Mères porteuses : 500 femmes ont débattu du dossier

Mères porteuses : 500 femmes ont débattu du dossier
Des centaines de féministes participaient au congrès annuel de l'AFÉAS jeudi

FÉMINISME. C’est ce samedi à Drummondville que prenait fin le 50e congrès provincial annuel de l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFÉAS). Quelque 500 femmes se sont réunies au cours de la fin de semaine pour discuter principalement du dossier des mères porteuses.

Par Camélia Laliberté

Habituellement, divers sujets sont abordés durant le congrès, qui se tenait cette année au Best Western Hôtel Universel. Exceptionnellement, les membres de l’organisme étaient invités à voter uniquement sur des propositions portant sur la procréation assistée, principalement en ce qui a trait aux mères porteuses. Une mère porteuse est une femme qui accepte de porter un enfant pour le remettre, à sa naissance, à la personne ou au couple qui ne peut pas procréer. Au Québec, payer pour ce service est une infraction et l’entente conclue avec une mère porteuse n’a aucune valeur, ce qui veut dire qu’elle peut décider à n’importe quel moment de garder l’enfant.

Bien que le sujet ait été discuté de fond en comble, la position officielle de l’AFÉAS n’est toujours pas déterminée à ce jour. «On croit que la femme est maître de son corps. Est-ce que c’est correct de commencer à vendre le corps de la femme pour donner la chance à une autre d’avoir un enfant? Chacune des régions représentées par l’organisme a pris position à ce sujet, notamment», a expliqué Laurie Bélanger, gestionnaire de communauté à l’AFÉAS.

«Ensemble vers l’égalité»

C’est sous le thème Ensemble vers l’égalité que les féministes sociales et égalitaires célébraient cette année les 50 ans d’existence de l’association. C’est l’administratrice et membre du conseil de Soucy Holding inc, Chantal Soucy, qui présidait l’événement. Dans la soirée de vendredi, plusieurs personnes, dont la présidente d’honneur, ont livré des témoignages touchants au public. Lorsqu’elle a commencé à travailler pour l’entreprise familiale privée en 1994, Chantal Soucy a expliqué que les administrateurs étaient tous des hommes de plus de 50 ans et que les postes de gestion étaient aussi occupés exclusivement par des hommes. «À mon arrivée, j’ai fait le choix de confronter et d’imposer ma présence avec de l’assurance», a-t-elle révélé au public, précisant que c’est ce qui lui a permis de constater toutes les inégalités auxquelles sont confrontées les femmes dans la société.  

Éva Ottawa, présidente du Conseil du statut de la femme depuis quelques semaines seulement, était aussi présente vendredi. «J’apprends à découvrir les grandes organisations comme celle-ci qui ont marqué l’histoire du Québec. Vous avez transformé et participé à modifier le paysage politique, culturel, social et juridique grâce à vos batailles pour l’égalité des sexes. Je m’inspire beaucoup de votre travail», a fait valoir l’ex-grande chef de la nation Atikamekw aux quelque 400 femmes présentes dans la salle.

Une bataille encore loin d’être gagnée

 

La grande majorité des  femmes membres de l’organisme sont âgées entre 45 et 90 ans. C’est un peu pour cette raison que l’Association féminine souhaite rajeunir son mouvement en recrutant une relève qui désire s’impliquer. «On veut que les jeunes comprennent que des femmes se sont battues pour elles. Que le droit de vote ne leur a pas toujours été accordé», précise Laurie Bélanger. Leur nouveau logo a aussi pour but de rejoindre davantage les jeunes.

Durant le congrès, de nombreuses femmes qui se sont impliquées, certaines depuis le tout début, ont été remerciées par l’organisme. Madeleine Bourget, présidente provinciale de l’AFÉAS, a rappelé à la foule qu’il fût un temps, pas si lointain, où une femme ne pouvait pas signer un bail ou un chèque. «Que de chemin parcouru pour prendre notre place! L’AFÉAS est présente sur la place publique, n’hésite pas à se prononcer et représente les femmes qui ne peuvent pas exprimer leurs besoins», a-t-elle mentionné.

La province compte 275 Afeas locales regroupées en 11 régions, toutes rattachées au siège social. L’organisme se positionne dans divers dossiers et présente fréquemment son point de vue en commission parlementaire. Il réclame, entre autres, l’égalité citoyenne, la laïcité et la neutralité religieuse de l’État et souhaite faire reconnaitre le travail invisible ou non rémunéré des aidants naturels, qui sont généralement des femmes.

 

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