BOXE. Jordan Balmir ambitionnait de passer le K-O à son adversaire en moins de trois rounds. La nouvelle étoile de la boxe drummondvilloise aura finalement eu besoin du double pour achever le Polonais Daniel Przewieslik, samedi soir, devant une salle comble survoltée de plus de 1000 spectateurs au Centrexpo Cogeco.
Spectaculaire et ultraconfiant, Balmir (6-0-0, 4 K-O) a expédié son adversaire de 28 ans au tapis dès le deuxième assaut de ce combat disputé dans la catégorie des poids moyens (160 livres). Przewieslik (2-4-1, 2 K-O) est de nouveau tombé sous une pluie de coups au quatrième round, puis dès les premiers instants du sixième engagement. L’arbitre Martin Forest a mis fin au carnage quelques instants plus tard, à la 56e seconde du dernier round.
«C’est mission accomplie, même si j’aurais aimé en finir avant. Mon adversaire était très coriace. Je m’attendais à ce qu’il flanche, mais il restait debout. Je suis fier, parce que j’ai donné mon maximum. J’ai réussi à garder la tête froide. Plutôt que de boxer avec mon cœur, j’ai écouté mes coachs. Je dois leur donner le crédit pour ce K-O», a commenté Django à sa sortie du ring.
«Tout au long du combat, j’ai senti l’énergie de la foule. Leur soutien me fait chaud au cœur», a ajouté le pugiliste de 24 ans.
Dirigeant la carrière de Balmir au sein du club de boxe Performance de Trois-Rivières, l’entraîneur Jimmy Boisvert s’est réjoui des progrès de son protégé. «C’est une belle performance, compte tenu que c’était la première fois que Jordan se battait chez lui, en finale d’un gala. Il s’est amélioré dans le contrôle de ses émotions. Vers la fin, je lui ai demandé de travailler vers l’intérieur et ça a fonctionné. Son adversaire n’était plus capable de résister», a-t-il expliqué.
«Jordan est maintenant prêt à passer à la prochaine étape, a poursuivi Boisvert. D’ici quelques combats, il devrait pouvoir se battre pour un titre mineur. On n’est pas pressé avec lui, surtout qu’il n’a pas beaucoup de bagage chez les amateurs.»
Balmir remontera dans le ring le 2 décembre, à la Tohu de Montréal. Il en a profité pour lancer une invitation au Longueuillois Louisbert Altidor (5-2-0), celui-là même qui l’a récemment défié en vue du gala au Centrexpo. «Je ne recule devant personne, alors je suis prêt à l’affronter.»
Fort de ce premier succès organisé en collaboration avec l’entreprise montréalaise Rixa promotions, le promoteur Serge Balmir a annoncé que l’expérience sera répétée dès l’an prochain. Par ailleurs, les profits de l’événement ont permis d’offrir une bourse à un jeune réfugié irakien passionné de boxe, ce qui lui permettra de s’entraîner pendant un an.
Gaudet : «C’est l’expérience qui rentre»
Ce gala survient dix ans après les fameux combats de Benoit Gaudet au Centre Marcel-Dionne. L’olympien de 37 ans n’a rien raté de l’action, ce qui l’a replongé dans de vieux souvenirs.
«Jordan a disputé un bon combat, même s’il n’affrontait pas l’adversaire du siècle. Je pensais qu’il le mettrait K-O plus tôt, mais c’est l’expérience qui rentre. Il a encore du travail à faire, mais il est sur le bon chemin. Il devra améliorer sa défensive s’il veut aller plus loin», a analysé celui qui a conservé une fiche de 24-3-0 (10 K-O) chez les professionnels.
À ce sujet, Gaudet estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur le potentiel de Balmir. «Tout dépend de plusieurs éléments, dont les efforts qu’il va mettre à l’entraînement. Jordan n’a pas encore affronté un adversaire de qualité. Quand il va rencontrer un boxeur plus expérimenté, c’est là qu’on va voir comment il va réagir dans l’adversité.»
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