Trois agences de chasseurs de têtes travaillent pour Canimex

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Par Jean-Pierre Boisvert
Trois agences de chasseurs de têtes travaillent pour Canimex
Daniel Dubois, vice-président de Canimex. (Photo : Photo Ghyslain Bergeron)

DOSSIER. Canimex a beau avoir les moyens de faire appel à des agences de chasseurs de têtes pour combler les quelque 80 postes disponibles, l’entreprise fondée par Roger Dubois n’est pas exemptée, loin s’en faut, des problèmes majeurs découlant de la pénurie de main-d’œuvre.

«Le manque d’effectifs se fait sentir dans tous les secteurs de l’entreprise, que ce soit aux finances, en ingénierie, aux ventes, aux ressources humaines, c’en est au point où certains de nos employés, débordés de travail, sont au bord de la dépression», constate Daniel Dubois, vice-président de Canimex, caricaturant à peine la situation qui perdure.

«Nous sommes en constante relation avec des chasseurs de têtes, trois agences travaillent pour nous et ça nous coûte une fortune. Le problème au début était désagréable, mais là maintenant, ce n’est plus drôle du tout. On est rendu à envoyer de la production à l’étranger, pas parce que c’est moins cher, mais bien parce qu’on n’a plus de monde pour produire ici. Autrement dit, on exporte des jobs», déplore-t-il.

Mais là n’est pas le moindre des problèmes que rencontre Canimex. D’autres entreprises drummondvilloises font du maraudage pour attirer des travailleurs et cela déplait souverainement.

«Toutes les semaines, on voit qu’il y a eu de la surenchère pour convaincre certains de nos employés d’aller travailler ailleurs. On les forme, puis on les perd. Il y en a qui reçoivent des appels sur leur téléphone durant les heures de travail. Nous, on ne veut pas faire ça. Je crois que Canimex est le dernier des Mohicans en ce domaine. Aller piquer des employés dans une autre entreprise, ça ne se fait pas. En plus, ça crée un climat de tension entre certains de nos grands entrepreneurs et ça affecte l’esprit de coopération dans notre région. L’effet à moyen terme est que ça va atteindre l’esprit de succès et le risque de redevenir individualiste est bien réel», avance M. Dubois en signe d’avertissement.

Si l’automatisation apparait comme une solution à long terme, là où il est possible de la mettre en place, ce qui n’est pas évident, l’immigration est aussi une mesure envisagée par les employeurs pour atténuer le manque de personnel. Mais encore faut-il qu’elle soit réussie!

«Intégrer les immigrants avec succès est une solution. Les formations offertes par différents programmes du gouvernement et les efforts que fait la Ville de Drummondville pour tenir des événements festifs, aménager des pistes cyclables et organiser des missions de recrutement à l’étranger, contribuent à convaincre les immigrants de venir ici et de demeurer ici. La difficulté c’est que la majorité d’entre eux restent à Montréal alors que la majorité des emplois disponibles sont en régions».

Daniel Dubois a des craintes que la pénurie de main-d’œuvre finisse par coûter beaucoup plus cher encore.

«Notre région est prospère. Il y a davantage d’employeurs et donc davantage d’employés. Les besoins croient rapidement. À ce rythme-là, je me demande pendant combien de temps certaines entreprises pourront encore rester en affaires!»

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