Deux mordus de curling donnent la piqûre aux jeunes

Deux mordus de curling donnent la piqûre aux jeunes
Depuis cinq ans

CURLING. Gérard Giguère et Richard Laflamme ont le curling dans le sang. Résolus à donner la piqûre de ce sport aux jeunes de la région de Drummondville, les deux instructeurs du club sportif Celanese ont mis sur pied un programme junior qui est rapidement devenu un modèle au Québec.

En l’espace de seulement cinq ans, le duo Giguère-Laflamme est parvenu à faire découvrir et apprécier le curling à des centaines de jeunes des écoles primaires et secondaires de la région. Reconnaissant les efforts déployés par ces deux passionnés, Curling Québec vient de leur décerner le méritas du programme junior par excellence de la dernière année.

«Pour nous, c’est une surprise totale! On s’implique parce qu’on aime ça, tout simplement. On ne regarde pas les heures qu’on met là-dedans. Pour ma part, j’adore le curling, un sport que je pratique depuis 38 ans et que j’enseigne depuis près de 20 ans. Je suis aussi un ancien professeur et j’aime côtoyer les jeunes», témoigne Gérard Giguère.  

Initialement, les deux complices souhaitaient assurer une certaine relève au sein du club drummondvillois. Ils ont alors approché les écoles de la région pour leur offrir des leçons d’initiation au curling à l’intérieur des cours d’éducation physique. Chaque groupe se voit proposer quatre leçons de deux heures.

«Quand les jeunes arrivent ici, ils ont souvent un stéréotype en tête. Ils pensent que c’est un sport de pépères! Mais à la fin du cours, ils nous disent que c’est plus difficile qu’ils le pensaient. Ils constatent que ça prend beaucoup de flexibilité. La plupart adorent leur expérience», racontent les deux entraîneurs.

À la suite ce premier contact avec le curling, plusieurs jeunes choisissent de s’inscrire au sein du groupe junior du club drummondvillois, ce qui leur permet de continuer à s’entraîner le chaque semaine. Les membres juniors participent à différentes compétitions, dont les fameux Jeux du Québec.

«On prend bien soin d’eux autres. On n’a pas toujours un merci tout de suite, mais on sent leur reconnaissance à travers la confiance qu’ils nous accordent. C’est tellement motivant! On n’a pas le droit de trahir ça», confie Gérard Giguère, en prenant soin de remercier les parents des jeunes, la direction du club Celanese, ses complices bénévoles, sa conjointe ainsi que celle de Richard Laflamme pour leur engagement dans cette cause.

Pratiquant d’abord deux fois par semaine, les membres du programme junior ont vite réclamé davantage d’heures d’entraînement. «Les jeunes sont venus me dire : "Gerry, pour devenir meilleurs, on aurait besoin d’une pratique de plus par semaine." Seul problème, pendant la semaine, les parents sont au travail et les jeunes sont à l’école jusqu’à 16 h. On a donc créé un groupe de bénévoles-accompagnateurs qui vont chercher les jeunes après l’école. Ça ne s’était jamais vu ailleurs.»

En plus de former les joueurs de demain, le programme junior amène un aspect intergénérationnel au sein du club Celanese. Fondé en 1935, l’établissement est l’un des plus anciens au Québec.

«Les aînés voient que ça pousse en dessous! On essaie d’ailleurs de mêler les deux générations dans certains matchs. Ça donne lieu à de beaux moments», raconte Richard Laflamme.

Passionné de plusieurs disciplines, ce dernier s’est épris du curling il y a 19 ans. À ses yeux, il s’agit d’ailleurs du plus beau sport d’équipe qui soit.

«C’est un jeu exigeant. Il faut avoir un bon tempérament et faire preuve de persévérance, parce qu’il y a beaucoup d’imprévus qui surviennent dans un match. Ça peut parfois être enrageant. Ça prend aussi un bon sens de l’observation et beaucoup de communication entre les joueurs. Tout le monde a un rôle important à jouer. Si le premier joueur ne fait pas ses pierres, le quatrième va avoir de la difficulté.»

Stratégie, analyse et communication

Né au 16e siècle en Écosse, le curling est un sport technique, tout en finesse et où la stratégie est omniprésente. Il oppose deux équipes de quatre joueurs sur une glace longue de près de 45 mètres. Lors de chacune des huit à dix manches que dure un match, les joueurs lancent deux pierres à tour de rôle. Le pointage se calcule selon la position des 16 pierres par rapport au centre de la cible, chaque pierre valant un point. Lorsqu’une pierre est en jeu, les joueurs brossent vigoureusement la glace afin d’influer sur sa trajectoire et la distance parcourue.

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