«L’itinérance n’a pas de visage» – Nathalie Belletête

«L’itinérance n’a pas de visage» – Nathalie Belletête
L'événement est organisé en collaboration par L’Auberge du cœur Habit-Action, du Carrefour d’Entraide Drummond, du Centre communautaire Drummondville-Sud, du Comptoir alimentaire Drummond, de l’Église catholique de Drummondville, de la CDC Drummond, de la Maison des jeunes de Drummondville, du Refuge La Piaule, du Pavillon de l’Assuétude, de Pivot Centre-du-Québec et de la Tablée populaire. (Photo : Mathieu Fontaine)

COMMUNAUTÉ. C’est vendredi soir, au parc Saint-Frédéric de Drummondville, que se déroulait la 29e édition de la Nuit des sans-abris. Encore une fois cette année, plus de 500 personnes étaient réunies pour sensibiliser la population à ce fléau social.  

Dès leur arrivée, les participants ont reçu une épinglette sous la forme d’une petite couverture pour «réchauffer leur cœur».

Les organisateurs ont profité de cette soirée pour répandre un message de solidarité aux nombreuses personnes présentes. «Cette soirée est organisée dans le but d’être solidaires avec les sans-abris et de sensibiliser les gens. On veut qu’ils comprennent mieux la situation de ces individus et, du même coup, diminuer leurs préjugés», affirme Nathalie Belletête, directrice générale du Comptoir alimentaire Drummond et membre du comité organisateur de l’événement.

Chantale, une ex-itinérante, est venu livrer un touchant témoignage aux gens présents.

Tout au long de la soirée, les participants ont participé à plusieurs activités : prise de parole, marche de solidarité, hommages, prestations musicales et un goûté fourni par le restaurant Le Canadien étaient au menu. D’ailleurs, les gens présents ont pu entendre un touchant témoignage de Chantale, une ancienne itinérante qui, après plus de 20 années passées dans la rue, a réussi à reprendre sa vie en mains et améliorer son sort.

«Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas visible qu’elle n’existe pas»

Au-delà du message de solidarité, les organisateurs voulaient que les participants prennent conscience que l’itinérance est présente partout, même au Centre-du-Québec. D’ailleurs, on estime que de 400 à 500 personnes vont vivre l’itinérance annuellement dans le secteur de Drummondville et des environs. «Il y a plusieurs facteurs qui mènent à l’itinérance. Les gens la vivent de façon cyclique, situationnelle ou en permanence. On dit souvent qu’il y a autant de parcours que de personnes qui vivent cette situation. Il n’y a pas de raison précise pour en arriver à vivre dans la rue», affirme Mme Belletête.

Pour sa part, Vanessa Bibeau, travailleuse de rue au Refuge La Piaule, croit que de simples gestes peuvent aider les sans-abris à se sentir mieux et, éventuellement, à améliorer leur condition. «La souffrance, le rejet et l’indifférence sont aussi souffrants que les températures glaciales. Ce sont des humains, comme tous les autres! L’itinérance, ça ne s’attrape pas, alors on invite les gens être empathiques envers eux. Des fois, un simple sourire peut changer bien des choses», explique-t-elle.

Même si l’événement se terminait à 23 h, Mme Bibeau tenait à souligner que le travail doit se faire en continu pour mettre fin à l’itinérance. «Les itinérants ne disparaissent pas à 11 h ce soir, c’est un travail qui se fait tout au long de l’année. Les gens ont plusieurs ressources accessibles qui sont présentes avec nous. On veut passer le message pour aider ces personnes qui, souvent, sont réticentes à demander de l’aide», conclut-elle.

Rappelons qu’en plus de Drummondville, plus d’une quarantaine de municipalités québécoises ont tenu une soirée similaire.

 

 

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