«Je suis un gros fan de festivals», indique Julien Lacroix

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Par Cynthia Martel
«Je suis un gros fan de festivals», indique Julien Lacroix
Julien Lacroix donne dans l’humour grinçant, noir et satirique. (Photo : Gracieuseté)

HUMOUR. Entre les journées de montage pour son premier film et le rodage de son deuxième one-man-show, Julien Lacroix marquera un arrêt au Festival de la blague, ce vendredi.

«J’ai bien hâte d’être là! lance-t-il. En plus, c’est organisé par Les Trois Accords. Je les vois souvent au Bordel comédie club (à Montréal). Ils sont là, sur le terrain, pour repérer la crème de la crème. C’est un des festivals qui, je crois, va avoir une longue histoire.»

Julien Lacroix s’est d’abord fait remarquer à une vitesse fulgurante avec ses capsules web humoristiques, avant d’enchaîner sur scène avec son premier one-man-show Voisiquement-moi. Il avoue que ce sont d’ailleurs ses vidéos qui lui ont donné une «crédibilité».

«C’est ça qui a fait que le public s’est déplacé en grand nombre pour venir me voir. Le nombre d’abonnés Facebook a aussi augmenté rapidement.».

Depuis quelques mois, il a le plaisir de roder un nouveau spectacle.

«Je suis en ce moment encore dans l’expérimentation. Je me permets donc d’improviser. C’est vraiment le fun comme démarche, c’est différent de ce que j’ai fait avant dans les bars», expose-t-il.

Le jeune humoriste âgé de 25 ans profite de la saison estivale pour participer à quelques festivals, une tribune non négligeable.

«Je suis un gros fan de festivals, parce que comme ma carrière a récemment éclaté, ce sont de belles occasions d’aller chercher d’autres publics. Et j’aime bien l’expérience qui est tellement différente qu’en salle», précise le récipiendaire de trois Olivier en décembre dernier, dont celui très convoité de découverte de l’année.

Au moment de l’entrevue, Julien Lacroix n’avait pas encore choisi quel numéro il offrira au public drummondvillois.

«Comme je suis encore en écriture, il y a du stock que je ne sais pas si je vais mettre dans le spectacle et étant donné que c’est à l’extérieur, il faut choisir un numéro qui convient à une scène extérieure. Je suis donc à évaluer tout ça, mais j’ai tout de même  deux numéros en tête auxquels j’hésite.»

L’improvisation, l’élément déclencheur

Contrairement à bien d’autres humoristes, le jeune comique n’a pas fait l’École nationale de l’humour, non pas par choix, mais parce qu’il a été refusé. Malgré tout, il a persévéré pour faire sa place, petit à petit. Il s’est fait remarquer en improvisation, notamment par ses deux participations au Mondial d’improvisation, dont sa victoire en Belgique en 2013.

«C’est ce que qui m’a donné le goût de faire de l’humour», affirme-t-il.

Puis, il a lancé des soirées d’humour hebdomadaires, Les mardis du rire, qui l’a propulsé encore un peu plus tout en lui donnant davantage confiance.

Tout ce bagage, surtout l’improvisation, l’aide énormément sur scène.

«Ma méthode, c’est un peu comme : je suis sur scène, il manque un gag, ben j’improvise. Des fois, ce que le cerveau t’offre comme blague vaut plus que cinq heures assis devant une feuille à essayer de trouver le punch. Je trouve cette façon de faire vraiment intéressante, car il en sort des bijoux. Mais des fois, ça ne mène à rien aussi», détaille le jeune humoriste à la fois naïf et charmant qui donne dans l’humour grinçant, noir et satirique.

«C’est sûr que c’est très, très demandant parce que je suis tout le spectacle en mode stand-up, c’est-à-dire me concentrer à retenir mes textes, tout en étant en mode impro. Quand je finis un spectacle, je t’avoue que je suis un peu brûlé!» ajoute celui qui est hyperactif sur scène.

Un agenda bien garni

Julien Lacroix ne chôme pas depuis le début de l’année. Appelé à travailler sur différents projets tout en veillant à faire connaître son dernier spectacle, il s’est donné comme défi de réaliser avec son bon ami Adib Alkhalidey un long métrage dont la sortie est prévue en janvier 2019.

«Nous avons eu dix jours de tournage, ça goalé. On est depuis quelques semaines en montage», indique celui qui a un diplôme en cinéma.

Pour être en mesure de réaliser ce projet, les deux humoristes ont lancé une campagne de sociofinancement au terme de laquelle 80 000 $ ont été récoltés.

«Nous avons eu des coups de main d’un peu partout, que ce soit des sous, du matériel ou de l’aide. On a la chance d’avoir un casting de fou que je ne peux révéler pour le moment. On est choyé et on est très fier. Les deux, on considère que c’est le premier, mais pas le dernier!» précise-t-il, en soulignant que Les Trois Accords sont parmi les personnes qui ont donné un coup de main.

«Un budget de 80 000 $, ce n’est vraiment pas beaucoup, mais on s’en sort bien. Je crois que cette démarche-là, on la fait une fois, par contre. Espérons que ça soit un succès pour qu’après on soit capable de toucher les subventions plus facilement», laisse-t-il entendre.

L’histoire tourne autour de deux amis travaillant dans une épicerie. Le personnage d’Adib Alkhalidey tente à sa vie.

«Mon personnage essaie de lui faire comprendre qu’il ne va pas le lâcher tant qu’il n’ira pas mieux. C’est un peu un roadmovie dans la mesure où il y a plusieurs péripéties qui se passent.»

Même s’il est parfois exténué, Julien Lacroix ne lâche pas, tout simplement parce qu’il est passionné et se considère chanceux.

«Comme ma blonde me dit : « Ça fait beaucoup en même temps ». Mais je me trouve tellement choyé de faire ce métier-là et d’être arrivé à quelque chose que je me dis, je me reposerai plus tard! C’est sûr qu’il y a des journées que je suis à boutte. Il y a tellement d’humoristes qui essaient de réussir et moi, j’ai la chance d’accéder à plein de projets alors je me dis « donne-toi et profites-en »», conclut-il.

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