Grégoire Bédard réalise un documentaire historique

Par Maxime Rioux
Grégoire Bédard réalise un documentaire historique

Lorsque la Seconde Guerre mondiale faisait rage, des Drummondvillois ont choisi de grossir les rangs des soldats désireux d’aller combattre le nazisme en Europe. On le sait, mais encore bien peu de gens ont vu les images qui se retrouvent dans le documentaire réalisé par le Drummondvillois Grégoire Bédard et intitulé «Nous serons volontaires». Il sera possible de découvrir ce film de 56 minutes au cinéma RGFM, le 13 décembre, dès 19 h.

Grégoire Bédard enseigne le cinéma au Cégep de Drummondville depuis une quinzaine d’années. En plus de transmettre son savoir aux plus jeunes, il a trouvé le temps de réaliser quelques courts-métrages et de bidouiller un peu sur différents projets.

Passionné, il a amorcé un travail de moine en janvier 2010. À ce moment, il ne savait pas que pour accoucher de ce documentaire, il aurait à travailler plus de 700 heures.

«J’ai eu l’idée à la fin de l’année 2009. J’ai d’abord contacté Jean Thibault, historien et auteur du livre Drummondville à l’heure de la guerre 1939-1945, ainsi que Alain Doyon, professeur d’histoire au Cégep de Drummondville. Par la suite, j’ai effectué un laborieux travail de recherches au cours duquel j’ai pu m’entretenir avec six ou sept vétérans de la Seconde Guerre mondiale originaires de Drummondville. En mars, avec Jean, Alain et mois avons été tourner quelques images à Ottawa, plus précisément au Musée de la guerre», raconte Grégoire Bédard.

Après les entrevues menées avec les vétérans, Grégoire Bédard a choisi de conserver trois témoignages, soit ceux de messieurs Talbot, Larocque et Cartwright. Un 4e témoignage, celui de M. Béliveau, est rendu par l’entremise d’un journal intime.

«À cela, j’ai ajouté quelques bouts de film trouvés à la Société d’histoire de Drummond. Je n’ai pas pu utiliser ces bobines de films autant que je le souhaitais puisque plusieurs scènes avaient été mal filmées au départ. Cependant, les gens seront surpris de voir des scènes jamais vues auparavant, entre autres, le départ des soldats à la gare de Drummondville», fait valoir le réalisateur.

D’autres témoignages sont rendus dans le documentaire, notamment ceux de Alonzo Malouin et de Thérèse Grandmont, mère de Michel Clair, ex-député de Drummond dans le cabinet de René Lévesque.

Pour arriver à ses fins, Grégoire Bédard a utilisé une bourse de 10 000 $ provenant du Fonds des arts et des lettres (Conseil des arts et des lettres du Québec et la Conférence régionale des élus du Centre-du-Québec). À cela, il a pu ajouter des sommes substantielles grâce à la générosité de certaines personnes et organismes.

«L’aide a pris la forme de dons en services et en argent, précise M. Bédard. Le budget total pour ce film est de 30 000 $. Nous avons aussi reçu un appui financier du cégep et de la Ville de Drummondville. Le tout s’est concrétisé en collaboration avec la Société d’histoire de Drummond.»

Un portrait unique de Drummondville

Tourné en haute définition, le film «Nous serons volontaires» dresse un portrait unique de Drummondville durant une période difficile. Dans ce projet, Grégoire Bédard a agi en tant que scénariste, réalisateur et producteur.

Des images inédites de Drummondville, tournées dans les années 1940, puis numérisées et restaurées par l’Office national du film, offrent un portrait exceptionnel de la ville. Des photographies d’archives de la Société d’histoire de Drummond complètent le portrait local. Les témoignages des anciens combattants sont quant à eux illustrés par des films tournés pendant la guerre par l’Armée canadienne ainsi que par des photographies issues d’Archives Canada et de l’Imperial War Museum de Londres. L’Université de Montréal a également fourni des dizaines d’affiches de propagande créées pendant la guerre. Enfin, plusieurs autres images proviennent des collections privées des vétérans.

De leur côté, Jean Thibault et Alain Doyon ont agi à titre de consultants et, à travers des interventions dans le film, mettent en lumière le contexte sociopolitique de la période 1939-1945.

Les personnes intéressées à voir ce film inédit peuvent se procurer des billets à la Société d’histoire de Drummond. La projection aura lieu le lundi 13 décembre, à 19 h, au cinéma RGFM. Si aucune autre présentation n’est prévue pour le moment, Grégoire Bédard compte toutefois inscrire son documentaire à quelques concours canadiens dédiés au cinéma.

Partager cet article