«Un gouvernement marqué par l’usure et l’improvisation»

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Par Cynthia Martel
«Un gouvernement marqué par l’usure et l’improvisation»
Les députés Sébastien Schneeberger (Drummond-Bois-Francs) et André Lamontagne (Johnson). (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

POLITIQUE. S’ils affirment que la Coalition Avenir Québec (CAQ) a obtenu des gains importants au cours de la dernière session parlementaire, les députés André Lamontagne (Johnson) et Sébastien Schneeberger (Drummond-Bois-Francs) soutiennent néanmoins que le gouvernement est «marqué par l’usure et l’improvisation.»

Lorsqu’il parle d’usure, M. Lamontagne cite en exemple «la mauvaise gestion du fonds vert, l’engorgement des tribunaux qui entraîne la libération de criminels notoires, l’incapacité à mettre de l’ordre dans le fouillis informatique et le rapport accablant de la Vérificatrice générale pour les libéraux en place depuis 15 ans en termes d’accueil et de francisation des immigrants. Côté impro, on ne peut taire l’annonce surprise par le premier ministre d’un monorail entre Montréal et Québec au grand dam des promoteurs du projet de TGF (train à grande fréquence) qui réunit les élus et décideurs locaux de la Rive-Nord et de la Rive-Sud. Bref, on constate qu’il y a beaucoup de choses qui auraient pu être évitées.»

«Plus près de nous, ajoute M. Schneeberger, nombreux sont les citoyens qui demeurent sans médecin de famille. On nous a fait croire que tout le monde en aurait un d’ici la fin 2018, mais c’est faux, malheureusement. Sans compter ceux qui ont un médecin, mais qui ne réussissent pas à avoir un rendez-vous quand ils en ont besoin. On le voit que ce n’est pas réglé, les urgences sont encore bondées. Il y a eu de l’amélioration, mais tout n’est pas tout fait. Par surcroît, les ressources intermédiaires d’hébergement sont au bout du rouleau et le manque de moyens met à mal nos soins de longue durée. Leur demande n’est pas exagérée : 15 M$ afin de s’ajuster au niveau du salaire minimum.»

Les deux députés s’entendent pour dire que malgré son usure, le Parti libéral reste une «machine redoutable».

«Le premier ministre en fait une démonstration éloquente depuis quelques semaines en se déguisant en Père Noël et en multipliant les annonces pour des années à venir, mentionnent-ils. Mais les gens ne sont pas dupes, cette manne électoraliste alimentera leur appétit de changement.»

Par ailleurs, MM Lamontagne et Schneeberger sont d’avis que les gains importants sont le résultat de moults pressions de leur parti sur le gouvernement. Il s’agit des baisses d’impôt pour les familles; des chèques de 100 $ par enfant pour le matériel scolaire; du deuxième bain pour les personnes aînées; de l’abolition des « clauses orphelin »; du maintien du ratio de six enfants dans les garderies en milieu familial et de la création du comité de surveillance de l’Unité permanente anticorruption.

«Il y a beaucoup de nos propositions qui ont été rejetées par le gouvernement l’an passé ou encore tout récemment, comme les clauses orphelins, mais qui, au bout du compte, ont été ramenées et repackagées à la façon des libéraux. En bout de ligne, c’est un peu frustrant, mais ça nous montre qu’on est vraiment au diapason de ce que ça prend au Québec et on espère le changement en octobre prochain», laisse entendre M. Lamontagne sous le regard approbateur de son collègue.

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