Des bénévoles ont travaillé comme des abeilles

Des bénévoles ont travaillé comme des abeilles
La distribution des paniers de Noël s’est faite le jeudi 21 décembre, du matin au soir. (Photo : Josyane Cloutier)

GÉNÉROSITÉ. 21 décembre, 8h du matin. Les bénévoles du Comptoir alimentaire se préparent dans la plus bonne humeur à la distribution des paniers de Noël dans le grand Drummond.

Le Comptoir alimentaire a des airs de ruche alors que les bénévoles s’affairent. La journée commence officiellement à 9h, mais déjà à 8h, l’édifice de la rue Corriveau est plein. Et les blagues fusent dans toutes les directions. Tous les bénévoles semblent se disputer le titre du plus turbulent du Comptoir alimentaire.

«C’est toujours la même gang. C’est notre bonne action de l’année!», raconte Mario Gaudet, un vétéran de la distribution. Cela fait 27 ans qu’il est là, fidèle au poste. C’est le cas pour beaucoup de bénévoles, qui se dédient à tous les ans pour la cause et ce, depuis plus de vingt ans. Plusieurs sont des retraités de l’Établissement Drummond.

Tout est réglé au quart de tour : des bénévoles sont postés à l’avant et à l’arrière du Comptoir alimentaire, certains sont assignés aux boîtes, à l’entrepôt et il y a même des préposés aux pains. Quelques-uns doivent enfiler tuques et manteaux d’hiver, puisqu’ils passent la journée dans le réfrigérateur de l’endroit.

Quatre équipes de livraison sillonnent les rues de la ville pour distribuer les paniers aux gens. «Quand on fait les livraisons, c’est que les gens ne peuvent vraiment pas se déplacer, que ce soit pour une raison médicale ou parce qu’ils n’ont pas de moyens de transport», explique M. Gaudet, en précisant que parfois, certains se rendent à l’organisme en vélo ou en autobus, et c’est impossible pour eux de ramener des boîtes pleines de denrées.

«On va aller les reconduire à leur domicile, à ce moment-là. Certaines livraisons sont prévues, mais plusieurs se font sur le fly, complète André Fournier, responsable des équipes.

Environ 400 paniers de Noël seront distribués par le Comptoir alimentaire, dont 350 dans la journée du 21 décembre dernier.

Toutes les boîtes sont codées d’avance et seront distribuées aux gens selon leurs besoins. Des chocolats de type Kinder Surprise sont ajoutés dans les paniers. «Ça, ça fait plaisir aux enfants, et aux grands aussi», sourit une bénévole. Des boîtes végétariennes ont également fait leur entrée dans l’édifice il y a environ trois ans, d’après la coordonnatrice à la distribution alimentaire, Karine Cliche.

La livraison

À 8h45, la journaliste a embarqué avec deux sympathiques messieurs le temps de trois livraisons à domicile. Noël et Gilles font partie de ceux qui roulent dans les rue de Drummondville (et redécouvrent leur ville, par la même occasion) sous les indications robotiques du GPS.

«C’est la journée idéale aujourd’hui pour faire ça. Des fois, on doit composer avec de la pluie ou des tempêtes et c’est beaucoup moins agréable», précise Gilles, faisant référence au soleil radieux et au ciel sans nuages.

C’est la quatrième fois que Gilles s’implique dans la distribution des paniers et pour Noël, c’est la cinquième année. Ils le font toujours à deux, pour une question de sécurité.

«À chaque livraison, on ne sait pas à quoi s’attendre. C’est déjà arrivé qu’on cogne à la porte d’une belle maison canadienne avec deux gros véhicules dans la cour. Ce qu’on a su après, c’est que la famille qui y habitait venait de tout perdre et était sur le point de vendre la maison parce qu’ils n’avaient plus le choix», raconte Noël en conduisant. Une livraison qui l’a particulièrement marqué est celle qu’il a effectuée dans un appartement où il n’y avait qu’une petite table à manger au milieu de la pièce. Pas de poêle, pas de réfrigérateur, et aucun autre meuble.

«C’est en faisant ça qu’on se rend compte à quel point on est bien, et qu’on est chanceux.»

Au cours des trois livraisons, aucune personne bénéficiaire n’a souhaité émettre de commentaires. Cependant, un regard vaut mille mots.

Donner pour le plaisir

Toutes les personnes rencontrées sur place s’accordent sur une chose : c’est un bonheur pour eux de s’impliquer bénévolement. D’ailleurs, il précise n’avoir jamais de difficulté à recruter des gens pour la journée, mais très peu ont moins de quarante ans.

«C’est un rendez-vous, en quelque sorte. On se voit une fois par an, et on est contents de se retrouver. En faisant des choses comme ça, tu rends les gens heureux, ce n’est que du positif», estime André Fournier avec un sourire.

«Tout le monde est généreux. Ici, on donne sans rien vouloir en retour.»

Une quarantaine de bénévoles travaillent sur la distribution des paniers de Noël.
Partager cet article