Élections à la mairie : un sondage Mainstreet est en cours à Drummondville

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Par Jean-Pierre Boisvert
Élections à la mairie : un sondage Mainstreet est en cours à Drummondville
Alain Carrier et Mathieu Audet. (Photo : Archives L'Express)

ÉLECTION. Un sondage Mainstreet, portant sur l’élection à la mairie, est en cours à Drummondville, mais chacun des deux candidats dit ne pas en être le commanditaire.

Recherche Mainstreet, une firme de sondage réputée à travers le Canada, n’a pu être jointe par le journal qui a cherché à obtenir plus de détails sur la nature de ce sondage téléphonique.

Jonathan Lespérance Desnoyers, l’agent officiel du candidat Mathieu Audet, a indiqué sur Facebook que ce sondage ne provient pas de son équipe. «Je n’ai pas autorisé de dépenses liées à ce sondage», écrit-il, ajoutant qu’il a entrepris des «démarches avec les autorités (Directeur général des élections du Québec et la Présidente des élections de Drummondville), afin de faire la lumière sur la situation».

Du côté d’Alain Carrier, l’affirmation est la même, à savoir que le sondage n’a pas été commandé par son équipe.

«Il y a des gens de mon comité qui ont été appelés pour ce sondage, je n’aurais pas eu besoin de les contacter si nous étions à l’origine de ce sondage», a fait valoir M. Carrier, qui se questionne d’ailleurs sur le fait que le sondeur a pu obtenir les numéros de cellulaire des membres de son équipe afin qu’ils soient consultés.

Donc, il semble bien que les frais occasionnés pour payer ce sondage n’auront pas à être comptabilisés dans les dépenses des candidats, même si l’un d’eux est éventuellement favorisé par les résultats.

Car, faut-il le préciser, l’effet partisan est l’un des trois critères qui déterminent ce qu’est une dépense électorale, le coût (durant la campagne électorale) et tout ce qui peut être utilisé pour favoriser un candidat étant les deux autres.

Comme le rappelle Julie St-Arnaud Drolet, conseillère aux communications du Directeur général des élections (DGE), les dépenses autorisées, dans le cadre de la campagne électorale, sont plafonnées, mais pas celles qui sont faites avant. Le 20 mars est la date à retenir, étant celle du début de la campagne électorale. «Il n’y a pas de limite à ce qu’un candidat peut dépenser en période pré-électorale, mais elles devront quand même être payées via les contributions des électeurs (maximum 200 $ par électeur) ou par un financement public. L’idée est d’éviter qu’un candidat paye ses dépenses à même ses revenus personnels», précise-t-elle.

Si l’on se fie aux dernières élections générales, le plafond des dépenses, qui est déterminé par le nombre d’électeurs, tournera autour de 30 000 $. Il faut noter ici que les candidats ont droit au remboursement de 70 % de leurs dépenses, à condition d’avoir obtenu les votes d’au moins 15 % de l’électorat.

Une autre source de revenu est celle qui est appelée revenu d’appariement. La Ville de Drummondville versera en effet à tout candidat indépendant autorisé 2,50 $ pour chaque dollar reçu, à titre de contribution, pendant la période électorale, soit du 20 mars au 3 mai.

Pour revenir au sondage, il n’est pas inutile de savoir que, même s’il a été commandé par un tier, si le fruit de ce sondage est utilisé pour diriger le discours du candidat, son programme ou sa publicité en campagne électorale, le coût de ce sondage est alors considéré comme une dépense électorale et doit être comptabilisé dans la limite de dépenses électorales du candidat. «Ce pourrait être considéré comme une manœuvre frauduleuse, auquel cas le DGE émettra un billet d’infraction et la suite n’est pas banale car elle pourrait mener à l’exclusion du candidat», de préciser Mme St-Arnaud Drolet.

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