«Si tu es un professionnel de l’industrie, tu as tout intérêt à traverser la frontière!» – Jacques Ménard

«Si tu es un professionnel de l’industrie, tu as tout intérêt à traverser la frontière!» – Jacques Ménard
Il est plus avantageux de tourner en Ontario qu'au Québec. (Photo

Désavantagé par rapport à l’Ontario qui offre de meilleures conditions fiscales aux productions, la région de l’Outaouais doit constamment se débattre pour accueillir les productions en sol québécois et éviter la migration des compagnies québécoises vers l’Ontario.

«On est assis sur la frontière, lance Jacques Ménard, responsable du Bureau du cinéma et de la télévision de Gatineau. On ne peut pas accueillir une partie d’un tournage ontarien, car ils ne peuvent pas déduire leurs dépenses.»

«La frontière nous nuit à un tel point que si tu es un professionnel de l’industrie, tu as tout intérêt à traverser la frontière!,", décrie celui qui milite pour la reconnaissance d’une zone franche.

Les producteurs saluent toutefois le gouvernement ontarien qui a récemment abaissé son pourcentage de crédit d’impôt pour s’approcher un peu plus de celui du Québec, réduisant ainsi la compétition. Mais elle existe toujours, précise Pierre Even. «L’écart a rétréci, mais il est encore avantageux de choisir l’Ontario pour les producteurs étrangers», dit-il.

Bonus pour les régions

Un des grands avantages de tourner en Ontario est la bonification des crédits d’impôt pour les tournages en région, fait valoir Pierre Even. Ces mesures incitent les équipes à quitter la ville pour investir les sites des plus petites municipalités, emportant avec elles les retombées économiques.

«Le crédit d’impôt augmente de 5% lorsque les tournages sont faits en région, poursuit-il. Alors tu tournes à Toronto les scènes extérieures, puis dès que tu peux… tu sors de la ville! On a essayé de faire valoir cette bonification au Québec, mais on n’est pas dans une situation qui permet d’augmenter les crédits!»

Si de telles mesures avaient été mises en place, les tournages sortiraient davantage de Montréal, déclare le président du Regroupement des producteurs indépendants de cinéma du Québec. Il cite en exemple Withewash qui aurait pu se tourner dans les forêts de l’Abitibi comme prévu au scénario, plutôt que de simuler le tout à Vaudreuil-Dorion en raison des per diem pour les primes d’éloignement.

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