avenue, entre Fradet et Daniel, c’est sûr que ces gens-là courent après le trouble. Mais si ça se passe dans un boisé du secteur Saint-Joachim, il n’y aura sûrement pas de problème», a-t-il lancé. À ce titre, l’interprétation ne semble pas être la même à la SQ puisque le capitaine Léveillé soutient plutôt que la réglementation sera appliquée à la lettre, et ce, puisqu’il s’agit d’un règlement municipal relatif à la sécurité publique. «Si on voit quelqu’un du chemin qui tire avec un fusil ou qui se promène avec une telle arme, même chez lui, il sera mis à l’amende», a-t-il affirmé, en ajoutant que ces nouvelles dispositions seront éventuellement adoptées dans les autres municipalités de la MRC de Drummond. À Drummondville, une arme de type «paint ball» ne peut être utilisée que dans un endroit spécialement aménagé à cette fin. Or, comme aucun site n’existe à l’heure actuelle, c’est donc dire que ces armes sont bannies.

Questionné à savoir s’il aurait été souhaitable que la Ville identifie une zone où l’utilisation des fusils de type «paint ball» serait permise, le directeur général adjoint Steven Watkins répond que ce n’est pas le rôle des municipalités. «À ce moment-ci, c’est vrai qu’il n’y a pas de site à Drummondville. Je pense qu’il y en a un intérieur à Saint-Germain. C’est une belle opportunité pour le privé», a-t-il laissé tomber.

Guy Gagné, de la boutique Oxyde Paint-ball de Drummondville, a déjà géré un tel site extérieur dans le secteur Saint-Nicéphore. Il savait qu’une réglementation était en préparation, mais il ignorait qu’elle allait être aussi restrictive. «Les gens vont y penser à deux fois avant de s’acheter un fusil, c’est certain, a-t-il estimé. Le sport lui-même n’a rien de dangereux. Il y a 11 millions d’utilisateurs aux États-Unis. Il y en a qui font du vandalisme avec ça, et ce n’est pas correct. C’est sûr qu’il y a de l’éducation à faire, mais de là à interdire le «paint ball», il y a une marge. La Ville aurait pu être plus conciliante.»

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