Agressions sexuelles : un changement de mentalités en cours d’après le CALACS La Passerelle

Agressions sexuelles : un changement de mentalités en cours d’après le CALACS La Passerelle

DÉNONCIATION. Une vague de dénonciations d’agressions sexuelles et de harcèlement a déferlé sur le Québec au cours de la dernière semaine. Si des échos se font entendre à Drummondville, les effets y sont plus subtils, d’après le CALACS La Passerelle.
L’intervenante au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Drummondville, Jocelyne Desjardins, a pu observer une certaine hausse des demandes d’aide. «Je ne sais pas si on peut actuellement parler d’une hausse significative ici à Drummondville, mais on voit certainement une différence», explique-t-elle, attribuant notamment cette augmentation au scandale Weinstein, aux États-Unis.
Le mot-clic #moiaussi, qui n’est pas sans rappeler #agressionnondénoncée, a envahi les réseaux sociaux à la suite de cette affaire (prenant plus d’ampleur au Québec après que des personnalités québécoises, dont Éric Salvail et Gilbert Rozon, aient eux aussi été visés par des allégations).

«Les victimes ne vont pas nécessairement aller chercher de l’aide chez nous [au CALACS] ou au sein du système judiciaire, mais vont peut-être décider d’en parler publiquement sur Internet», estime Jocelyne Desjardins.

«Plus ça va, plus les victimes se rendent compte qu’elles ont le droit d’oser en parler et qu’elles ne sont pas seules.»

D’après Jocelyne Desjardins, c’est là que se déroule le changement le plus significatif. «C’est certain que la première chose, c’est d’en parler. Les gens sont plus réceptifs, plus ouverts vis-à-vis des victimes. Les mentalités évoluent.» Elle ajoute qu’une véritable réprobation est en train de s’installer envers les comportements déplacés. «Ça donne espoir.»
Le gouvernement du Québec a débloqué jeudi un fonds d’urgence d’un million de dollars, destiné à être acheminé aux organismes qui oeuvrent à aider les victimes d’agressions à caractère sexuelles. Au moment de l’entretien, le CALACS La Passerelle n’avait cependant pas encore eu de nouvelles comme quoi une partie de ce montant pourrait être octroyé à Drummondville.
«On va voir pour la suite des choses, mais on souhaite que les victimes, incluant les hommes, osent aller chercher l’aide dont elles ont besoin, peu importe où elle se trouve.»

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