Une première pour la démocratie québécoise

Une première pour la démocratie québécoise
Toutes les allocations des candidats étaient chronométrées. (Photo : Frédéric Marcoux)

DRUMMONDVILLE. Un total de 15 candidats sur les 16 des principaux partis politiques dans la région du Centre-du-Québec ont participé à une assemblée politique au CentrExpo Cogeco de Drummondville, mardi soir. L’événement, une première du genre au Québec, était organisé par la Table des MRC du Centre-du-Québec. Près de 300 personnes étaient au rendez-vous.

Le candidat Lannïck Dinard de Québec Solidaire dans Drummond-Bois-Franc était le seul absent, en raison de problèmes de santé. Tour à tour, les députés ont dû se prononcer sur trois thèmes : la présence de l’État au Centre-du-Québec, la santé et le financement des groupes communautaires. Tous les candidats ont mis de l’avant la plateforme de leur parti respectif, lors de leurs allocutions chronométrées.

Au sujet de la santé, la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ) ont tous les deux mentionné leur volonté de créer un centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) spécifique à la région. En ce qui a trait au soutien des services et des groupes communautaires, les partis ont  souligné l’importance d’en faire plus. Québec solidaire et le PQ veulent augmenter l’enveloppe budgétaire globale aux groupes communautaires.  Dans ce dossier, les candidats du Parti libéral du Québec (PLQ) ont rappelé l’indexation récente de 1,6 % de l’enveloppe budgétaire par le gouvernement.

Les partis ont unanimement rappelé l’importance d’améliorer la collaboration entre l’État et la région. Dans un communiqué, la MRC déplore cependant qu’«aucun parti ne s’est engagé à corriger l’iniquité de près de 1 G$ observée récemment dans le programme québécois des infrastructures». La MRC fait référence aux investissements de 2,364 G$ prévus en Mauricie d’ici 2028, contre 1,431 G$ pour le Centre-du-Québec.

Pour ce qui est de la question de gaz de schiste et d’internet haute vitesse, les orateurs ont insisté sur leur volonté de ne pas exploiter cette source d’énergie et de faire ce qu’il faut pour permettre un service internet de qualité partout au Québec.

Déception

«Les plateformes électorales ne sont pas toujours adaptées aux régions. Sur certains points, les candidats étaient très forts, tandis que sur d’autres points c’était plus difficile. Mais en même temps, il y a plusieurs thèmes à une campagne. C’est sûr qu’on a pas eu toutes les réponses voulues», constate la présidente de la Table de la MRC, Geneviève Dubois, qui animait la soirée.

Elle est tout de même satisfaite de la mobilisation des élus municipaux de la région qui ont participé à la soirée. Geneviève Dubois avoue que le Centre-du-Québec se donne un certain poids de négociations.

«On va challenger les élus, lance-t-elle. Ça nous donne des outils pour négocier. C’est sûr qu’il va y avoir des suivis des dossiers.»

De son côté, même s’il a apprécié la présence des candidats qui témoignent un intérêt pour la région, le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, est resté sur son appétit.

«Ma déception n’est pas liée aux candidates et aux candidats, mais à la façon dont on fait de la politique, se désole-t-il. On doit constater que les plateformes des partis politiques laissent peu de place aux priorités régionales. J’aurais voulu entendre parler davantage du problème de la pénurie de main-d’œuvre. C’est un problème majeur à Drummondville.»

Près de 300 personnes étaient au rendez-vous. Une période question d’une quarantaine de minutes a été accordée aux spectateurs qui ont pu poser leurs questions aux candidats.

Au sujet de la main d’œuvre, les partis ont tous parlé de l’immigration. Le maire de Drummondville reconnaît que l’immigration est «l’une des solutions possibles». Il aurait toutefois voulu en apprendre un peu plus au sujet des procédures administratives qui pourraient faciliter l’arrivée de nouveaux travailleurs. Malgré tout, Alexandre Cusson dresse un bilan positif de la soirée.

«Il y a  une volonté de se rencontrer. Il faut faire de la place à ce genre de débats. La politique évolue et il faut bâtir là-dessus. […]  On a pris des notes de ce que les candidats ont dit. Le Centre-du-Québec est à la recherche de porte-paroles forts à l’Assemblée nationale. J’espère qu’on le trouvera le 1er octobre», laisse-t-il entendre.

Ce dernier a fait savoir qu’il rencontrera tous les candidats des deux circonscriptions à Drummondville, dans les prochaines semaines, dans l’objectif de les voir présenter une plateforme locale.

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