La pétition signée par 574 citoyens, contestant la hausse «injustifiée» des taxes foncières de 20 % pour l’année 2018, a été déposée lundi soir au conseil municipal de Saint-Félix-de-Kingsey. La Municipalité ne donne aucune explication.
C’est Gilles Choquette, porte-parole de ce groupe de contribuables mécontents, qui a remis la pétition aux élus devant une salle bondée.
«Ce que j’ai tenté d’expliquer aux élus, c’est que cette augmentation de 19,6 % est injustifiée. Non seulement elle survient trois ans après une hausse de 24,8 % en 2015, mais elle est imposée alors que la Municipalité a un surplus accumulé de 1 019 000 $, d’après les états financiers au 31 décembre 2016. La mairesse (Thérèse Francoeur) m’a interrompu en cherchant à se retrouver dans ses papiers. Je crois qu’elle ne connaît pas ses chiffres», a raconté M. Choquette au cours d’un entretien avec L’Express.
Selon lui, aucun plan triennal d’immobilisations n’a été dévoilé jusqu’à ce jour. De plus, aucun ratio d’équité des différentes régions de la municipalité n’a été effectué, malgré les nombreuses demandes faites à cet effet.
«Que des dépenses suivent la courbe de l’inflation, je n’ai aucun problème avec ça. En fait, Saint-Félix a une bonne santé financière. Justement, il n’était pas nécessaire d’imposer une telle hausse, qui ne tient pas compte de la capacité de payer des contribuables. Nos élus sont incapables d’utiliser efficacement les leviers à leur disposition afin d’alléger le fardeau fiscal des résidents de Saint-Félix. Plusieurs outils sont disponibles afin de financer les différents projets à venir tel que la taxe d’accise sur l’essence (TECQ), le programme d’aide à l’entretien du réseau routier local, le programme d’aide à l’amélioration du réseau routier municipal (subvention du député provincial) et plusieurs autres», a fait valoir M. Choquette.
Au bureau de la Municipalité, qui compte 1570 habitants, la nouvelle directrice générale Martine Bernier, en fonction depuis seulement un mois, ne se dit pas prête à commenter ce dossier alors que la mairesse Thérèse Francoeur n’a pas retourné les messages que lui a laissés L’Express, tant à l’hôtel de ville qu’à son domicile. Il n’est donc pas possible d’obtenir la version du conseil municipal. La mairesse a par ailleurs refusé de réagir à la caméra de Radio-Canada, se disant outrée que le journaliste Jean-François Dumas ne l’ait pas préalablement avisée de sa présence à cette séance du conseil.
Pour la suite des choses, les contestataires prévoient demander une rencontre avec le député Sébastien Schneeberger afin qu’il fasse pression en haut lieu.
