FESTIVAL. Après deux ans de tournée, l’auteur-compositeur-interprète québécois Matt Holubowski est à la veille de prendre une pause de la scène pour entamer la création de son troisième album. Mais juste avant, il s’arrêtera au Festival de la poutine de Drummondville, le samedi 25 août, où il dit avoir hâte de se produire.
Tu n’es pas du genre à faire le même spectacle de soir en soir. Tu aimes te renouveler et y aller au gré de l’ambiance. As-tu déjà choisi ce que tu présenteras au Festival de la poutine ou tu te laisseras guider par la foule et l’odeur de la poutine?
(Rires) Si c’était juste l’odeur de la poutine, on ferait juste des covers d’AC/DC! En fait, on a déjà un spectacle de festival monté et c’est lui qu’on présentera. Il y a quelques morceaux rock, mais ce n’est pas un gros show rock (…) Je ne veux pas trop en dévoiler, mais on va être sept sur scène. On va faire des pièces de Solitudes, peut-être quelques nouvelles pièces inédites et on a réarrangé d’autres tounes plus vieilles pour les rendre festivalières.
La proximité entre toi et le public ne sera évidemment pas la même qu’en salle. Comment t’y prendras-tu pour garder l’intérêt de chaque spectateur jusqu’à la fin?
J’ai fait plusieurs grosses salles cette année, donc pour moi, ça ne change pas grand-chose être à l’extérieur. Ma musique est supposée être introspective, alors je pense que c’est le genre de truc que les gens vivent intérieurement. Donc que ce soit dans une grosse salle ou ailleurs, l’objectif est le même : transporter les gens loin d’où ils sont.
Te laisseras-tu tenter par l’offre de poutine?
Non, je vais manger une salade! (rires) Oui, absolument, mais je ne sais pas encore laquelle je prendrai, car je ne connais pas ce qui sera offert. C’est drôle, mais ça fait quand même longtemps que je n’ai pas mangé de la poutine. La poutine, c’est, disons, ma nourriture d’after party. Donc généralement, quand j’en consomme, c’est après une veillée, comme ce sera le cas au festival.
Après l’été, tu te consacreras à la préparation d’un troisième album. Quand sa sortie est-elle prévue?
Le plan idéal demeure dans un an, à l’automne 2019. Bien entendu, si les chansons ne sont pas à mon goût, elles ne sortiront pas. J’ai barré mon horaire au complet pour la prochaine année pour me concentrer là-dessus. J’ai fait beaucoup, beaucoup de spectacles cette année, donc je me suis permis de prendre ce temps. Je voyagerai un peu de mon propre gré pour écrire à propos de ces expériences-là.
Effectivement, les voyages sont ta source première d’inspiration.
Depuis longtemps, oui. Je veux prendre le temps d’explorer des villes qui m’intriguent. Je veux essayer de partir deux mois en Europe, de louer un appart et prendre mon temps pour écrire.
Ton père est d’origine polonaise. Est-ce que la Pologne est toujours parmi les endroits où tu voudrais aller prochainement?
C’est mon choix numéro un! Je suis à la recherche d’appartement. Il y a de très bonnes chances que ce soit là, mais je peux changer d’idée comme je l’ai fait depuis un an. Je pourrais rester à Montréal aussi, mais j’aime bien l’idée de disparaître pendant un moment.
Es-tu exigeant envers toi-même durant la période de création?
Pour moi, mon test, c’est si ma propre musique peut me rendre ému, c’est qu’elle est bonne. Mais si elle ne m’amène pas à rêver et que ça ne devient pas une espèce de carnet de voyage nostalgique, je sais qu’il y a quelque chose qui manque. Parfois, c’est difficile de mettre le doigt sur la chose, mais je prends le temps de l’arranger. Je n’ai pas vraiment de processus spécifique, en fait. D’un autre côté, il faut lâcher prise un moment donné parce qu’il n’y a pas de fin. Pour vrai, je pourrais réenregistrer Solitudes aujourd’hui avec les shows qu’on a sous la ceinture et je pense que je l’aimerais mieux là que la façon que l’album est sorti.
Matt Holubowski précédera Dead Obies et Lisa Leblanc le samedi 25 août.
