La CCID en recrutement de main-d’oeuvre pour sa région

La CCID en recrutement de main-d’oeuvre pour sa région
(Photo : Photo gracieuseté)

AFFAIRES. Après avoir fait l’objet d’un projet pilote l’an dernier, le programme Un emploi en sol québécois de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), en collaboration avec son réseau de chambres de commerce, reprend ce jeudi la route.

Devant les conclusions positives de la première phase, l’appui financier du gouvernement, au montant de 3 M$ au total, a été confirmé pour les trois prochaines années. Huit régions du Québec, dont Drummondville, bénéficieront cette fois du programme, qui met en lien des personnes immigrantes en recherche d’emploi de la région de Montréal avec des employeurs.

«Un emploi en sol québécois permet à la FCCQ et à son réseau de chambres de commerce de soutenir les entreprises qui vivent des défis de main-d’oeuvre et de contribuer à ce que les nouveaux arrivants puissent trouver un emploi qui corresponde à leurs compétences et leurs aspirations», a expliqué Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ, au cours d’un point de presse dans le cadre du lancement du salon Événement Carrières, au cours duquel l’équipe d’Un emploi en sol québécois accueillera les personnes immigrantes en recherche d’emploi.

Le programme a été initié par la FCCQ pour répondre aux défis importants de chômage chez les personnes immigrantes et la pénurie de travailleurs dans les entreprises des régions La FCCQ organise le déplacement des candidats afin qu’ils participent à des entrevues, soient informés sur la région et visitent les environs, de façon à promouvoir la vie dans la région visitée, le tout en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID).

«Pour maintenir leur performance et poursuivre leur croissance, nos entreprises ont un important besoin de main-d’oeuvre et la pénurie est marquée dans la région», précise Linda Desrochers, présidente de la CCID.

«Quand on sait que 80 % des personnes immigrantes s’installent à Montréal alors que 55 % des emplois disponibles au Québec sont à l’extérieur de la métropole on constate qu’il y a là un intérêt pour tout le monde à créer un accès direct entre cette main-d’oeuvre qualifiée et des employeurs qui cherchent à embaucher.»

Des résultats qui changent des vies

Le projet-pilote a permis de recenser 438 personnes immigrantes intéressées, dont 205 à qui l’on a proposé 4125 emplois dans cinq régions où le taux de chômage est très bas, donc en pénurie de main-d’oeuvre. Chaque participant pouvant rencontrer plus d’un employeur, 889 entrevues ont été générées et ont mené à 77 offres d’emploi. Au terme de la phase pilote, 34 personnes avaient accepté un emploi dans une des cinq régions et s’y sont installées avec leur famille.

«Nous avons participé au projet-pilote et avons été très enchantés par la formule. Nos entreprises ont d’ailleurs accueilli une dizaine de nouveaux employés dans le cadre de Un emploi en sol québécois. Cette fois, d’autres entreprises ont vu un intérêt à participer et nous nous préparons avec hâte à la venue de ces employés potentiels qui seront dans la région, à Drummondville, le 2 novembre prochain», déclare Mme Desrochers.

Pour les candidats issus de l’immigration et les employeurs de la première phase, leur participation aura été un succès : «Le programme m’a permis de rencontrer des employeurs dans une région prête à m’accueillir et j’ai ainsi élargi mes horizons », raconte Raquel Merino-Caravedo, qui a trouvé un emploi de conseillère en régionalisation à SOIT, à Québec. De son côté, Simon Bertrand, directeur des ressources humaines à Meglab, a embauché Daniel Hage, un ingénieur électrique, à la suite d’une visite d’un groupe de candidat en Abitibi-Témiscamingue : «Sa conjointe est aussi venue travailler à Val-d’Or, comme architecte, nous sommes très fiers de cela.»

«L’idée que des gens choisissent notre région et décident de s’y établir est évidemment une bonne nouvelle. Nous travaillons donc ensemble, avec les entreprises et les différents services, à créer un environnement invitant et accueillant pour que ces visiteurs s’y sentent chez eux», souligne pour sa part la présidente de la CCID.

«Voir que trente familles qui adoptent une nouvelle communauté et qui contribuent concrètement au développement économique de nos régions est une grande source de satisfaction pour nous, laissant entrevoir d’autres belles histoires au cours des trois prochaines années», souligne Stéphane Forget, rappelant qu’il ne faut pas perdre de vue que les personnes immigrantes ont déjà tout quitté pour s’établir à Montréal et qu’elles doivent se déraciner une seconde fois en acceptant un poste en région. Pour cette raison, la FCCQ demande depuis quelques années que soit élaborée une plateforme facilitant l’accès des employeurs à la déclaration d’intérêt des candidats à l’immigration, avant leur entrée au pays.

«En mettant les employeurs en lien avec les travailleurs candidats à l’immigration en amont de leur arrivée, on favorisera un maillage qui permettra à ces derniers d’entrer au pays avec un emploi en main, de s’installer aussitôt dans leur région d’accueil et de commencer rapidement, grâce au travail, leur processus d’intégration et, si besoin est, leur apprentissage du français. Une formule gagnante pour tous», ont conclu Stéphane Forget et Linda Desrochers.

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