La crise du verglas aura ouvert la voie au SIUCQ

La crise du verglas aura ouvert la voie au SIUCQ
Les trois «Gators», la «Bertha» bleue et un véhicule léger, avec ses ailes vertes, composaient la flotte du SIUCQ à ses débuts. (Photo : SIUCQ)

Le Service d’intervention d’urgence civil du Québec (SIUCQ) fêtera ses 20 ans au printemps 2018. Né quelques semaines après la crise du verglas qui a débuté le 6 janvier 1998, l’organisme a tout à coup pu voguer sur cet événement historique afin de justifier la mise en place d’une telle structure.

Le SIUCQ c’est, au départ, l’œuvre de trois hommes : Bernard Mailhot, Pierre-Yvan Aubé et Jean Champagne. Vers la fin de 1996, le trio avait entamé une réflexion quant à la création de l’organisme sans but lucratif. Martin Sanfaçon, consultant médical à ses débuts et maintenant directeur médical du SIUCQ, raconte la naissance du service.
«La municipalité de Drummondville avait déjà l’Organisation des mesures d’urgence (OMU) qui regroupait des bénévoles venant soutenir le travail des policiers-pompiers qui devaient intervenir lors de sinistres. C’était avant l’avènement de la Sûreté du Québec et ces policiers municipaux ne pouvaient donc plus se déplacer si d’autres situations d’urgence arrivaient. La force de frappe était diminuée sur le terrain. Les bénévoles venaient appuyer les policiers, mais c’était un peu rudimentaire. Ils n’avaient même d’uniforme complet et le seul véhicule qu’ils avaient, c’était la «Bertha» qui servait au transport du matériel», a détaillé M. Sanfaçon.
À force de cogiter, et après moults transformations, le SIUCQ a pris forme et il est aujourd’hui un service exclusif qui a maintenant une portée régionale. Les décideurs ont pris conscience des changements climatiques et c’est ce qui a certainement amené la région des Bois-Francs et de la Mauricie à adhérer au SIUCQ.
«Le SIUCQ, c’est une police d’assurance en ressources humaines», a imagé le directeur médical.

Le quartier général de la rue des Trois-Maisons tombait en ruines avant sa rénovation.

Mars 1998

Le SIUCQ a été créé aux alentours du mois de mars 1998. Pendant un peu plus d’un an, les deux organismes (SIUCQ et OMU) ont travaillé en parallèle avant de fusionner en 2000. Au début, le SIUCQ avait élu domicile dans les bureaux de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), sur la rue Jean-Berchmans-Michaud, avant de déménager sur la rue des Trois-Maisons où le quartier général s’est établi. Équipés de seulement trois véhicules utilitaires de type «Gator» et une voiture, les bénévoles avaient bien peu de ressources.
«Notre première sortie officielle s’est passée en avril 1998. Nous avions été demandés pour des recherches en forêt à la suite d’un écrasement d’avion dans un boisé à Saint-Cyrille-de-Wendover. Finalement, ce n’était qu’un cerf-volant…, a raconté Martin Sanfaçon. Mais en juillet 2000, nous avons eu une demande du directeur général de la Ville de Drummondville, qui était Gérald Lapierre à l’époque, à la suite d’une tornade dans le secteur au nord de l’autoroute 20.»
L’équipe du SIUCQ avait été mandatée pour effectuer des rondes de sécurité afin d’éviter le vandalisme et le pillage des résidences qui avaient été touchées par la tornade. «Quand nous sommes arrivés avec nos «Gator», les intervenants sur le terrain on fait de drôles de face et se demandaient vraiment qui nous étions! Les différents services d’urgence avaient quelques réserves au début et c’était tout à fait compréhensible. Ils avaient peut être peur de se faire tasser ou qu’on essaie de faire leur travail, mais ce n’était pas notre but et avec le temps, la confiance s’est installée», a raconté M. Sanfaçon.
En septembre 2002, quand la Sûreté du Québec a été implantée à Drummondville, le SIUCQ a profité de la liquidation de la flotte de véhicules de la police municipale pour acquérir plusieurs voitures à bas prix. «Afin que la population ne confonde pas les voitures de police avec les véhicules du SIUCQ, nous avions de belles ailes peintes en vert. Ceux qui s’en souviennent savent de quoi je parle», a raconté le docteur Sanfaçon en riant. Quelques années plus tard, un nouveau design, unique aux couleurs de l’organisme, est apparu sur les voitures.

L’ancienne flotte du SIUCQ.

Au début, quelques 200 bénévoles faisaient partie du SIUCQ. La formation était minimale et à peu près tout le monde pouvait adhérer à l’organisme, sans filtration approfondie . «Aujourd’hui, nous réalisons des entrevues avec les candidats qui veulent joindre nos rangs. Par la suite, ils reçoivent des formations qui sont obligatoires et plusieurs ateliers qui vont permettre aux membres d’intervenir de la bonne façon. On se rends compte de notre impact dans notre communauté quand on voit des enfants déguisés en intervenant du SIUCQ lors de l’Halloween», a raconté M. Sanfaçon.
Le SIUCQ intervient dans toute la MRC Drummond, sauf à Saint-Edmond-de-Grantham. Les municipalités de Ste-Clotilde-de-Horton, Sainte-Perpétue et Saint-Léonard-d’Aston sont aussi desservies par le SIUCQ du secteur Drummond. En 2017, le nombre d’interventions battra des records avec, en date du 20 décembre, 68 interventions.

Le SIUCQ intervient régulièrement sur les sinistres.

La flotte du SIUCQ

– 1 autobus
– 2 véhicules de type ambulance
– 2 VUS quatre roues motrices
– 2 camions quatre roues motrices de style «pick-up» avec flèche de signalisation
– 8 véhicules légers
– Environ 50 membres bénévoles actifs

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