André Komlosy se voit obligé d’accepter la décision des électeurs

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Par Lise Tremblay
André Komlosy se voit obligé d’accepter la décision des électeurs
André Komlosy a terminé la soirée des élections en deuxième position. Il a récolté un peu plus de 25% des voix. Le conservateur a convaincu 1397 électeurs de plus que son prédécesseur

Après avoir milité pendant pratiquement deux ans pour le Parti conservateur dans Drummond, André Komlosy se voit dans l’obligation d’accepter la décision des électeurs. Selon lui, les stratèges conservateurs ont mal fait passer leur message aux Québécois, ce qui a nuit à la campagne locale.

C’est avec les traits tirés et le sourire fragile qu’André Komlosy s’est adressé à ses militants, vers 11 h 15. «Je me sens bien, car j’ai accompli le travail que je devais faire. J’ai réussi à mener un débat et à convaincre plusieurs personnes. Malheureusement, j’étais l’ennemi à battre. Tout le monde m’a tapé dessus. J’ai même entendu des gens me dire que j’avais du sang sur les mains parce que je me présentais pour le Parti conservateur et qu’il a envoyé de nos soldats en Afghanistan. Malgré cela, je crois que j’ai toujours su demeurer au dessus de la mêlée en continuant de parler des dossiers locaux», a indiqué M. Komlosy.

En regardant les résultats de ce soir, André Komlosy constate que le Bloc québécois a perdu au moins 12 points durant cette élection.

Malgré ses efforts sur le terrain, ce dernier n’a pas fait beaucoup mieux que son prédécesseur Jean-Marie Pineault, lors de l’élection de 2006. De façon précise, M. Komlosy a obtenu 9 % plus de votes. «De nombreuses personnes n’ont pas choisi le Bloc québécois à cette élection (une différence d’environ 5000 voix par rapport au scrutin de 2006). Ces voix sont allées au Parti conservateur et au Nouveau Parti démocratique. Donc, chaque fois que Roger Pomerleau parlera, il devra se souvenir qu’il ne parle au nom de la majorité des Drummondvillois. Il devra avoir en tête que 62 % des électeurs n’ont pas voté pour lui», a-t-il insisté.

Concernant les dossiers locaux qu’il voulait défendre bec et ongles à Ottawa, M. Komlosy se dit inquiet pour l’avenir de ceux-ci. «Je suis préoccupé, a-t-il dit. Durant toute la campagne électorale, je n’ai pas entendu Roger Pomerleau parler d’enjeux locaux. Il a parlé de pauvreté, mais il n’a jamais dit concrètement comment il voulait régler ce problème. Malheureusement, il n’a jamais traité du dossier du centre culturel. Vous savez, il manque encore 1,5 million $ du fédéral pour réaliser ce projet. J’ai hâte de voir l’efficacité du nouveau député à ce sujet. Je crains que les gens ne soient encore obligés de se débattre seuls.»

«Mauvaise», la campagne au Québec

Toujours selon André Komlosy, la campagne que le Parti conservateur a menée au Québec était «mauvaise». Les dossiers de la culture et des jeunes contrevenants ont parvenu à faire peur aux gens.

«Les stratèges conservateurs ont mené une très mauvaise campagne au Québec alors que nous avons réalisé un parcours sans faute dans Drummond. C’est bien beau pour le premier ministre de tendre la main aux Québécois et de reconnaître la nation québécoise, mais encore faut-il qu’il sache pourquoi il l’a fait. Aujourd’hui, il devrait se demander comment il pourrait enrober cette notion. La société québécoise est plus complexe qu’il ne le croit», a-t-il communiqué, sérieux.

Questionné au sujet de son avenir politique, M. Komlosy a soutenu qu’il devra réfléchir à la question. «Pour l’instant, j’ai seulement envie de penser à moi et à ma famille. On verra par la suite», a-t-il conclu.

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