Amélie Boisclair arrive à vivre de la musique

Amélie Boisclair arrive à vivre de la musique
La chanteuse Amélie Boisclair (Photo : Stéphane Lévesque)

CULTURE. Amélie Boisclair a décidé, en 2016, de se consacrer uniquement à la musique. Chanteuse soliste et membre du groupe West avec PA Lemay, elle a longtemps hésité à faire le grand saut.

«Enfant, je ne baignais pas du tout dans un univers musical. C’est plutôt à l’abandon de mes études, à 15 ou 16 ans, que j’ai commencé à côtoyer des musiciens en habitant près du Cégep», relate la chanteuse à la voix chaude et à la longue crinière. «C’est arrivé tranquillement. J’ai débuté à la guitare. Je ne pensais pas en faire une carrière », ajoute la passionnée de folk et de country.

Reconnaissant avoir toujours été bohème, la musique est un style de vie qui l’intriguait et qui l’attirait. «Moi aussi je voulais vivre de mes rêves», déclare l’autodidacte qui croise la route de PA Lemay vers 2005. La rencontre de ce chansonnier originaire de Saint-Léonard-d’Aston va être marquante pour son avenir musical.

Passionnée de country et de folk

«J’étais chanteuse pigiste. PA m’engageait parfois pour des contrats occasionnels. À cette époque-là, je ne croyais toujours pas vivre de la chanson. Je voyais ça comme un passe-temps», souligne Amélie Boisclair. Au contact de PA Lemay et du groupe qu’ils forment, West, elle se rend compte que la musique lui apporte beaucoup. «Chanter, ça me remplissait solide comparativement au métier de livreuse pour UPS que j’exerçais à ce moment-là. Je m’évadais de ma vie routinière. J’étais habitée par la liberté. J’avais la belle impression d’avoir les pieds juste à la bonne place, enfin», s’exclame Amélie Boisclair.

Un peu plus tard, à l’approche de la trentaine, elle retourne aux études en intervention. En travaillant par la suite à l’Auberge du cœur, elle s’organise pour que la musique fasse partie de son travail d’intervenante. «Je me suis retrouvée à enseigner à des jeunes de la rue. Je montais des spectacles avec eux», témoigne la chanteuse.

Amélie Boisclair est de plus en plus connue, les spectacles-bénéfices pour des organismes communautaires se font nombreux tout comme ceux avec son comparse de West. À l’été 2016, elle est à l’heure des choix. «Ça m’a pris plusieurs jours à me décider. Je savais que j’avais le talent et l’envie. C’est alors que je me suis dit que si je n’y arrive pas, c’est parce que je n’aurais pas assez travaillé. Je me suis fait confiance», déclare celle qui quitte son emploi «régulier» en septembre 2016.

Consciente de la réalité du monde de la culture, avant de se lancer, elle se donne une stratégie basée sur la diversité de ses sources de revenus. «Il n’y a pas que chanter dans les bars dans la vie. Avec West, on fait du corporatif, des mariages, des festivals et des partys privés. Le tiers de nos spectacles sont des événements privés maintenant. De l’autre côté, quand c’est plus tranquille l’hiver, j’ai toujours la carte de l’intervention. Je travaille en solo avec le Carrefour jeunesse emploi pour le projet Jeunes artistes musicaux», confie Amélie Boisclair.

La chanteuse performe également à travers le Québec dans les CHSLD. «J’ai un super de beau lien avec les personnes âgées. J’adore ça. Si tu demandes entre un bar et un CHSLD, je choisis quoi? C’est clair que j’aime mieux chanter dans un CHSLD. Il y a une super qualité d’accueil et il y a de beaux échanges. C’est comme si c’était mes grands-mamans et mes grands-papas. Je sais que je peux changer des moments de vie en chantant pour eux», lance la musicienne intervenante qui vibre au contact des aînés.

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