«Boikov, c’est un Dumont russe!»

«Boikov, c’est un Dumont russe!»

LHJMQ. Si les Voltigeurs peuvent se permettre de voir l’avenir d’un bon œil malgré une saison pénible, c’est notamment en raison de la tenue de Sergei Boikov. À sa deuxième saison en Amérique du Nord, le Russe de 18 ans a connu sa grande éclosion dans un rôle de défenseur défensif.

Réputé pour ses mises en échec percutantes, un peu à la manière de son compatriote Alexeï Emelin chez les Canadiens, Boikov a volé la vedette lors du gala reconnaissance annuel des Voltigeurs tenu lundi soir, à la Cage aux sports. L’arrière de 6 pieds 2 pouces et 195 livres a raflé trois trophées, dont celui remis au joueur le plus utile de la saison 2014-2015.

Dans l’esprit du directeur général Dominic Ricard, Boikov représente un type de défenseur qu’on ne voit que trop rarement au Québec.

«Boikov possède avant tout un bon sens du hockey défensif. Il est fort physiquement. Il compétitionne sous pression. Il adore le challenge de neutraliser les meilleurs joueurs adverses. Il est sécurisant pour ses coéquipiers. Par son exemple, c’est un leader. Il est d’ailleurs reconnu dans le vestiaire et totalement engagé envers l’organisation», a-t-il énuméré, en rappelant que le numéro 55 a joué en dépit d’une double blessure à l’épaule en fin de saison.

«Bref, c’est un Gabriel Dumont russe! Il veut simplement jouer au hockey et aller à la guerre pour son équipe.»

Ignoré au repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH) l’an dernier, Boikov devrait logiquement trouver preneur cet été même si son nom n’apparaît plus sur la liste de la centrale de recrutement.

«Sergei fait peur aux dépisteurs de la LNH en raison de sa nationalité. On sait que les Russes refusent habituellement de faire leurs classes dans la Ligue américaine. Ils préfèrent aller gagner des millions dans la Ligue continentale. Mais Sergei n’a pas une personnalité typiquement russe! Il est prêt à aller jouer Saint-Jean de Terre-Neuve le temps qu’il faut. Ce n’est pas pour rien qu’il passe presque tous ses étés à Drummondville», a fait valoir Ricard, qui a vu son défenseur terminer la saison avec un différentiel de +11 en 64 parties.

«Pour moi, ça ne fera aucun sens s’il n’est pas repêché. S’il s’appelait Boivin et qu’il venait de Jonquière, il serait assurément choisi dans les quatre premières rondes.»

En attendant le repêchage de la LNH, Boikov participera à la Coupe des quatre nations au sein de l’équipe nationale russe des moins de 20 ans. Le tournoi commencera le 9 avril, en Slovaquie.

Le leadership de Carignan-Labbé

En héritant du trophée du joueur le plus utile lors de ce gala reconnaissance, Boikov a succédé à Louis-Philip Guindon, récipiendaire de ce prix l’an dernier, ainsi qu’à d’autres gros noms dans l’histoire de l’équipe tels que Sean Couturier, Marc-Olivier Vachon et Yannick Riendeau. Au passage, Boikov a également empoché le titre de joueur défensif et de plombier par excellence de la saison chez les Voltigeurs.

Homme de peu de mots, Boikov a confié que ses succès sont principalement attribuables à son travail acharné et son esprit d’équipe. Il s’est dit heureux à Drummondville, où il rêve de gagner un championnat avant de faire le saut chez les professionnels.

Un autre défenseur, Julien Carignan-Labbé celui-là, s’est vu décerner le prestigieux prix Alexandre-Demers, remis au joueur incarnant les valeurs des Voltigeurs : le courage, la détermination et la persévérance. «Que ce soit en bloquant des tirs, en jouant physique ou en protégeant ses coéquipiers, Julien a fait preuve de leadership cette saison. C’est aussi lui qui a poursuivi le projet du Guerrier du match instauré par Charles-David Beaudoin», a souligné l’animateur du gala, Guy Lahaie.

Le titre de joueur offensif de l’année a été remis ex aequo à Joey Ratelle et Alex-Barré Boulet. Le premier a également décroché le titre de joueur Impact par excellence (voté par les partisans) tandis que le second a mis la main sur le prix de la recrue par excellence de la dernière campagne. Les deux compagnons de trio n’ont pas tari d’éloges l’un envers l’autre en allant cueillir leurs prix.

D’autre part, la partisane Lise Morin (prix Doris-Perreault), le bénévole Alexandre Leclair, les administrateurs Mario Lambert (prix du président) et Éric Lamoureux ainsi que toute l’équipe du bureau des Voltigeurs ont également été honorés lors de cette soirée qui sera diffusée sur les ondes de TVCogeco en fin de semaine.

«On leur en doit une»

Par ailleurs, Dominic Ricard a tenu à lancer quelques fleurs à l’équipe de marketing des Voltigeurs.

«Ils ont accompli un boulot colossal pour continuer d’amener des partisans à l’aréna, particulièrement en cette saison où on a connu des insuccès sur la glace. Quand j’ai vu autant de monde applaudir nos joueurs après le dernier match de la saison, j’en ai eu des frissons. On leur en doit une. C’est maintenant à nous, le département hockey, de rendre la pareille aux gens du marketing», a affirmé le dg des Voltigeurs.

En 2014-2015, les Voltigeurs ont attiré une moyenne de 2401 spectateurs par match, pour un total de 81 654 partisans. Ce chiffre représente une baisse inférieure à 3 % par rapport à la saison précédente, où l’équipe aspirait aux grands honneurs.

«Un de nos objectifs est d’assurer une bonne expérience à nos spectateurs en créant 34 happenings par saison. Nous avons aussi continué nos efforts afin d’être toujours plus près de la communauté, sans oublier la poursuite de nos activités de financement. Au bout du compte, les Voltigeurs représentent ce précieux sentiment d’appartenance, de l’émotion pour la population et une excellente visibilité pour notre belle ville», a conclu le directeur des opérations David Boies, en promettant d’autres surprises aux amateurs la saison prochaine.

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