Soprema poursuit son histoire d’étanchéité avec Drummondville

Par Gerard Martin
Soprema poursuit son histoire d’étanchéité avec Drummondville

Dès 2015, et peut-être même d’ici 2014, Soprema aura une troisième usine en activité à Drummondville, pour y produire cette fois des panneaux isolants de polyisocyanurate, si bien qu’elle deviendra du coup la seule entreprise au Canada en mesure d’offrir une solution complète à ses clients en matière d’étanchéité à partir de ses propres produits.

Pour réaliser ce projet stratégique, cette filiale de la multinationale française Soprema S.A., une entreprise manufacturière spécialisée dans la fabrication de produits et de revêtements d’étanchéité pour la construction et le génie civil, consacrera pas moins de 43 millions $ dont 32,7 millions $ en immobilisation pour ériger un bâtiment de 250 000 pieds carrés sur un terrain d’une superficie approximative de 1 500 000 pieds carrés localisé à l’intersection des autoroutes 20 et 55.

Création de 56 emplois directs

La nouvelle a été annoncée en grande pompe, lundi avant-midi, lors d’une conférence de presse tenue au siège social nord-américain de Soprema, rue Jean-Berchmans-Michaud, à Drummondville, en présence des dirigeants de l’entreprise, de représentants du Gouvernement du Québec et de la Ville de Drummondville, et de plusieurs dizaines d’autres invités du milieu économique.

Pierre-Étienne Bindschedler, président du directoire, et Richard Voyer, vice-président et directeur général pour l’Amérique du Nord, du côté de Soprema, Nicolas Marceau, ministre des Finances et de l’Économie, ainsi qu’Yves-François Blanchet, en sa qualité de ministre responsable des régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie, pour le gouvernement du Québec, sans oublier Francine Ruest Jutras, mairesse de Drummondville et présidente de la SDED, ont à tour de rôle fait valoir les aspects positifs de cette importante nouvelle.

L’un de ces aspects pour la région est la création de 56 emplois directs, sans compter les emplois indirects qui viendront avec la mise en marche de cette usine dont plus d’une centaine, a-t-on dit, juste chez les entreprises de transport locale.

Comme mentionné, cette usine à la fine pointe de la technologie sera destinée à la fabrication de polyisocyanurate, un isolant à haute performance qui est utilisé pour de nombreux usages, dont l’isolation de la toiture.

Selon M. Voyer, le polyisocyanurate, qui est déjà fabriqué par Soprema en Europe, est voué à un bel avenir en Amérique du Nord, puisqu’il permettra de compléter la gamme actuelle de produits de l’entreprise en matière d’étanchéité des toitures.

«Le marché pour ce produit est actuellement en croissance en Amérique du Nord et, tout particulièrement au Canada, où le facteur d’isolation requis pour les bâtiments augmente», a indiqué Richard Voyer en plaidant que le polyisocyanurate constituait actuellement l’un des meilleurs produits du marché pour répondre aux exigences climatiques des édifices commerciaux.

L’usine de Drummondville produira donc des panneaux isolants en polyisocyanurate et desservira un marché d’environ 500 kilomètres à la ronde.

Selon le vice-président et directeur général de Soprema en Amérique du Nord, ce nouvel investissement aura également comme effet de consolider la position actuelle de Soprema comme chef de file dans son domaine, tout en permettant à l’entreprise d’offrir une meilleure garantie à ses clients quant à l’étanchéité et à la durabilité de ses systèmes.

Support de 8,5 millions $

Même si pour certains, le choix de Drummondville comme lieu d’implantation de cette 5e usine en sol canadien pouvait apparaître comme acquis à l’avance, la partie n’a pas été gagnée aussi facilement pour notre Société de développement économique et pour ceux qui ont eu à défendre jusqu’à la toute fin le dossier, dont le député de Johnson et ministre régional Yves-François Blanchet.

M. Voyer n’a pas caché que des propositions en provenance de l’État du Maine, de l’Ontario et même d’une autre ville du Québec, Beauharnois en l’occurrence, ont été très sérieusement prises en considération par son entreprise.

M. Voyer a d’ailleurs vanté les mérites de la candidature de Beauharnois, mais c’est finalement Drummondville qui a gagné au fil d’arrivée.

«Les atouts que représente le Québec, le dynamisme de notre siège social nord-américain ainsi que le soutien des gouvernements nous ont incités à faire ce choix pour réaliser cet investissement», a résumé M. Bindschedler, l’arrière-petit-fils du fondateur, qui a livré aux invités la petite histoire de cette entreprise familiale ayant vu le jour en Alsace en 1908.

Parlant du soutien du gouvernement du Québec, il s’est d’abord traduit par un prêt de 7,5 millions $ en provenance d’Investissement Québec et ensuite par une contribution non remboursable de 1 million $.

«Pour réussir et se démarquer, les entreprises québécoises doivent faire preuve d’audace et de créativité. C’est pourquoi notre gouvernement n’hésite pas à soutenir celles qui investissent pour créer des emplois et exporter notre savoir-faire», a mentionné, entre autres, le ministre Marceau tout en disant que ce projet de Soprema était non seulement une bonne nouvelle pour l’économie de Drummondville, mais aussi pour celle de tout le Québec.

Son collègue Yves-François Blanchet a pour sa part été très élogieux pour Soprema, ce chef de file à l’échelle internationale: «Nous devons nous réjouir de l’attachement de Soprema à Drummondville. Cette entreprise s’est acquis un rôle-phare dans l’économie et dans la communauté. Ce n’est pas seulement un investissement que MM Voyer et Marceau annoncent aujourd’hui, ce sont des racines qui suggèrent que la relation unique entre le Centre-du-Québec et Soprema est là pour durer», a soumis Yves-François Blanchet.

Même son de cloche du côté de la Ville de Drummondville, alors que la mairesse Francine Ruest Jutras, également présidente de la SDED, a d’abord mis en évidence le rôle social joué depuis toujours par Soprema dans notre collectivité en multipliant ses dons et appuis dans tous les domaines.

Mme Ruest Jutras a également ajouté que du côté économique, Soprema a habitué la région aux bonnes nouvelles depuis son implantation à Drummondville et elle a donc rendu hommage à Richard Voyer et à son équipe.

Incidemment, la Ville de Drummondville ne sera pas en reste dans la réalisation ce projet car, comme le prévoit son programme, Soprema aura droit à un congé de taxes pour sa nouvelle usine.

Outre ses usines et son siège social nord-américain établis à Drummondville, Soprema y compte également un centre de recherche et de développement qui a son importance dans notre milieu.

«Notre entreprise s’est toujours distinguée par des initiatives relatives à la conception de nouveaux produits. Notre croissance a été importante au cours des dix dernières années. Avec l’implantation de cette première usine d’envergure au Québec pour ce type d’isolant, nous pourrons offrir à nos clients un système complet pour toiture», a conclu un Richard Voyer qui n’a pas fermé la porte à d’autres projets en sol drummondvillois, loin de là.

Partager cet article