Des locataires se sentent poussés vers la sortie

Des locataires se sentent poussés vers la sortie
La plupart des locataires du 450 Heriot quitteront peu à peu le bâtiment.

COMMERCE. Les locataires du 450 rue Heriot, voisins de l’ancienne usine Fortissimo à Drummondville, se sentent poussés vers la sortie. La raison? Un nouveau bail de 34 pages qui donne presque «carte blanche» au nouveau propriétaire.

Les locataires n’ont vraiment pas apprécié les baux que leur a envoyés le nouveau propriétaire du bâtiment, Alain Scalzo, même si celui-ci affirme qu’ils sont faits selon les «règles de l’art».

Suzanne Migneault, directrice de la Société canadienne de la sclérose en plaques de Drummondville, ne la trouve pas drôle. «On avait un bail jusqu’en 2020. Alors moi, l’été dernier, j’ai pris mon temps de vacances pour tout rénover, peinturer et essayer de trouver des meubles dans les ventes de garage afin que nos membres soient confortables et bien accueillis. Le déménagement va nous coûter cher et disons que l’organisme n’avait pas planifié ces dépenses», a-t-elle raconté. «On voit bien ce qui se dessine, ils vont raser la place.»

Pour le Groupe Myo Concept, qui occupe l’avant gauche de l’édifice, le déménagement est presque confirmé. «On a reçu une offre du nouveau propriétaire, mais on ne restera pas ici. On est assez avancé dans notre projet de déménagement qui devrait se faire en décembre cette année», a expliqué Dave Saint-Jacques, copropriétaire.

Le populaire Dépanneur Heriot, qui héberge aussi Poutine Heriot, changera d’adresse. «Le restaurant va fermer vers la fin du mois d’août et moi je vais déménager à proximité. Après 15 ans ici, j’espère que les gens vont me suivre», a souhaité Manon Tourigny, propriétaire, qui aurait vu sa facture de location exploser si elle avait signé le nouveau bail.

Au centre du bâtiment, le docteur Gilles Montminy est déçu de la tournure des événements. «Ça fait 37 ans que je suis ici. Comme il ne me reste pas bien des années de pratique, est-ce qu’un déménagement en vaut le coût? Je n’ai pas bien le choix, je vais faire avec», a-t-il commenté en ne sachant toujours pas ce que l’avenir lui réserve.

Pour l’Association des personnes handicapées de Drummondville (APHD) et l’Association des parents d’enfants handicapés de Drummond (APEHD), le choix est déjà fait. «On cherche un local qui est ou sera adapté aux personnes handicapées. C’est certain qu’en décembre on sera parti», a exprimé Daniel Mailhot, directeur de l’organisme. Même son de cloche pour Danny Lauzière, coordonnateur de l’APEHD. «On devrait déménager en novembre dans l’ancienne caisse populaire au coin de la rue Saint-Damase et de la 11e avenue. Ce sera plus cher, on doit faire modifier tous nos entêtes. Disons que ce n’était pas prévu.»

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