Gilles Raymond et André Pelletier, une passion commune

Gilles Raymond et André Pelletier, une passion commune
Gilles Raymond et André Pelletier sont considérés comme les vétérans de l’Association des arbitres de hockey de Drummondville. Tous deux espèrent continuer encore quelques années, avant d’accrocher pour de bon leurs patins. (Photo : Photo Journal L'Express)

Par Jean-Claude Bonneau

HOCKEY. Ils ont un passion en commun. Ils adorent le hockey. Plus jeunes, ils ont sûrement rêvé d’endosser un chandail d’une équipe professionnelle. Ce vœu a été exaucé à moitié. On les voit depuis une quarantaine d’années sur les glaces du Centre Marcel Dionne, de l’Olympia Yvan Cournoyer et même dans d’autres amphithéâtres… mais avec un chandail rayé sur le dos.  

Aujourd’hui, âgés tous les deux de 70 ans, Gilles Raymond et André Pelletier sont les séniors, pour ne pas dire les «p’tits vieux», de l’Association des arbitres de hockey de Drummondville. Ils voient à la bonne marche de joutes de hockey pour le plaisir, ce tant au niveau du hockey mineur que dans quelques ligues pour adultes.

Même si pour quelques jeunes qui font partie de la relève de l’Association, arbitre de hockey mineur peut s’avérer un bon travail d’étudiant, pour nos deux compères, c’est beaucoup plus par plaisir qu’ils accomplissent ce boulot et non pour l’argent.

«Ça nous permet de garder la forme, de rencontrer une foule de personnes, de rester actifs et de se changer les idées. C’est ni plus ni moins qu’une bonne thérapie de groupe», avouent d’amblée ces deux retraités qui pourraient, par leur condition physique, faire rougir bien des jeunes.

20 à 25 heures semaine

Gilles Raymond, un Drummondvillois pure laine, est sans aucun doute le plus occupé puisqu’il investit de 20 à 25 heures semaine dans son passe-temps préféré, durant la saison.

«Il faut dire que je ne suis pas toujours sur la glace. Je vois également à une partie administrative de l’Association des arbitres, soit la cédule des officiels. Sept jours sur sept, il y a des rencontres de hockey dans le grand Drummondville et il est important de bien céduler les arbitres pour ces rencontres. Pour ce qui est de la partie arbitrage proprement dite, j’y consacre de 12 à 15 heures semaine», précise celui qui terminera prochainement sa 42e saison avec son chandail à rayures.

Très honnête, Gilles Raymond avoue qu’il n’a jamais regretté le choix qu’il a fait jadis, soit de délaisser son équipement de hockey pour celui d’officiel.

«C’est Gérard Montour qui m’a fait comprendre que j’avais un meilleur avenir comme arbitre. À l’époque, il était lui-même officiel et lors d’une partie, il m’avait même expulsé. Le destin a fait qu’on travaillait ensemble à la DBF. Et c’est là qu’il m’a convaincu que j’avais plus de qualités pour devenir un bon arbitre qu’un bon joueur. Il m’a pris sous son aile et m’a donné de bons conseils. Faut croire qu’il avait raison».

Tout au long de sa carrière, Gilles Raymond a accumulé les beaux souvenirs. «L’Association des arbitres, qui regroupe actuellement quelque 75 membres, c’est une belle gang de chums. On y fait de belles rencontres et on s’amuse. Mes plus beaux souvenirs, je les dois sans aucun doute au Tournoi midget. Le tournoi m’a permis de rencontrer des gars comme Gilbert Perrault, Jocelyn Thibault, Al Iafrate, Pat Lafontaine et plusieurs autres qui ont fait carrière dans la Ligue Nationale», confie celui qui se dit chanceux de n’avoir subi aucune blessure sérieuse et qui laisse entendre que la retraite n’est pas pour demain. «Et tant que je me sentirai capable de faire ce que je fais, je continuerai. Toutefois, lorsque j’aurai le sentiment contraire, alors là, ce sera fini pour de bon».

Un parcours similaire

Originaire de Thetford Mines, André Pelletier a un parcours fort similaire à son ami Raymond. La seule différence, c’est qu’il a déjà arbitré des matchs de junior majeur.

«Je suis arrivé à Drummondville à la fin des années 1960. Je travaillais pour Hydro-Québec. À Thetford Mines, je jouais junior. Ici, ce fut différent. Finalement, j’ai pu jouer dans trois ligues différentes avant de m’aligner avec les Old Timers. Parallèlement, j’étais arbitre. C’est Pierre Tanguay qui m’avait initié à l’arbitrage. Chaque année, les arbitres de l’Association drummondvilloise doivent participer à des stages. Je n’ai pas fait exception et c’est comme ça que j’ai pu être appelé à arbitrer dans le junior majeur, le double lettre, le mineur local et même dans des ligues pour adultes. Au cours des quarante dernières années, je peux dire que j’en ai donné des coups de patins et que j’ai utilisé très souvent le sifflet».

Même s’il adore toujours chausser les patins et endosser le chandail rayé, André Pelletier ne se cache pas pour dire qu’il a ralenti la cadence. «Aujourd’hui, je continue à arbitrer pour le plaisir, mais aussi pour garder la forme. 4, 5 ou 6 heures par semaine, c’est mon cardio, mon conditionnement physique».

Tout comme son comparse de longue date, le livre des souvenirs d’André Pelletier est également fort bien rempli.

«Je pourrais en nommer des dizaines et des dizaines, mais les deux plus beaux souvenirs que j’ai font référence au Tournoi midget et aux Anciens Canadiens. Au Tournoi midget, j’ai eu la chance d’arbitrer un match Russie-Tchécoslovaquie, en classe Internationale AAA. L’aréna était plein à craquer et il y avait beaucoup de fébrilité dans l’air. C’était vraiment quelque chose d’unique à vivre. J’ai aussi officié lors d’un match des Anciens Canadiens et d’étoiles de la Ligue Nationale, en compagnie de Denis Morel. Il m’avait été possible de rencontrer tous les joueurs des deux équipes, lors de cette soirée. Ce sont des souvenirs qui sont gravés dans ma mémoire pour toujours», stipule André Pelletier qui avoue s’amuser en arbitrant.

Une bonne relève

Au fil des ans, Gilles Raymond et André Pelletier ont été à même de vivre toute l’évolution qu’a connue l’Association des arbitres de Drummondville.

«C’est une famille tissée très serrée. Comme président de l’organisme, Jacques St-Pierre accomplit tout un travail. L’Association est plus vivante que jamais et la relève est excellente. Chaque année, tous les membres doivent participer à des stages fédérés et les nouveaux venus sont très bien supervisés. On est loin du petit calepin et du crayon que nous avions dans notre poche, mais c’est correct comme ça», concluent ces deux vétérans qui ont certainement été des modèles pour bon nombre de jeunes arbitres de hockey de la région.

 

 

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