La violoniste Stéphanie Labbé conviée à l’un des plus prestigieux concours canadien

Par Maxime Rioux
La violoniste Stéphanie Labbé conviée à l’un des plus prestigieux concours canadien

Violoniste de grand talent, la Drummondvilloise d’adoption Stéphanie Labbé s’amuse ferme dans la cour des grands depuis déjà quelques années. Sollicitée plus que jamais, elle a joué auprès de plusieurs légendes de la chanson et de la musique. Récemment, elle a été conviée à prendre part au plus prestigieux concours canadien s’adressant aux violonistes, soit le Canadian Grand Master Fiddling Championship. La musicienne professionnelle compte bien se démarquer grâce à son savoir-faire, le 27 août, à Ottawa.

«J’ai déjà participé à ce concours dans le passé, notamment en 1993. Lors d’une de mes participations, je me suis retrouvée parmi les dix finalistes. Cette fois, j’espère me rendre encore plus loin», partage à L’Express la musicienne qui jouait déjà du violon à trois ans.

Il faut dire que le simple fait de recevoir une invitation à prendre part à ce concours dédié à la musique traditionnelle est un événement en soi. Si les prix remis en argent, d’une valeur totale de 10 850 $, peuvent contribuer à «motiver» les candidats, le désir de se démarquer demeure, selon Stéphanie Labbé, la première source de motivation. Dans son cas, c’est sa renommée canadienne et américaine en ce qui a trait à la maîtrise et à l’enseignement de son instrument qui a convaincu les responsables de cet événement de l’inviter.

«C’est une compétition de haut niveau, assure-t-elle. Là-bas, chaque candidat devra jouer de la musique traditionnelle représentant sa province, mais en satisfaisant des critères de performance très élevés et très précis. Chaque participant doit démontrer une solide base technique sur l’instrument, une grande musicalité et une évidente virtuosité. Bien que traditionnelle, la musique jouée lors de cet événement est loin d’être l’image de ce qu’on peut se faire du «violon traditionnel de party»», explique la sympathique violoniste.

Chose certaine, avec les nombreuses expériences de compétition qui jalonnent son parcours, la jeune femme est bien loin de l’improvisation.

«Je sais à quoi m’attendre. Sur scène, dans ce genre de concours, il faut savoir dégager tout en étant très concentré. C’est toujours un peu bizarre de jouer de la musique «qui doit pouvoir se danser» devant un public extrêmement sérieux et… assis», expose celle qui a aussi obtenu un baccalauréat en enseignement de la musique à l’UQAM et qui se perfectionne encore aujourd’hui auprès de Mireille Proulx, une réputée enseignante en violon jazz.

Ainsi, la «violoneuse» (nom associé au musicien qui joue de la musique populaire et du folklore) se transforme sur demande en violoniste (musique classique). Évidemment, il n’y a absolument rien de péjoratif au terme «violoneux». Par exemple, si on le traduisait, le terme anglais «fiddling», comme dans Canadian Grand Master Fiddling Championship, signifierait «violoneux». Au Québec, le terme violoneux est utilisé pour désigner les violonistes qui évoluent dans la musique traditionnelle ou folklorique.

Parcours à succès

Gagner sa vie en faisant de la musique n’a jamais été facile. Ceux qui ont persévéré et réussi à relever cet immense défi, pour ne pas dire réaliser ce rêve, le confirment. Pour Stéphanie Labbé, le chemin n’a pas été plus facile, mais le talent et le travail ardu ont permis à la violoniste de réaliser son rêve : elle gagne sa vie en jouant avec les plus grands.

Native de Thetford Mines, mais ayant déménagé à Drummondville afin d’étudier au cégep et d’obtenir un DEC en musiques classique et populaire, Stéphanie Labbé a pris part à un grand nombre de projets musicaux.

«Ce qui me distingue, c’est le fait qu’au fil des années, j’ai évolué également dans les créneaux classique et populaire. Ainsi, je peux jouer sans problème pour des artistes issus de ces deux disciplines. Il existe plusieurs différences entre ces styles», assure la musicienne professionnelle.

Durant sa jeune carrière professionnelle, elle a notamment joué à la télévision à l’émission «La Poule aux oeufs d’or, édition country» , au «Match des étoiles» et à «L’heure de gloire».

Sur disque, elle a collaboré avec des artistes tels que Laurence Jalbert, Chloé Sainte-Marie, Claire Pelletier, Édith Butler, Gilles Vigneault, Claude Gauthier, Arthur l’aventurier, Jena Lapointe et Annie Villeneuve pour en citer quelques-uns.

Sur scène, la violoniste a accompagné Édith Butler pendant dix ans, puis Claire Pelletier et Chloé Sainte-Marie. Elle a aussi donné quelques spectacles avec Cœur de pirate.

Durant ses rares temps libres, elle a réussi à concevoir quatre albums de musique traditionnelle, certains incluant des compositions.

«J’aime beaucoup me retrouver sur scène, concède celle qui aime aussi se retrouver sur le devant de la scène. J’ai effectué beaucoup de tournées en France et ailleurs en Europe dans le passé. Maintenant, quand le temps me le permet, je me rends sur la côte ouest américaine et au Canada afin de donner des concerts et des formations.»

Plus récemment encore, Stéphanie Labbé a amorcé l’écriture d’un livre de musique traditionnelle avec accompagnement. L’artiste promet aussi une série de DVD d’enseignement du violon qui sera disponible en français et en anglais.

En attendant, elle continue d’enseigner la façon de manier son instrument de prédilection et sa connaissance de la scène aux jeunes du Parascolaire des Chênes ainsi qu’aux élèves en musique du cégep de Drummondville à travers les cours «Violon» et «Techniques de scène».

Ceux qui souhaitent en apprendre davantage peuvent consulter le site Web de l’artiste au www.stephanielabbe.com .

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