Le taux de change accole Foresbec au pied du mur

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Par Lise Tremblay
Le taux de change accole Foresbec au pied du mur
À son ouverture

Comme plusieurs entreprises manufacturières exportatrices du Québec, l’usine de planchers de bois franc de Foresbec, située à Saint-Eugène, n’échappe pas à la pression liée au taux de change, à la compétition des pays émergents ainsi qu’à l’augmentation des coûts de l’énergie. La situation est telle que la société américaine The Penrod Company, qui détient à 100 % les installations de Foresbec, a donné un premier coup de barre, vendredi, en montrant la porte de sortie à son président-directeur général, Albert Lacroix.

D’autres coupures de postes pourraient avoir lieu au cours des prochains jours. Des employés de bureau, plusieurs cadres de même que du personnel de production seraient sur la corde raide.

C’est du moins ce qu’a précisé M. Lacroix, après que L’Express eût été informé des difficultés de l’usine de Saint-Eugène. «L’entreprise est dans un secteur qui est extrêmement difficile depuis plus de deux ans. Comme plusieurs autres, elle souffre beaucoup de la situation. Plusieurs autres facteurs extérieurs nous ont frappés de plein fouet : l’augmentation des coûts de l’énergie et du transport, la compétition des Chinois et l’augmentation du dollar canadien», a mis en contexte M. Lacroix, qui a dirigé l’entreprise pendant une dizaine d’années.

Le directeur général de l’entreprise, Louis Brousseau, a quant à lui rappelé que «l’industrie du bois est loin d’être en croissance ces années-ci» tout en s’objectant aux propos de M. Lacroix. «Aucune coupure de postes n’est prévu chez Foresbec», a-t-il insisté.

Coupures

Désirant sortir l’entreprise de l’impasse, les propriétaires (The Penrod Company) ont d’abord décidé de faire des changements au sein de l’équipe de direction et, ainsi, «tenter de faire durer l’entreprise en attendant de meilleurs jours», selon l’ancien pdg.

«Il y aura aussi des réductions au niveau des capacités de production. Je sais notamment que le quart de nuit sera aboli», a avancé Albert Lacroix, aussi conseiller municipal à la Municipalité de Saint-Eugène. Il a d’ailleurs noté que ces pertes d’emploi constituent «une bien mauvaise nouvelle pour la Municipalité». Évidemment, pour le maire de Saint-Eugène, Gilles Watier, les difficultés de Foresbec sont inquiétantes étant donné qu’elles concernent le plus important employeur local. «Je sais que des décisions ont été prises récemment. C’est désolant et très décevant pour ces employés. Plusieurs citoyens de Saint-Eugène travaillent là. Foresbec constituait une belle acquisition pour la Municipalité et j’espère que les dirigeants trouveront une solution rapidement pour régler les choses», a-t-il commenté. La nouvelle est d’autant plus décevante que cette usine de fabrication de planchers de bois franc est encore toute fraîche. Elle a été inaugurée en grande pompe l’an dernier, au mois de juin. Cette usine ultramoderne avait commandé d’importants investissements de l’ordre de 4 millions $. En ce moment, selon l’ancien pdg, Penrod Company étudie diverses solutions visant à améliorer la rentabilité de l’entreprise. «Il y a des solutions. Des plans viables ont été soumis, mais il faut avoir les ressources pour les gérer ainsi que les ressources financières pour les soutenir», a exprimé M. Lacroix, laissant entrevoir des craintes quant à la fermeture de l’entreprise. «Tout peut arriver. Vous comprendrez que je ne suis pas en mesure de commenter les risques d’un tel événement, mais c’est possible», a-t-il conclu.

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