Robert Benoit condamné à deux ans de prison

Sept mois après s’être reconnu coupable aux accusations d’agressions sexuelles sur quatre victimes adultes atteintes de déficience intellectuelle, Robert Benoit, un homme d’affaires bien connu à Drummondville, a été condamné à deux ans moins un jour d’emprisonnement par la juge Marie-José Ménard, vendredi, au palais de justice.

Les actes reprochés se sont déroulés en 2009 sur une période de trois mois. Robert Benoit, 57 ans, propriétaire de la Ferronnerie Benoit, et sa conjointe agissaient à titre de famille d’accueil pour des adultes atteintes de déficience intellectuelle. Il a profité de l’absence de sa conjointe pour commettre les gestes répréhensibles.

Dans un jugement d’une douzaine de pages qu’elle a lu devant une salle bondée, la juge Ménard dit avoir pris en considération le fait qu’il s’est dénoncé lui-même, confirmant être « l’auteur d’abus à l’égard de deux de ses victimes de qui il aurait été difficile d’obtenir une version claire des événements », mais elle n’en a pas moins relevé des circonstances aggravantes comme l’abus de confiance alors que l’accusé était en situation d’autorité face à des personnes vulnérables.

La juge Ménard a exposé des faits pertinents pour chacune des accusations, notamment : « Il invite la victime à se rendre au salon, lui donne un baiser, enlève sa robe de chambre, lui touche les seins avec ses mains et sa bouche. Il demande à la victime de garder l’événement secret ». Les victimes sont âgées respectivement de 22, 40, 45 et 47 ans.

L’accusé s’est prêté à des démarches thérapeutiques. « Tant le psychologue que les psychiatres concluent à un risque de récidive inexistant », a souligné la magistrate tout en disant garder à l’esprit que « en raison des comportements inacceptables, la fermeture de la ressource de l’accusé (famille d’accueil) a obligé les victimes à déménager… et à établir de nouvelles habitudes dans un nouveau milieu d’accueil, une situation qui n’est pas souhaitable ».

Durant la lecture du jugement, l’accusé est resté impassible. Au prononcé de la sentence, sa fille a éclaté en sanglots.

Réactions

« Ce n’est pas assez », s’est exclamée la mère d’une des victimes au sortir de la salle d’audience. Sa peine n’est pas assez lourde. Ce n’est pas correct ce qu’il a fait. Il s’en tire à bon compte, surtout qu’il pourra sortir de prison au tiers de sa sentence ». « C’est dur d’avoir à vivre tout ça. Savez-vous quelle sorte de cauchemars fait mon petit neveu depuis ce temps », a lancé un membre d’une autre famille. « C’est inacceptable. Imaginez les inquiétudes des familles concernées qui mettront toujours en doute la qualité des familles d’accueil à compter de maintenant », a exprimé l’oncle d’une victime.

Pour l’avocat de la défense, Me Jean-Claude Lagacé, la sentence est juste et raisonnable. « Dans ces cas-là, généralement, les peines sont plus sévères que deux ans (la peine maximale est de 10 ans). Mais, mon client s’est bien comporté en collaborant avec la police et le rapport des psychiatres a joué en sa faveur. Il sera éligible à une libération conditionnelle au tiers de sa peine, soit après huit mois », a-t-il confirmé.

La Couronne demandait 30 mois d’emprisonnement. « La juge a bien expliqué sa décision qui, finalement, n’est pas loin de notre demande », a commenté Me Kevin Mailhot qui a récemment pris le dossier en mains.

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