Récréation à Cyrille-Brassard : le syndicat réagit fortement

Récréation à Cyrille-Brassard : le syndicat réagit fortement
Guy Veillette. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉDUCATION. Guy Veillette, le président du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD), a tenu à clarifier certains éléments en lien avec la récente décision de l’école Cyrille-Brassard de remplacer la récréation de l’après-midi par une «pause symbolique».

«La directrice s’est probablement sentie coincée par la demande des parents qui trouvaient que la période de dîner était trop courte. En se sentant coincée, elle a dit que c’était des éléments de la convention collective qui l’obligeait. Ce n’est pas vrai», s’est exclamé Guy Veillette, en réaction aux propos de la directrice de l’école Cyrille-Brassard, Sylvie Gagnon.

Mardi, la directrice de l’école Cyrille-Brassard a soutenu que la décision d’abolir la récréation de l’après-midi a été prise en raison de la «période réglementaire de 75 minutes pour le dîner» des enseignants dans la convention collective. La directrice avait aussi mentionné que des parents trouvaient que le temps accordé aux enfants pour le dîner était insuffisant.

Le lendemain, Guy Veillette a rencontré L’Express pour rectifier le tir. Le président du syndicat a remis une copie d’un chapitre de la convention collective des enseignants à l’auteur de ces lignes. Ce document stipule que la période de dîner des enseignants «peut être de 50 minutes, et ce, après entente entre la direction de l’école et l’enseignant». Guy Veillette a fait savoir qu’en aucun temps, la directrice a rencontré les enseignants pour leur demander s’il était possible de réduire le temps alloué pour dîner, et ce, pour assurer le maintien de la récréation en après-midi.

«On n’a jamais été interpellé par la directrice d’école à ce sujet, explique Guy Veillette. Le temps de 75 minutes est une balise de base, mais s’il y a une entente entre les enseignants et la direction, ça peut être de 50 minutes, selon les besoins de l’école. Ce que je comprends, c’est que pour se débarrasser des parents, pour ne pas expliquer les motifs pédagogiques, la directrice a dit que c’était à cause de la convention collective.»

Le président du syndicat reconnaît que certaines écoles apprécient le fait de remplacer la récréation de l’après-midi par une pause. Il souligne que le temps nécessaire pour habiller des enfants l’hiver peut faire en sorte qu’une récréation de 12 minutes, en après-midi, devienne inutile. Dans ces circonstances, il estime qu’il est préférable d’offrir une récréation plus longue, un peu plus tôt dans la journée.

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Selon Guy Veillette, la directrice a profité de la tribune qui s’offrait à elle dans les médias pour critiquer injustement le syndicat des enseignants.

«Ce que je n’aime pas, c’est que la direction fait porter le fardeau de l’absence de la récréation sur la convention collective, déplore le président du SERD. On veut placer l’éducation dans les priorités électorales et on ne pouvait pas laisser passer ça sans rectifier la situation.»

Ce dernier indique aussi qu’il est difficile de négocier avec la directrice Sylvie Gagnon, puisque les enseignants «sont toujours sur leurs gardes avec elle».

«Elle n’est pas capable d’entendre le mot syndicat, donc elle en a profité pour dire que c’était à cause de la convention collective. Elle a ses convictions pédagogiques, c’est elle qui a raison et c’est de même que ça marche (sic). […] Au niveau local, on veut qu’il y ait des rapports harmonieux pour le bien de l’éducation des enfants, c’est notre prémisse de base du syndicat, mais elle, elle ne tolère pas ça qu’il y ait des balises, même si elles ne sont pas contraignantes», termine Guy Veillette.

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