Le portrait du commerce de détail dans la région, selon une enquête menée par Commerce Drummond, permet de dégager deux éléments en apparence opposés : la première est récurrente, soit la difficulté de recruter de la main-d’œuvre qualifiée, et la seconde est surprenante : 94 % des répondants ont déclaré être optimistes quant aux perspectives de développement de leur entreprise.
Le sondage, qui a enregistré un taux de réponse de 40 % avec 459 répondants, a été mené du 27 octobre au 9 novembre dernier et s’est étendu à la MRC de Drummond.
Bien que près de la moitié des entreprises comptent engager en 2018, il est noté que 56 % des répondants affirment avoir de la difficulté à trouver du personnel. C’est le plus haut taux recensé depuis l’intégration de cette question en 2011. Les problèmes énumérés le plus souvent concernent : l’embauche, la recherche et la pénurie de personnel; la difficulté à recruter de la main-d’œuvre qualifiée, compétente et fiable; la gestion des ressources humaines et la rétention du personnel.
En même temps, 51 % des commerces envisagent réaliser des investissements en 2018, une hausse de 4 % par rapport à 2016. Depuis la première enquête portant sur la situation économique auprès des commerçants de la MRC de Drummond en 2008, il s’agit du plus haut taux recensé concernant les prévisions d’investissements. Près des deux tiers (60 %) considèrent que leur chiffre d’affaires augmentera en 2018.
Autre statistique intéressante : 90 % des entreprises interrogées ont mentionné être présentes sur Internet, d’une manière ou d’une autre. À cet égard, 82 % possèdent un site Internet (comparativement à 73 % l’année dernière) et 83 % sont présentes sur les médias sociaux (comparativement à 62 % l’année dernière). Parmi les entreprises présentent sur Internet, seulement 40 % ont un site transactionnel.
La présence sur le web n’est pas un détail, surtout, comme le souligne le directeur général de Commerce Drummond, Guy Drouin, que le commerce en ligne va toujours grandissant. «La superficie des magasins va rapetisser. Les dix prochains IKEA seront moins grands; ils passeront de 200 000 pieds carrés à seulement 10 000 pieds carrés. C’est une tendance qu’on verra beaucoup dans les prochaines années. J’ai vu un magasin où on vend des chaudrons; on peut les essayer sur place mais ils ne sont pas à vendre. On doit les acheter par commande et la livraison est faite à domicile. Pas besoin d’entreposer dans le magasin», a-t-il fait remarquer.
À ce titre Guy Drouin croit que l’idée d’un vaste centre de distribution à Drummondville est à faire son chemin. «Il s’agit de construire un grand entrepôt où plusieurs commerces pourraient y placer leurs produits en attendant qu’ils soient livrés aux consommateurs. Il faudrait fédérer des commerçants autour de cette initiative et ça prendrait un promoteur pour concrétiser le projet. Un tel centre de distribution pourrait même servir des commerçants des régions environnantes comme Saint-Hyacinthe. Drummondville est un pôle pour le transport, il pourrait en devenir un pour la distribution», a suggéré M. Drouin.
Afin de répondre aux problématiques soulevés par son enquête, Commerce Drummond organise, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, un colloque qui aura lieu le mardi 20 février prochain à l’Hôtel Le Dauphin.
Plusieurs experts seront sur places pour partager des trucs concrets, simples et surtout efficaces que les commerçants pourront appliquer dans leur entreprise dès le lendemain! En plus de les aider avec leurs problèmes de « personnel » (recrutement, rétention, etc.), les participants apprendront comment augmenter leurs ventes grâce au Web, sans nécessairement avoir une boutique en ligne.
En terminant, Guy Drouin a indiqué qu’une annonce sera faite dans deux semaines au sujet d’un nouveau locataire dans l’ancien magasin Sears aux Promenades.
