Réjean Côté prêt pour une autre mission

Réjean Côté prêt pour une autre mission
Réjean Côté. (Photo Ghyslain Bergeron)

VIVRE. La télévision et le fauteuil ne figurent pas pour l’instant dans les plans de Réjean Côté, un gestionnaire de haut niveau spécialisé dans les gestions de crises humanitaires internationales. Il se dit aujourd’hui prêt pour une autre mission à l’étranger, et ce, malgré ses 67 ans.

Alors qu’il a consacré la dernière année à la rédaction d’un essai portant sur les questions autochtones, Réjean Côté a confié à L’Express être fin prêt pour une autre affectation.

«Je ne sais pas c’est quoi le mot retraite! Je vais peut-être diminuer un moment donné, mais pour l’instant, j’aimerais trouver quelque chose qui ferait que je me sentirais encore utile», confie-t-il.

Pourtant, ce Wickhamois, grand-père de quatre petits-enfants, aurait toutes les raisons du monde de ralentir la cadence, lui qui a vaincu un cancer important et qui a dû réapprivoiser certaines parties de son corps.

«J’ai passé à travers la maladie. Je pense sincèrement que mon expérience humanitaire m’a beaucoup aidé. Il y a des gens qui souffrent et qui ont souffert beaucoup plus que moi. La méditation m’a aussi beaucoup aidé à passer à travers cette épreuve», a exprimé le missionnaire qui a passé par toute la gamme des émotions durant cette période.

La dernière mission à l’étranger que Réjean Côté a réalisée s’est déroulée à Haïti. C’était avec Avocats sans frontière, en 2017, soit après la maladie.

«Je suis allé à Haïti et je me suis occupé du dossier des femmes. C’était assez intéressant, car je travaillais cette fois-là avec Avocats sans frontière du Canada. J’étais le chef de mission. On a appuyé tout l’accès à la justice des femmes dans leur bataille contre le système judiciaire. On les a aidées dans leur lutte contre l’impunité. Là-bas, vous savez, il y a un paquet de gens qui posent des gestes qui ne sont jamais punis… Ça interpelle énormément mon sens de la justice. On a donc travaillé pour renforcer tous les services gouvernementaux, précisément l’accès à la justice. Dit autrement, je me suis assuré que nous ayons des objectifs de mission et qu’ils aient été atteints», a-t-il expliqué entre deux gorgées de café.

Tout au long de sa carrière, Réjean Côté a développé une expertise rapide des gestions de crise pour tout ce qui concerne les conflits, les catastrophes naturelles, les épidémies et le banditisme.

«Quand on parle de gestion rapide, on parle de tous les biens qu’on reçoit, c’est-à-dire la nourriture et l’argent et de leur distribution. Il faut aussi composer avec le déplacement des populations. C’est pas mal mes forces et c’est ce que j’ai fait lors de mes dernières missions.»

Comment peut-on savoir qu’une mission est réussie quand on travaille au sein de communautés qui vivent autant de difficultés?

«Je dis toujours que chaque goutte d’eau permet d’avancer. Les dictateurs, on pensait bien qu’on en verrait plus et voici que le Brésil vient d’en élire un. Les batailles sont donc continues. En se donnant des objectifs en début de mission, on réalise que parfois, on réussit à atteindre nos objectifs; d’autres fois, on y arrive qu’à 50 %. On travaille dans des conditions parfois très difficiles.»

Fort de tout son bagage accumulé au fil des décennies, Réjean Côté a récemment signifié son intérêt à certaines organisations et il se dit fin prêt à prendre en charge une autre mission, selon les besoins.

«Mon objectif premier sera toujours de donner des services aux populations démunies. Ça fait partie de mon ADN. J’espère cependant que mon âge ne constituera pas un frein», a-t-il conclu.

Une carrière bien remplie

C’est en 1994 que la carrière internationale de Réjean Côté, gestionnaire de programmes au niveau des crises humanitaires, s’enclenche. Dans le cadre des activités du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement au Congo, il coordonne les interventions humanitaires effectuées par de nombreuses ONG dans un camp de 250 000 réfugiés rwandais à Mugunga au Zaïre, tout en étant coresponsable de l’enregistrement de réfugiés dans l’ensemble des camps à Goma.

Ensuite, il a additionné les missions, notamment à Haïti.

Tout au long de sa carrière, Réjean Côté a établi de bonnes relations avec les gouvernements des pays où il est intervenu dans des contextes de crise, de post-conflits ou de catastrophes naturelles, que ce soit en Afrique, en Europe de l’Est, en Asie, dans les Caraïbes, sans oublier le Canada puisqu’il a œuvré dans plusieurs régions du Québec, en Ontario, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et au Nunavut.

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