La Maison des arts, l’un des coproducteurs d’une œuvre de Robert Lepage

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Par Cynthia Martel
La Maison des arts, l’un des coproducteurs d’une œuvre de Robert Lepage
La Maison des arts, fermée depuis le 12 mai, prépare l’après-crise. (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

SPECTACLE. Un regroupement de cinq salles de spectacle majeures, dont la Maison des arts Desjardins Drummondville, s’est formé afin d’agir comme coproducteur avec Ex Machina pour présenter à l’hiver 2019 le spectacle SLĀV, conçu par Robert Lepage et la chanteuse et musicienne Betty Bonifassi.

«En tant que diffuseurs pluridisciplinaires, notre préoccupation centrale est d’assurer la circulation et l’accessibilité à des œuvres fortes et singulières. Nous nous réjouissons de permettre à nos publics d’avoir accès à ce nouveau spectacle mis en scène par Robert Lepage, un des plus importants créateurs d’ici. Nous sommes particulièrement fiers d’être partenaires en coproduction avec Ex Machina dans la concrétisation de cette tournée québécoise de SLĀV», exprime le consortium composé du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, de la Maison des arts Desjardins Drummondville, du Théâtre Gilles-Vigneault de St-Jérôme, de Diffusion Saguenay et des Productions d’Albert de Québec.

À Drummondville, le spectacle sera présenté le 29 janvier 2019.

Le rôle premier des cinq diffuseurs, indique la directrice générale de la Maison des arts, Marie-Pierre Simoneau, est d’agir à titre d’investisseur.

«On ne vient pas s’immiscer dans le processus artistique, ça demeure une implication purement financière. Les sous qu’on injectera nous seront remis par la vente des billets et le surplus global généré au terme des cinq spectacles. C’est un risque qu’on prend, mais c’est tellement un projet excitant et unique. Les gens n’auront pas la chance de voir ça deux fois dans leur vie», insiste-t-elle.

Pour les diffuseurs, une production d’une telle envergure, bien qu’elle ne soit pas parmi les plus grosses de Robert Lepage, demande beaucoup de préparation et d’organisation.

«Ça représente effectivement un très gros montage pour nous et il y a plusieurs choses à voir (par exemple, la technique, les repas servis aux artistes et l’hébergement), mais ce n’est pas exceptionnel comme on dit. On en a vu d’autres! On accueille déjà des théâtres imposants avec le TNM qui demandent énormément de ressources avec des décors imposants et de très longues heures de montage pour l’équipe technique. On a déjà eu des comédies musicales d’envergure qui demandaient aussi beaucoup de travail. Dans ce cas-ci, ce qui est imposant, c’est l’amalgame du multimédia, de la projection et des éclairages», explique Mme Simoneau.

Il y a longtemps que la Maison des arts a accueilli une production de Robert Lepage.

«La dernière remonte au temps du Centre culturel (avec Marc Labrèche)», indique la directrice générale.

Une odyssée théâtrale à travers les chants d’esclaves

SLĀV est une incursion dans l’univers des chants d’esclaves. Betty Bonifassi et six choristes livrent une interprétation remarquable des chants, complaintes et berceuses qui unissaient ces êtres humains dépossédés de tout.

Le visuel du spectacle. (Illustration gracieuseté)

SLĀV tisse des liens de manière universelle entre différentes pages d’histoire connues et moins connues – ou volontairement oubliées – qui ont mené l’humanité à asservir des peuples.

Abondamment illustré, le spectacle transporte le public des origines antiques de l’esclavage à la traite négrière, de la ségrégation des noirs américains à leur émancipation, puis à l’incarcération massive et l’esclavagisme moderne. Des réalités pour lesquelles notre société porte encore aujourd’hui l’odieux et les cicatrices.

En somme, un spectacle musicothéâtral hautement visuel, un hommage à la musique comme outil de résilience et d’émancipation.

La première mondiale sera présentée en grande primeur au Festival international de Jazz de Montréal le 27 juin.

L’impressionnante feuille de route de Robert Lepage

Robert Lepage est reconnu tant au Québec qu’à l’international pour ses nombreuses réalisations à la fois au théâtre comme au grand écran. Sa renommée lui permet d’appliquer sa démarche artistique à plusieurs autres disciplines comme les expositions, les arts du cirque, l’opéra, les projections et même les spectacles rock. C’est dans le cadre des festivités entourant le 400e anniversaire de la Ville de Québec en 2008 que Robert Lepage et Ex Machina ont créé la plus grande projection architecturale jamais réalisée : Le Moulin à images.

L’oeuvre de Robert Lepage a été couronnée de nombreux prix : la Médaille des officiers de l’Ordre national du Québec en 1999; le Prix Denise-Pelletier, la plus haute distinction accordée par le Gouvernement du Québec dans le domaine des arts de la scène, en 2003; le Prix du Gouverneur général pour les arts de la scène pour sa contribution exceptionnelle à la scène culturelle canadienne tout au long de sa carrière en 2009 puis en 2015, le Compagnon des arts et des lettres du Québec, décerné par le CALQ, pour souligner sa contribution, son engagement et son dévouement dans le développement, la promotion et le rayonnement de la culture québécoise.

Qui est Ex Machina?

Ex Machina est une compagnie artistique multidisciplinaire.

Ses créateurs croient qu’il faut mêler les arts de la scène, comme la danse, le chant et la musique avec des arts d’enregistrement, comme le cinéma, la vidéo et le multimédia. Qu’il faut provoquer des rencontres entre les scientifiques et les auteurs dramatiques, entre peintres et architectes, entre artistes étrangers et québécois.

De nouvelles formes artistiques surgissent de ces croisements.

Mise en vente

Les billets seront mis en vente le 21 avril à 11 h 30 aux membres privilège et le 3 mai à 11 h 30 pour le grand public.

Le prix régulier du billet se détaille à 67 $. Soulignons que les gens qui se procureront un abonnement théâtre ou un abonnement théâtre de création de la saison 2018-2019 bénéficieront d’une réduction de 20 % sur le prix régulier.

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