(TRIBUNE LIBRE) 100 ans d’histoires

(TRIBUNE LIBRE) 100 ans d’histoires
Lettre ouverte (Photo : Photo Deposit)

TRIBUNE LIBRE. Je reviens d’un magnifique voyage d’une fin de semaine au prix modique de 45 dollars. Il s’agit d’un voyage dans le temps consistant en la lecture de la biographie en 2 tomes de Jos Marier (1887-1969).

Cet ouvrage m’a d’abord été signalé par le babillard de la Société d’histoire de Drummond publié dans le journal L’Express. À travers l’histoire de Jos Marier en tant qu’avocat, député et juge, j’ai fait un passionnant tour de Drummondville et du Québec. Ce tour couvre grosso modo une période de 100 ans, allant de la naissance du père de Jos Marier en 1860 à la retraite de Jos jusqu’en 1969. Pendant ce tour, la population catholique de Drummondville est passée approximativement de 900 à 40 000 habitants.  Pendant ce tour, tout y passe. Vraiment tout. De la prohibition à la prostitution, de la Southern à la Celanese, du Séminaire de Nicolet à la Cour suprême, des Témoins de Jéhovah à la grippe espagnole, etc.

J’aime la lecture et j’avoue n’avoir jamais lu un livre totalisant 700 pages en un si court laps de temps. L’auteur maîtrise la langue française de façon remarquable. Son écriture est fluide, limpide et captivante. Captivant, est un mot qui vient de captif qui veut dire « prendre» ou «faire prisonnier».  J’ai lu ce livre d’une seule traite, sans m’arrêter, incapable de m’en libérer. Il est rempli de photos et d’histoires toutes plus intéressantes les unes que les autres. À titre d’exemples, il y a celle de Frédéric  «Ponzi» Tétreau, le curé de la paroisse Saint-Frédéric de 1902 à 1920; il y a celle du déraillement du train de passagers à l’endroit de l’actuel viaduc du chemin Hemming en ce jour de Pâques 1928; il y a celle de la prise du pouvoir par l’Union nationale de Maurice Duplessis en 1936 et celle du meurtre d’Émile, le frère de Jos, lors du hold-up de la succursale de la Banque canadienne nationale du village de Saint-Germain en 1964. Toutes ces histoires sont entrecroisées avec celles concernant la famille et sont racontées avec un souci du détail. Elles sont souvent reconstituées à partir de plusieurs documents et témoignages. Cela a dû constituer un travail colossal.

Ce premier livre de l’auteur, Robert Paré, est du bonheur pour quiconque s’intéresse à l’Histoire. Je n’ai aucun doute quant à la capacité de l’auteur d’exceller dans tout ce qu’il entreprend, ayant lui-même complété son cours de génie à l’Université avec la plus grande distinction, soit dit sans obligeance.  Je connais personnellement Robert, cependant je ne l’ai jamais revu depuis la collation des grades de 1978 de l’UdeS. Il ignore complètement ma présente démarche parce qu’autrement, à cause de sa grande modestie, il me demanderait probablement de me taire ou, du moins, de modérer mon propos élogieux à son endroit.

Merci Robert pour ce bel ouvrage. Je souhaite qu’un maximum de gens puissent en bénéficier parce que  «les Robert Paré font une œuvre qui concerne notre avenir national» (préface de Gérard Marier, neveu de Jos Marier). Je t’adresse mes meilleurs vœux de bonne année et de bonne santé à toi-même, à ta famille et tout particulièrement à ta mère Madeleine (fille de Jos) dont son âge est maintenant rendu public à cause de ton livre. Elle aura bientôt 100 ans. Un autre 100 ans d’histoires à raconter.

René Gosselin, Drummondville

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