«L’argent avant la planète»!

«L’argent avant la planète»!
Lettre ouverte (Photo : Photo Deposit)

Commentaires à propos de l’article de M. Jean-Pierre Boisvert paru le 24 janvier dans le journal L’Express de Drummondville intitulé « Pourquoi la Ville fait affaire avec Énergir ? » et suite au visionnement de la séance du Conseil municipal du 22 janvier.

  1. La Ville investit 1, 250, 000 $ pour soutenir Énergir (Gaz Métro rebaptisé récemment Énergir), dans la construction de conduites souterraines et ce dans le but de desservir en gaz les entreprises qui s’installent ou s’installeront dans le parc industriel.

Plutôt que de faire payer les contribuables, n’aurait-il pas été au moins plus décent de faire payer Énergir pour ces infrastructures puisqu’elle les utilisera pour tirer des revenus des entreprises déjà installées ou qui s’installeront dans le parc industriel?

  1. « Les entreprises ont besoin de cette énergie-là » et un peu plus loin «… les entrepreneurs analysent leurs besoins en électricité ou au gaz naturel, ils regardent leur prix de revient » quand il s’agit de choisir.

Si on enlevait toutes les subventions offertes directement ou indirectement par les gouvernements Trudeau et Couillard ainsi que celles offertes par les municipalités, le gaz naturel serait probablement plus cher et les prix d’électricité seraient probablement compétitifs.

  1. M. Cusson dit qu’il y a un monopole au Québec et c’est Gaz Métro.

Nous pensons que si les divers paliers gouvernementaux favorisent un « monopole » et qu’ils financent directement ou indirectement les infrastructures, c’est que ces gouvernements sont en train de construire les infrastructures pour faciliter l’acheminement du gaz que les compagnies gazières tireront de la fracturation hydraulique qu’elles envisagent de pratiquer dans la vallée du St-Laurent et en Gaspésie, et ce, malgré la non acceptabilité sociale. Lors de la présentation du budget le 11 décembre 2017, le maire Cusson a rapporté que le premier ministre du Québec avait dit dans une conférence à la fin de novembre 2017, qu’il n’y aurait pas de projet d’hydrocarbure sans acceptabilité sociale et M. Cusson a ajouté : «… pour nous, il n’y a pas d’acceptabilité sociale ».

  1. Il y a de moins en moins de « gaz naturel ». Le gaz, qu’on dit naturel, contient de 60 % à 80 % de gaz de schiste. Et qui dit gaz de schiste dit fracturation hydraulique et contamination potentielle (pour ne pas écrire certaine) de l’eau, des sols et de l’air. L’utilisation du gaz de schiste liquéfié qu’on nomme GNL (gaz naturel liquéfié) augmente les GES (gaz à effet de serre). Le Canada et le Québec se sont engagés, avec d’autres pays à la COP 21, à diminuer les GES pour protéger la terre des grandes catastrophes liées à l’augmentation du niveau des mers, aux cyclones, aux inondations, aux changements climatiques. Alors quels efforts réels le Québec est-il prêt à fournir? Quels efforts réels la Ville de Drummondville est-elle prête à fournir? Quels efforts réels les propriétaires des compagnies installées dans nos parcs industriels sont-ils prêts à fournir? Quand allons-nous cesser de faire la promotion de l’utilisation des énergies fossiles pour nous tourner vers les énergies vertes? Monsieur Cusson semble dire qu’il y a plusieurs opinions sur le sujet dont celles des alarmistes… Et que la ville, qui a déjà pris des engagements, ne reviendra pas sur sa décision.

Plus de 15,000 scientifiques se sont prononcés dernièrement sur l’urgence de diminuer les GES et d’investir dans les énergies vertes. Les énergies vertes peuvent rapporter autant économiquement que les énergies fossiles, les catastrophes et la maladie en moins. Les inondations sur la Saint-François, sur la Yamaska et ailleurs au Québec, et partout dans le monde, vous appelez-ça alarmistes? La disparition à grande échelle d’espèces animales et végétales, vous appelez ça alarmistes?

En conclusion

Nous nous attendions à d’autres réponses de la part du maire Cusson qui, nous en sommes convaincus, connaît très bien le dossier.

Nous avions confiance. Nous espérions un projet, une vision d’une société drummondvilloise responsable, à laquelle nous voulions participer comme citoyens.

La Ville de Drummondville aurait pu se comporter de façon différente, agir véritablement en Capitale du Développement, comme elle se plaît à le dire et à l’écrire partout.

Il est plus que temps de remettre en question la domination de l’argent, interpeler les lobbyistes, les relations d’affaires qui se vivent derrière les portes closes de la mairie et auxquelles les citoyens n’ont aucune part. Ceux-ci connaissent les décisions une fois que celles-ci sont prises, c’est-à-dire en aval.

Qu’avons-nous comme démocratie : un vote aux 4 ans et la période de questions qui suit chaque conseil, une fois que les décisions sont prises? Et on appelle ça démocratie?

Michelle Théroux

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