Fermeture de la Rôtisserie Saint-Hubert: les «vieilles» serveuses coûtent trop cher

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Par Lise Tremblay
Fermeture de la Rôtisserie Saint-Hubert: les «vieilles» serveuses coûtent trop cher
Les employées de la Rôtisserie Saint-Hubert digèrent très mal la nouvelle.

Visiblement, les 57 serveuses de la Rôtisserie Saint-Hubert ont avalé un os de travers. En plus de perdre leur emploi, elles subissent aujourd’hui le mépris de leur employeur, qui n’hésite pas à les nommer de… «vieilles serveuses».

Selon Martin Pelletier, conseiller syndical du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Rôtisserie Saint-Hubert de Drummondville (CSN), les salariées se disent outrées du manque de respect de leur employeur et du manque de reconnaissance du service donné à Saint-Hubert pendant de nombreuses années.

C’est que l’employeur répéterait à qui veut bien l’entendre que les «vieilles» serveuses coûtent trop cher. «Nous avons affaire à un employeur très particulier. J’ai rencontré plusieurs dirigeants dans ma vie et je n’ai jamais vu ça. Il méprise les employées et c’est inacceptable», a-t-il affirmé, rappelant que les serveuses ont été convoquées, hier soir, à une assemblée générale.

En raison de cette attitude pour le moins méprisante, la CSN considère que la décision de Saint-Hubert n’a pas été motivée seulement par une question de rentabilité. L’objectif était probablement de «casser» le syndicat… et les salaires élevés des serveuses. «C’est triste parce que 90 % des salariés mis à pied sont des femmes et qu’elles cumulent beaucoup d’années de service à la Rôtisserie. Elles ont appris la nouvelle seulement 30 minutes avant l’annonce officielle. Ça aussi ça manquait de respect», a ajouté M. Pelletier.

Paradoxalement, l’an dernier, les Rôtisserie Saint-Hubert faisaient une campagne publicitaire en faveur de l’embauche des personnes plus âgées qui pourraient terminer leur carrière chez Saint-Hubert. «Faut-il comprendre que le Saint-Hubert lançait sa campagne pour engager ces personnes en autant qu’elles n’engendrent pas trop de salaires ou d’avantages sociaux? Je n’en reviens pas du mépris. Encore aujourd’hui, elles se sont fait dire que le restaurant pourrait fermer plus tôt que prévu si elles ne sont pas "fines"», a exprimé M. Pelletier, qui semblait décontenancé de cette attitude.

Au moins, mince consolation, les employées ont l’appui du public. «Plusieurs serveuses nous ont dit que des clients les supportaient. Ils se disent choqués de la décision de Saint-Hubert et signalent le mépris face à la population de Drummondville, qui mérite une salle à manger décente dans un restaurant Saint-Hubert», a ajouté M. Pelletier.

Pour les prochaines étapes, le syndicat mettra sur pied un comité d’aide au reclassement. Ensuite, la semaine prochaine, le syndicat tiendra une conférence de presse, laquelle sera organisée par le Conseil central CSN Cœur du Québec et la Fédération du commerce du Québec.

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