Et si Justin Trudeau faisait une offre à Alexandre Cusson…

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Par Jean-Pierre Boisvert
Et si Justin Trudeau faisait une offre à Alexandre Cusson…
Alexandre Cusson et Justin Trudeau lors d'une rencontre en 2018. (Photo : Gracieuseté)

COMMENTAIRE. La circonscription de Drummond, considérée comme prenable tant par les libéraux que par les conservateurs en vue des élections fédérales de 2019, est l’objet d’une attention particulière de la part des stratèges politiques.

Dans un contexte où le Québec devient un territoire appelé à faire la différence, soit pour permettre à Justin Trudeau de conserver son gouvernement majoritaire, soit pour Andrew Scheer d’arriver à le battre, faut-il s’étonner que le comté de Drummond soit convoité sérieusement par les deux principales forces politiques canadiennes ? Évidemment non.

Il n’est pas besoin d’une grande analyse pour décortiquer les résultats de l’élection partielle de Chicoutimi-Le Fjord où le conservateur Richard Martel a non seulement fait mordre la poussière aux libéraux mais a fait paraître les néo-démocrates comme étant en dehors de la course. Ce qui, doit-on reconnaître, n’augure pas bien pour le député François Choquette, après deux mandats à la Chambre des communes. De toute évidence, les Canadiens ne sont pas prêts à élire un chef avec un turban, comme l’ont souligné plusieurs commentateurs. Quant au Bloc québécois, les attentes sont au plus bas.

Encouragés par cette victoire, Alain Rayes, le député d’Arthabaska et lieutenant québécois de Scheer, déjà passablement actif dans la recherche de candidats, n’est certes pas moins convaincu que la circonscription voisine de la sienne demeure incontournable. Il a affirmé le 19 mai dernier que la conquête de Drummond est clairement ciblée. «On veut la meilleure personne qui est disponible. Une personne qui a de la notoriété, de l’influence et qui a de l’expertise. On veut ramener Drummond dans un parti qui a une chance d’être au pouvoir. Vous êtes dus», a-t-il déclaré à L’Express.

Il ne s’agit que de tendre l’oreille pour entendre le bruit des tractations qui se jouent depuis quelques semaines. Dans son processus de séduction, Rayes ne manquera pas d’arguments ; au-delà de la victoire de Martel, il pourra avancer que les conservateurs ont le vent dans les voiles et que, par-dessus tout, ils ont souvent aidé financièrement à la réalisation de projets drummondvillois comme la Maison des arts, le Centre multisports, le Centrexpo et l’agrandissement de l’aéroport. Et, pourra-t-il claironner, combien de projets les libéraux ont-ils appuyés dans Drummond depuis leur élection en 2015?

Cela étant dit, n’allez pas croire que Justin Trudeau restera impassible face à cette agitation politique des Bleus. Son clan mettra à l’avant-plan le beau gosse très au diapason de notre société d’image, son audace menant à la légalisation de la marijuana et son attitude bien calibrée face à Donald Trump. On a bien vu que, sur le plan régional, l’association libérale a fait un pas en avant avec la nomination d’Isabelle Marquis (conseillère municipale de Drummondville) au poste de présidente. Mais il y aura plus à faire, bien plus.

Force est de constater que la partie va se jouer au niveau de la notoriété du candidat, comme cela s’est passé dans Chicoutimi-Le Fjord.

Justin Trudeau réussirait un coup de circuit s’il pouvait convaincre Alexandre Cusson de se présenter aux élections du 21 octobre 2019. Attention, le maire de Drummondville n’a pas l’intention d’aller en politique fédérale. Mais les deux dansent. Encore en fin de semaine, Justin Trudeau devait être au Village québécois d’antan pour une brève visite.

Dit autrement, Alexandre Cusson serait bien obligé d’y réfléchir si une offre lui était faite comme seul un premier ministre est en mesure d’en faire !

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