Snapchat : un ancien étudiant en techniques policières s’en sort bien

Snapchat : un ancien étudiant en techniques policières s’en sort bien
L'application snapchat est accessible à l'aide d'un cellulaire. (Photo : (Photo : capture d'écran))

JUSTICE. Un jeune homme de 18 ans a eu sa leçon, vendredi, au Palais de justice de Drummondville. Il a profité d’une absolution inconditionnelle après avoir distribué de la pornographie juvénile à trois de ses amis, par l’entremise de l’application Snapchat.

Lors d’une relation sexuelle consensuelle avec une jeune fille de moins de 16 ans, le fautif a filmé les fesses de cette dernière, avec l’application Snapchat, avant d’envoyer la courte vidéo à trois de ses amis. Rappelons que l’application cellulaire permet aux utilisateurs d’échanger des photos et des vidéos dans un laps de temps variant entre une seconde et 24 heures. Dans ce cas-ci, les trois amis ont pris connaissance de la vidéo qui a seulement été accessible pendant quelques secondes.  Le fautif étudiait dans le programme de techniques policières au Collège Ellis. Dès que ses trois amis ont reçu la vidéo, ils ont informé le collège de la situation.

L’établissement scolaire a ensuite suspendu le jeune homme qui rêve toujours de travailler un jour comme policier au sein de la GRC. Le principal intéressé a alors vu sa cote de rendement ( cote R) écopée, en raison d’une mention d’échec dans l’ensemble de ses cours, puisque le geste posé est survenu après la date limite pour abandonner ses cours.

Ne pas «vous punir éternellement»

Le jeune homme a pris la parole pendant quelques minutes pour expliquer les facteurs atténuants à la juge de la Cour du Québec, Marie-Josée Ménard. Visiblement, il regrettait les gestes qui ont compromis son avenir. La magistrate a insisté sur l’importance de protéger l’intégrité de la victime dans ce dossier. Elle a toutefois reconnu qu’une sévère peine pourrait compromettre l’avenir du jeune homme qui s’était toujours démarqué sur les bancs d’école et qui avait été accepté au premier tour en techniques policières.

«Je ne suis pas d’avis qu’il faut vous punir éternellement, a fait savoir la juge Marie-Josée Ménard. Ce qu’on veut, c’est que vous puissiez continuer votre chemin et que cet événement-là soit suffisamment une source de réflexion pour passer le message autour de vous. Je ne vis pas sur la planète Mars; je ne connais pas ça Snapchat, mais j’en ai entendu parler. Je sais qu’il s’en passe des vidéos.»

Celui qui prévoit poursuivre ses études à l’université a volontairement remis une somme de 1500$ au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC).

«Si vous pouviez être un vecteur de changements. Celui qui parle et qui dit “regarde où cela nous mène”. […]. Cela a des impacts pour vous, mais ça aurait pu en avoir beaucoup pour la jeune fille. On a vu des jeunes filles ou des jeunes hommes en détresse à cause d’une vidéo sur le web. Ça devient ingérable par la suite. Je tiens compte de votre réflexion, de l’âge que vous avez et des objectifs que vous avez pour conclure que cela est un événement isolé. La société a intérêt à ce que vous demeuriez un actif et que vous repreniez votre vie en main», de terminer la juge avant prononcer un verdict d’absolution inconditionnelle.

Partager cet article