Le Salon de quilles Drummond ferme ses portes après 60 ans

Le Salon de quilles Drummond ferme ses portes après 60 ans
Le Salon de quilles Drummond se trouve au 167 rue Marchand.

QUILLES. Marquez d’un gros «X» bien foncé la date du 24 mars. Après près de 60 ans d’activités, le Salon de quilles Drummond de la rue Marchand fermera ses portes. Yvon Lebel, propriétaire actuel, se dirige lentement vers la retraite après une carrière bien remplie sur les allées de quilles.

Originaire de La Tuque, M. Lebel est tombé dans l’univers des quilles dès son jeune âge alors qu’il accompagnait son père au salon. Il a commencé comme planteur à trois cents la partie. Avec les avancées technologiques, le métier disparait et il suit une formation pour apprendre à monter et réparer les planteurs automatisés pour la compagnie Brunswick.

En 1976, il se porte acquéreur du Salon de quilles Drummond pour une période de 16 ans. Le commerce, autrefois appelé Salon de quilles Champion, offrait dix allées de grosses quilles et dix de petites.

«J’ai pris un genre de retraite en 1992 et puis je l’ai racheté en 2002. Je pense que pendant ces 10 ans, ça me manquait trop», a lancé M. Lebel qui, à travers les années, a aussi installé des salons de quilles un peu partout au Québec, mais aussi au Canada, aux États-Unis et même en République Dominicaine.

Mais la popularité des quilles n’est plus tout à fait ce qu’elle était.

«J’avais 2000 joueurs en ligue en 1976. Cette année, j’atteins à peine le 200… J’ai toujours été dans le domaine par amour et j’ai bien essayé de vendre le salon, mais il n’y a pas de relève et la rentabilité n’y était plus, a-t-il ajouté. J’ai proposé à la Ville de Drummondville de l’acquérir comme l’on fait quelques municipalités, mais elle n’était pas intéressée. Ça aurait pu devenir un service comme la piscine municipale ou un aréna.

Si Yvon Lebel a décidé de tourner la page, il garde plusieurs bons souvenirs des années passées à accueillir la clientèle.

«J’ai toujours gâté mon monde. J’invitais tous les ans une cinquantaine de présidents de ligue à Blue Bonnets à Montréal, en autobus, pour aller parier et je leur payais le souper. C’était toujours un peu «olé olé» comme sortie. Je me souviens aussi des dimanches entre 1976 et 1982 où les joueurs arrivaient avec leur caisse de bière… si les murs pouvaient parler, les oreilles nous retrousseraient!, a raconté M. Lebel avec un sourire qui en dit long. Les soirées de Noël étaient aussi appréciées des employés à qui l’on donnait une dinde, c’était à la mode à l’époque. J’ai trimbalé les jeunes quilleurs à travers le Québec pour participer à des tournois. On montait à 7-8 dans la même voiture… c’était une autre époque.»

Entouré de Diane Dugré, employée depuis 1979, de Denise Bilodeau, depuis 15 ans et de Jean-Guy Dionne, Yvon Lebel a profité de l’occasion pour lancer une dernière boule et tirer un trait sur une carrière bien remplie.

Le prix de vente du bâtiment affiché par le courtier était de 575 000 $.

Saviez-vous que?

– L’immeuble du 167 Marchand était auparavant un garage.

–  L’entrée de la rue Marchand a été déplacée sur la rue Dorion à la suite de rénovations.

 – Que des soirées de patins à roulettes se tenaient sur les allées de quilles recouvertes de planches.

–  Lors de la crise du verglas, c’est à l’aide de génératrices qu’ils ont pu sauver les allées en évitant le gel avec un chauffage d’appoint.

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