Étant donné que la démolition de l’église a été décidée le 3 juillet dernier lors d’une réunion du conseil municipal de Saint-Edmond, les élus projettent maintenant d’y ériger à la place un abri préau, un genre de gazebo.
Hier soir, réunis en assemblée régulière dans le Centre des loisirs, le maire Robert Corriveau et ses cinq conseillers municipaux (un siège est vacant) ont adopté deux résolutions en lien avec les opérations entourant la disparition du bâtiment patrimonial qui servait jusqu’en décembre dernier de salle communautaire.
Une résolution a d’abord confirmé qu’un avis de publication (dans L’Express) informera de la vente de la fournaise aux granules et une autre a eu pour objet l’entreposage de fournitures diverses qui seront démantelées à l’intérieur de l’église. Le but est de procéder à un encan de ces articles au courant de l’été prochain, à l’exception de ceux dont on pourrait avoir besoin dans le futur.
Plusieurs points d’interrogation subsistent comme l’ont fait remarquer plusieurs citoyens lors de la période de questions. Le coût de la démolition est encore indéterminé, la réponse viendra sans doute à la suite de l’appel d’offres. Le prix de l’abri préau n’est pas non plus connu. Le conseil municipal ne sait pas encore combien coûtera l’agrandissement prévu du Centre des loisirs, une autre décision qui découle de la démolition de l’église. Aucun contrat n’a été encore adjugé jusqu’ici.
Le maire Corriveau a reconnu au terme de l’assemblée que les choses ne vont pas toujours rapidement avec les fonctionnaires, se référant à une inspection de l’église qui tarde à venir avant de la jeter à terre.
«Nous attendons un avis des inspecteurs. Lorsque tout sera décidé, nous allons présenter le projet au complet», a-t-il déclaré à L’Express.
Plusieurs citoyens trouvent que l’information tarde à se rendre à la population. «On apprend ça au compte-goutte», a commenté une citoyenne.
Récemment, le site web de la Municipalité de Saint-Edmond a expliqué le projet de l’abri préau, portant le nom temporaire de Carrefour citoyen, qui sera installé à la place de l’église. «Le conseil municipal travaille actuellement à l’élaboration d’un Carrefour citoyen. Ce projet consiste à aménager un lieu de convergence où pourront se tenir, sous un abri préau, différentes activités telles : fête de la famille, marché public, pèlerinage, spectacles, vente de garage, etc», est-il indiqué sur le site web. Cette infrastructure ne pourra évidemment pas servir l’hiver.
Une autre citoyenne est venue confier au journaliste de l’Express qu’elle avait honte de Saint-Edmond.
Pourquoi l’actuel conseil municipal, élu il y a un an, a-t-il décidé de démolir l’église ? Invité à se prononcer par un ancien conseiller municipal, chacun des élus a donné sa raison. «Une architecte a fait une étude et elle ne recommandait pas les rénovations nécessaires à la restauration… C’est un éléphant blanc… C’est un puits sans fond… Dans tous les autres projets au Québec qui ont vu une église être transformée, aucun n’a coûté moins d’un million de dollars…» C’est essentiellement ce qu’il a été permis d’entendre.
Pour ajouter aux incertitudes, il semble que le sous-sol est contaminé par de l’huile et que des matériaux le sont par de l’amiante. Une évaluation sera nécessaire pour le savoir.
La saga de l’église de Saint-Edmond est donc loin d’être terminée.
