La fin d’une grande aventure pour Marc Laflamme

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Par Jean-Pierre Boisvert
La fin d’une grande aventure pour Marc Laflamme
Marc Laflamme à la batterie, dans le groupe Musical Box. (Photo : Gracieuseté)

DRUMMONDVILLE. Après 467 représentations dans 20 pays, Marc Laflamme quitte le groupe The Musical Box, qui rend hommage de façon unique à Genesis en reprenant non seulement les œuvres mais aussi les costumes et la mise en scène des spectacles.

Propriétaire du commerce Drummond Musique, situé sur la rue Saint-Pierre, celui qui personnifiait l’immense Phil Collins à la batterie considère avoir atteint la limite de ce qui peut être accompli en menant deux carrières en même temps.

«Pendant 10 ans, j’ai consacré entre quatre et cinq mois par année à faire des tournées avec The Musical Box tout en m’occupant des affaires de Drummond Musique. J’ai pris ma décision il y a un an et j’en ai fait part à la direction du groupe qui a décidé d’attendre au début de 2018 pour l’annoncer aux autres musiciens, ce qui a été rendu public dernièrement», a-t-il raconté à L’Express Week-end avec toute la fierté d’avoir vécu une expérience enrichissante et exigeante.

L’aventure du groupe québécois The Musical Box a commencé en 1993 en se démarquant rapidement par son approche artistique et par sa quête d’authenticité dans la reprise des œuvres de Genesis, dont les pièces cultes Cinema Show et Supper’s Ready. C’est le seul groupe au monde à obtenir une licence de droit de performance de Genesis. En 2005, Phil Collins affirma après les avoir vus à Genève «ils le [notre album] jouent mieux que nous ne le jouions». Peter Gabriel, quant à lui, emmena ses enfants à un de leurs concerts pour «qu’ils voient ce que leur père faisait». Steve Hackett les a rejoints sur scène à Londres pour jouer deux rappels.

Marc Laflamme. Photo – Ghyslain Bergeron

«Le groupe a reçu des éloges des membres de Genesis et c’est une marque de haute appréciation. Quand je suis arrivé en 2008, c’était dans des conditions difficiles puisque le groupe a dû changer de chanteur, réalisant qu’il ne serait pas à la hauteur. Le rôle de Phil Collins a été divisé en deux, Denis Gagné était le chanteur et j’ai obtenu le poste à la batterie trois semaines avant le début de la tournée. Ça ne me donnait pas beaucoup de temps pour me préparer et nous y sommes arrivés», se souvient le musicien de 51 ans.

La performance de Musical Box n’était pas un simple hommage. «Les pièces sont jouées fidèlement, avec les instruments des années 70 pour avoir le même son et avec le même type d’éclairage. Les costumes sont aussi les mêmes. Moi je portais une perruque et une fausse barbe. Et, comme c’était un devoir de jouer les mêmes notes et d’imposer la même configuration de la batterie de Phil Collins, c’était d’une exigence indescriptible. Le niveau de difficulté était assez élevé. C’est un gros défi d’être toujours collé sur l’interprétation. Ce n’était pas notre couleur. Je n’étais pas dans mes pantoufles. Par exemple, il fallait préparer le carillon tubulaire que j’utilisais pour seulement huit notes», dit-il en souriant, rappelant que tout était préparé pour lui et les autres musiciens quand sonnait l’heure du spectacle.

«Nos conditions de tournée étaient nettement au-dessus de la moyenne pour un groupe hommage. À ce propos, Marc Laflamme fait savoir que le groupe n’aimait pas le mot hommage (ou tribute en anglais). «On disait plutôt «restaging» car c’est bien de ça dont il s’agissait : une remise en scène. C’est ce qui a d’ailleurs été la recette du succès de Musical Box, qui a été un modèle à suivre».

Maintenant que Musical Box est derrière lui, Marc Laflamme re remisera pas pour autant sa batterie. «J’ai donné mon dernier concert à Terrebonne jeudi le 26 avril dernier. C’est sûr que je vais voir comment je peux devenir le plus profitable possible pour Drummond Musique, maintenant que j’ai presque cinq mois de plus à consacrer à mon entreprise. J’ai un projet de musique «métal» avec un groupe qui s’appelle Kiss of a shovel. Mais les portes restent ouvertes. Sauf qu’il n’y aura pas de tournée mondiale cette fois…»

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